Les efforts vont bon train pour relancer la phase d'aménagement du projet, plongé dans l'inertie après l'achèvement de sa phase initiale de dépollution et de remblai. C'est ce qui ressort de la récente conférence de presse donnée par le Pdg de la Société d'Etudes et d'Aménagement des Côtes Nord de la Ville de Sfax (SEACNVS), Mohamed Gouider. En effet, il a affirmé que la réalisation de la deuxième tranche du projet avait fait l'objet de deux conseils interministériels les 21 mai et 20 novembre 2012, desquels ont émané huit décisions synthétisant les recommandations émises par les citoyens de Sfax lors des journées consacrées au développement de la région. Vision d'aménagement intégré Lesdites décisions sont une consécration de la vision intégrée, recommandée par les participants à ces journées, une vision harmonieuse soucieuse de l'intégration et de la prise en compte de toutes les dimensions urbaine, environnementale, paysagère, économique, sociale et psychologique (épanouissement et bien-être de la population), de façon à assurer la continuité et l'homogénéité souhaitées entre la ville de Sfax et le nouveau site de 420 ha gagnés sur la mer. Cette optique de cohésion urbaine, partie de l'état des lieux est censée tenir nécessairement compte de toutes les contraintes actuelles et potentielles, prendre en considération les enjeux futurs et converger vers un objectif consensuel : tout un chantier ! Solutions arrêtées C'est la raison pour laquelle : « Outre l'adoption de l'approche participative, Un groupe de travail associant les ministères de l'Equipement, de l'Industrie, de l'Environnement et du Tourisme a été mis sur pied avec pour mission de présenter des propositions techniques conformes aux normes internationales ». Les solutions préconisées portent notamment sur l'inscription des anciennes plages dans le plan d'aménagement urbain de la ville de Sfax, dans la perspective d'attribuer au site une vocation touristique et récréative, tout en veillant, en coordination avec le ministère de l'Equipement et l'Office de la Marine Marchande en vue de proposer un espace de substitution dans la zone du port de commerce. A l'état actuel des choses, les unités industrielles comme l'usine d'engrais et de phosphate granulé enlaidissent le site et constituent à n'en point douter un facteur rebutant pour les investisseurs potentiels. La deuxième solution adoptée par les conseils interministériels porte sur l'adoption du principe du transfert de la gare de fret à Sidi Abid et la réalisation des travaux de construction d'une nouvelle gare des voyageurs sur un autre endroit à déterminer, sur le site appartenant à la SNCFT, de façon à assurer la communication avec les avenues Habib Bourguiba et Ali Belhouane et en même temps la connexion du projet avec le centre-ville. Parmi les autres solutions préconisées dont notamment l'aménagement de deux canaux pour l'évacuation des eaux ainsi que l'aménagement et l'intégration de la zone industrielle Poudrières I et II, figurent deux actions majeures, la première concerne la réhabilitation, dans le cadre d'une vision d'aménagement intégré, des cités populaires limitrophes au projet Tapaura, tandis que la seconde et peut-être la plus importante, porte le lancement des études d'exécution des travaux de dépollution, de réhabilitation et de gestion durable des côtes Sud de Sfax, une zone de 5600 ha s'étendant du port de commerce au site archéologique de Thyna. Casse-têtes Concernant la nature vaseuse des fonds marins, la réponse est claire : il n'est pas possible de modifier la nature géologique de la côte de Sfax. Reste aussi le problème des algues, « essentiellement générées, selon l'expert Mohamed Choura, par trois sources polluantes : la station d'épuration des eaux usées urbaines, l'Oued Ezzit, qui au lieu d'être à sec charrie des eaux nitrophiles, et fortement chargées en matière azotées ainsi que le canal Bourguiba ». Dans l'attente du déblocage Il y a certes des indicateurs de l'engagement sérieux des autorités sur la voie de la concrétisation de la deuxième tranche du projet Taparura, comme en témoigne la récente réunion au siège du gouvernorat consacrée à l'activation des décisions arrêtées lors des conseils interministériels précédemment évoqués. Toutefois, la progression de Taparura ne saurait être envisagée en l'absence d'une décision claire et définitive concernant le statut de la société en charge du projet, alors que des propositions de scénarios y afférentes, ont été déjà faites par des spécialistes et des experts. Le déblocage du projet attend toujours la décision de la haute instance de contrôle et de révision des transactions publiques, concernant le recours engagé par des groupement contestataires à l'encontre du projet d'idées relatif à l'aménagement de la zone de 420 ha, retenu par le jury parmi un en ensemble de projets concurrents. Jusqu'à quand ? ...