Le bilan des accidents de la route pour l'an 2006 est moins lourd que celui une année auparavant. Les statistiques récemment fournies par la Direction Générale de la Garde Nationale ont démontré que 10980 accidents ont été enregistrés provoquant la mort de 1516 victimes et 15147 blessés. Une légère baisse au niveau du nombre des accidents, des victimes et des blessés a été constatée en comparaison avec l'année 2005, soit 55 accidents, 3 morts et 221 blessés de moins. Une baisse qui reste cependant dérisoire. Faute de respect du code de la route et d'aménagement de l'infrastructure, la Tunisie continue d'enregistrer un grand nombre d'accidents de la route. Elle est d'ailleurs, classée parmi les pays où l'on enregistre le taux le plus élevé. Les actions prises par les différents intervenants (autorités, ONG) restent encore sans résultats probants, car le bilan des morts est toujours très lourd. En fait, 1516 victimes ont été enregistrées suite aux 10980 accidents survenus l'année dernière, soit 3 cas de moins seulement. Une baisse que nous qualifions d'insignifiante. Idem pour le nombre d'accidents enregistrés dans les zones urbaines. Par contre plus de deux mille accidents se sont produits sur les routes nationales, les autoroutes et les routes régionales. D'ailleurs, le rapport parle d'une hausse du nombre d'accidents en dehors des zones urbaines. Comme de coutume, l'excès de vitesse est la première cause de ces catastrophes qui ont engendré la mort de plus du quart des victimes et 20,10 % des blessés. De même, les piétons et les deux roues continuent de provoquer un nombre considérable d'accidents. Inconscients des dangers auxquels ils font face, 4657 piétons étaient victimes et parfois la cause d'accidents aussi bien dans les zones urbaines que celles non urbaines. Le rapport révèle que ces deux facteurs occupent la deuxième et la troisième position juste après les véhicules. Les louages occupent la cinquième position. La saison d'été est celle des vacances par excellence, toutefois, c'est durant ces trois mois que les drames de la route surviennent avec fréquence. Il s'agit même du point noir de l'année parce que 17,91 % des accidents ont eu lieu en cette période en 2006. Mais à quoi cela est dû ? En fait, cela s'explique par l'animation estivale, la rentrée des Tunisiens à l'étranger, les cérémonies de mariage. En d'autres termes, la dynamique voire l'effervescence des estivants. La majorité des accidents surviennent entre la plage horaire 12 heures et 20 heures, soit 49,32 % des catastrophes routières qui ont engendré presque la moitié des morts et des blessés. Le rapport de la Direction Générale de la Garde Nationale considère que ces chiffres sont stables en comparaison par rapport à l'augmentation du nombre des véhicules et des permis de conduire qui ont atteint les 92323.
Responsabilité partagée Depuis longtemps, la Tunisie a mis au point des stratégies pour limiter le nombre des accidents de la route. Toutefois le problème continue de faire des ravages à travers les quatre coins de la République. Adultes, jeunes, automobilistes, piétons, etc sont confrontés à ce risque quotidiennement et ce dans les zones urbaines, tant sur les routes nationales et régionales que sur les autoroutes. Les actions menées jusque là restent sans résultats fructueux. On continue en fait, de perdre des jeunes à la fleur de l'âge, des adultes, des enfants et des vieillards...ce qui coûte cher à la communauté. Les campagnes de sensibilisation menées à l'occasion de la saison d'été, les vacances scolaires ou lors des fêtes religieuses demeurent sans portées positives. Les institutions établies à l'instar de l'Observatoire National des Accidents de la Route ont pour objectif d'identifier les causes des accidents et les moyens susceptibles de les diminuer, Cependant, il ne faut pas se limiter à ce niveau. Il est essentiel de mettre en place les moyens nécessaires pour réduire les accidents et appliquer la loi avec rigueur. Former les agents de police pour qu'ils soient au diapason des nouveautés des lois est d'une importance majeure. Il s'agit même d'un facteur primordial pour limiter ce phénomène. C'est un grand défi pour la Tunisie, mais beaucoup reste à faire. Une responsabilité partagée entre les citoyens, les autorités et les associations œuvrant pour cette cause.