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Nous sommes prêts à dialoguer avec « Ennahdha » si elle se départit de la violence et sa justification
L'invité du dimanche : Khemaies Ksila, « Nida Tounes »
Publié dans Le Temps le 06 - 01 - 2013

Ces jours-ci, « Nida Tounes » connaît un mauvais quart d'heure, puisqu'en plus des offensives menées à son encontre par « Ennahdha », il vient de susciter des remous autour de lui, dans le giron de ses alliés à cause de déclarations jugées, par la plupart des observateurs, impromptues et provocantes pour ces derniers.
Ce n'est pas l'avis de notre invité, qui y voit un avis innocent et qui était exploité par les parties antagonistes pour semer la zizanie au sein de la coalition tripartite. Notre discussion avec lui a, également, porté sur des questions se rapportant à l'ANC, vu sa qualité de député.
-Le Temps : -La dernière déclaration de Béji Caïd Essebsi à l'égard de « Al Jomhouri » n'était pas très amicale. Quel est votre avis là-dessus?
-Ksila : si El Béji respecte, profondément, nos partenaires. Et je saisis cette opportunité pour saluer les responsables de « Al Jomhouri » et « Al Massar » pour la grande maturité politique qu'ils ont témoignée dans l'évaluation de ces déclarations qu'ils ont considérées comme l'expression sincère de l'avis d'un ami et allié. Ils n'y ont vu ni accusations, ni rabaissement d'aucune partie, et peut-être que la volonté de dépasser ce malentendu manifestée par si Néjib Chebbi et si Samir Taïeb illustrent bien la solidité de notre alliance que de pareilles déclarations ne pourraient pas secouer. Je lance un appel à tous nos partenaires pour activer le processus d'édification de « l'Union pour la Tunisie » dont l'instrument essentiel reste, incontestablement, les consultations permanentes et l'échange constant d'idées entre les différents protagonistes. Tous les associés de « Nida Tounes » devraient comprendre que notre adversaire politique essaye de disperser l'opposition et monter une partie contre une autre. L'intérêt de la Tunisie requiert qu'on aille de l'avant, de faire la sourde oreille face aux interprétations malveillantes et aux propos querelleux dont les auteurs tendent à provoquer des fissures dans notre édifice et de se concentrer sur notre grande entreprise d'avenir.
Notre grande priorité c'est l'édification de « l'Union pour la Tunisie »
-Mais les propos de Essebsi soupçonnant Chebbi de se rapprocher de « Ennahdha » n'ont pas besoin d'interprétation, ils dénotent une position assez claire.
-Les initiatives relèvent de la souveraineté de tout parti, personne n'a le droit de les lui confisquer ou de lui adresser des critiques pour l'avoir fait. Et si El Béji n'a jamais agi dans ce sens, il a, toujours, développé des approches rationnelles exprimant sa disposition de dialoguer avec toutes les parties y compris « Ennahdha » qu'il considère comme une partie intégrante de la scène politique tunisienne. Il a, toujours, soutenu cette thèse qu'il ne manque pas de rappeler chaque fois que l'opportunité se présente. Il est, donc, pour l'ouverture de négociations avec le parti au pouvoir à condition, toutefois, qu'il abandonne la violence et sa justification, d'une part, et la mentalité d'exclusion, de l'autre. Nous sommes persuadés que les dirigeants de « Al Jomhouri » ne concluront pas de marché aux dépens de la démocratie et des parties politiques et que toutes les tentatives de « Ennahdha » visant l'éclatement de notre alliance sont vaines. J'ai confiance en nos partenaires, je ne pense pas qu'ils commettent cette erreur vers laquelle cette dernière essaye de les pousser, mais si jamais ils tombaient dans le piège, le perdant ne serait pas « Nida Tounes » et « Al Jomhouri », mais le mouvement démocratique.
Dialoguer avec les partis politiques est une question de souveraineté
-La porte de votre front n'est pas encore fermée, quels seront les nouvellesrecrues ?
-Depuis le début, notre objectif était de bâtir « Nida Tounes » et un front large regroupant tous les forces démocratiques et républicaines, ce projet était annoncé par le fondateur de notre parti, Béji Caïd Essebsi. Notre première coalition était conclue avec « Al Jomhouri » et « Al Massar ». Notre parti respecte, profondément, cette alliance qu'il tend à élargir. Pour nous, cette alliance est participative, en ce sens qu'elle implique la participation de toutes ses composantes et les consultations constantes entre elles la mise en place des mécanismes susceptibles de permettre cet échange. Et vu que la conjoncture par laquelle nous passons est une période de régulation dont les objectifs immédiats consistent à assurer la transition démocratique, l'alternance pacifique au pouvoir et la préparation des conditions adéquates pour le déroulement des élections démocratiques, il est impératif que l'ensemble des forces démocratiques serrent les rangs pour défendre les acquis de l'Etat de l'indépendance et les principes de la République. C'est là où réside la philosophie de « Nida Tounes ». C'est un parti qui n'est pas une fin en soi mais un moyen facilitateur et une locomotive pour une opération d'une grande envergure. Notre relation avec « Al Jomhouri » et « Al Massar » s'inscrit dans un cadre de partenariat privilégié, et nous sommes très fiers que nous soyons rejoints par le Parti du Travail Patriotique et Démocratique et le Parti Socialiste. Nous essayons d'élargir ce front et de conclure des relations et des compromis parvenant jusqu'au Front Populaire et au-delà. Ce front à cinq têtes prépare un projet plus ambitieux, « l'Union pour la Tunisie »
-Vous avez parlé de la possibilité de rencontre avec le front Populaire, pouvez-vous nous éclairer davantage sur la nature de ce rapprochement ?
-Le Front populaire est une force démocratique indispensable pour l'équilibre de la vie politique dans le pays. Nous témoignons tout notre respect à l'ensemble de ses composantes auxquelles nous tendons la main comme nous le faisons avec toutes les autres parties démocratiques. Ce rapprochement se fait sur la base de la préservation du modèle de vie tunisien modéré et moderne, de tous les principes civilisationnels, culturels et sociaux. Sur ce plan, le Front Populaire est un allié parmi d'autres. Notre front est extensible, il est, constamment, ouvert pour recevoir de nouveaux partenaires.
-Quelle est votre lecture du remaniement ministériel prévu ?
-« Nida Tounes » n'est pas concerné par ce remaniement ni de près, ni de loin s'il consiste dans un simple changement de décor, ce qui nous intéresse c'est l'intérêt général que cela procurait mais aucunement les postes ministériels en eux-mêmes. Ce remaniement ne pourrait pas bénéficier d'une crédibilité s'il n'est pas orienté dans le sens d'une réduction sensible de l'effectif trop touffu du gouvernement et la neutralisation des ministères de souveraineté et, principalement, ceux de l'Intérieur et de la Justice d'autant plus que la situation actuelle est piégée à cause de la violence politique qui se répand et dont l'identité des auteurs ne trompe plus personne : les « ligues de protection de la Révolution » défendues par « Ennahdha », le Congrès et dont le ministère de l'Intérieur est le complice notoire. Il est indispensable de dénoncer ce projet. Et pour éradiquer ce fléau, il faut relancer le deuxième épisode de l'initiative de l'UGTT, le dialogue national auquel ces deux partis de la « Troïka » ont opposé la politique du siège vacant. Ces derniers sont appelés à rejoindre cette initiative s'ils tiennent vraiment à intégrer le consensus national. A défaut de consensus, le remaniement ministériel serait le précurseur d'une crise politique très sévère. « Ennahdha » devrait comprendre qu'être majoritaire au sein de l'ANC ne veut pas dire dominer les affaires générales dans le pays et présider aux destinées des gens.
Nous exigeons la réduction de l'effectif du
gouvernement
et la neutralité des ministères de souveraineté
-Procéder à un tel remaniement à quelques mois de la date des élections annoncée n'est pas de nature à rendre celle-ci douteuse ?
-Tous les indices montrent que « Ennahdha » compte rester au pouvoir moyennant ces astuces et son aile militaire, les « ligues de protection de la Révolution ». Les élections ne sont pas l'affaire du gouvernement mais d'instances indépendantes spécialisées et l'annonce de ces dates qui se bousculent témoigne du manque du sens de la responsabilité et de l'engagement national requis. Car ceux qui avancent les dates de juin et de juillet savent, pertinemment, qu'elles ne sont ni logiques, ni réalistes. Parler d'élections au bout de six mois suppose une mobilisation de la part du gouvernement et la mise en place d'une équipe appropriée indépendante qui travaillerait d'arrache-pied pour garantir toutes les conditions de réussite de cette échéance capitale, ce qui veut dire qu'une équipe gouvernementale œuvrant dans ce sens ne peut pas réaliser des projets de développement en l'espace de six mois. Toutes ces données mettent à nu les vraies intentions de la « Troïka » éclatée, il n'existe pas une vraie volonté de sa part concernant la tenue des élections à la date annoncée. Ce n'est pas au moyen de l'exclusion et du chantage qu'on peut parvenir à bien faire les choses, mais, uniquement, par le consensus national qui doit regrouper toutes les parties sociales et politiques.
-Quel est le champ que devrait embrasser ce consensus national dont vous parlez?
-Nous croyons qu'il faut qu'il y ait, tout d'abord, un consensus sur les questions économique et sociale, car ce sont des variables. Le pays a un besoin urgent d'une poignée de réformes ayant des effets directs sur la vie des gens et, principalement, les jeunes chômeurs parmi eux, et déclenchant le déblocage de la situation dans les régions déshéritées. Nous restons persuadés que les problèmes qui sont à l'origine de la Révolution sont à l'état où ils étaient sinon pires. D'autre part, pour renforcer ce consensus, il faut un calendrier politique bien clair à propos d'un délai maximum pour les fins des travaux de l'ANC qui devrait vaquer à la seule préparation des prochaines échéances électorale en établissant les conditions préalables de leur déroulement et qui permettront de gérer le temps restant de la période transitoire, à savoir les instances régulatrices : celle de la justice, celle des élections et celle de l'information. La loi électorale devrait être élaborée d'une manière consensuelle et non pas au nom des quotas partisans, la détermination de la date des élections, également, devrait recueillir le consentement de toutes les parties qui devraient laisser, par la suite, le soin à la haute instance des élections pour arrêter une date précise.
Le consensus national
doit embrasser tous les domaines de la vie sociale
et politique
-Le projet de loi sur l'«immunisation de la Révolution » est en passe de prendre une forme légale, comment réagirez-vous vis-à-vis de cette interdiction?
-C'est une grande menace pour la conjoncture politique que connaît la Tunisie. En outre, ce projet se contredit avec cinq principes : il touche, profondément, la séparation des pouvoirs en transformant l'ANC en un organe juridictionnel ; il s'attaque aux fonctions et non pas aux faits, il se contredit avec la non-réactivité de lois, puisqu'on compte juger les gens pour des forfaits commis avant la promulgation probable de cette loi, il instaure la sanction générale et ne juge pas seulement les individus responsables et bafoue, enfin, toutes les conventions internationales signées par l'Etat tunisien et relatives aux droits de l'homme dans les domaines des droits d'association, d'expression et du choix politique. En fait, ce projet ne vise pas l'exclusion des « Rcédistes » mais le peuple tunisien, le seul habilité de décider, à travers les urnes, qui est à son service et au service de la Révolution et qui ne l'est pas. Le processus que nous traversons était vécu par plusieurs autres pays qui ont connu des révolutions et où l'exclusion politique était appliquée conformément à des conditions bien déterminées. C'est un processus long auquel participent toutes les parties sociales, civiles et politiques dans le cadre d'une justice transitionnelle, cette nouvelle notion et dont l'essence consiste à connaître la vérité et se préserver contre les récidives afin d'empêcher un éventuel retour de la dictature et de la corruption et la malversation. La justice transitionnelle ne relève ni des fonctions du ministère, ni de celles l'administration, elle est du ressort de la société civile ; elle consiste dans le traitement raisonnable des dossiers par des sages et non pas dans le règlement des comptes. « Nida Tounes » tient à ce que les coupables soient jugés et les gens lésés rétablis dans leurs droits au plus vite pour instaurer la réconciliation nationale et inscrire tout le monde dans le projet d'avenir de la Révolution. Ce n'est pas ce qui se passe actuellement. Visiblement, « Ennahdha » a d'autres priorités parmi lesquelles la justice transitionnelle ne figure pas. Au lieu de cela, elle cherche des polémiques avec un adversaire indésirable qui sera intraitable dans les élections prochaines.
-Quelle est votre lecture du brouillon de la constitution ?
-Nous sommes en sommes au deuxième brouillon, et on veut faire participer la société civile dans les différentes régions à ce travail qui demande plusieurs semaines. En réalité, il y a plusieurs réserves à formuler concernant ce brouillon. Il faut être vigilant vis-à-vis des manœuvres malveillantes touchant les libertés fondamentales qui devraient être renforcées et bénéficier de mécanismes garantissant leur exercice effectif. On doit faire attention aux interprétations malintentionnées qui porteraient atteinte aux droits économiques, sociaux, culturels, ceux de la deuxième et la troisième génération des droits de l'homme. L'autre question qui n'est pas encore tranchée c'est se rapportant à la nature du régime politique. Nous oeuvrons, en tant que députés de « Nida Tounes » à défendre ces principes et à éviter les formules flottantes qui risqueraient de les engloutir. Nous serons intransigeants à défendre les droits des femmes et ceux de la liberté de croyance et de création artistique ainsi que la neutralisation des lieux de culte et de l'administration. Nous veillerons à ce que la constitution garantisse la séparation des pouvoirs et les organes régulateurs pour qu'on puisse édifier notre démocratie sur des bases solides. Les débats qui se déroulent, actuellement, au sein de l'ANC, me laissent optimiste. La constitution que nous sommes en train de confectionner n'est pas celle de la majorité, elle appartient à tous les Tunisiens, c'est pourquoi il ne faut un consensus.
Il est inadmissible qu'on accorde des augmentations aux députés alors que
les citoyens souffrent
financièrement
-L'augmentation des primes des députés a suscité un tollé général, les gens sont choqués par leurs élus dont ils attendaient des sacrifices au profit de la communauté nationale. Comment vous réagissez vis-à-vis de cette attitude?
-Le premier responsable de cette polémique est le président de l'ANC qui aurait dû, depuis le départ, négocier cette question en toute transparence devant l'opinion publique nationale. Il était possible de garder les mêmes primes et de se contenter de traiter celle du transport, surtout pour ceux qui habitent dans les régions de l'intérieur, et ce cas par cas avec des augmentations raisonnables qui ne soient pas choquantes pour les gens. L'autre raison de l'émergence de ce problème est l'absence de précision des prérogatives administratives et financières de l'ANC. Il y a des députés pour qui les primes sont plus que suffisantes et d'autres pour qui elles sont loin de l'être en raison des préjudices innombrables qu'ils ont subi sous l'ancien régime. Toutefois, toutes ces difficultés ne justifient aucunement la demande de Habib Kheder qui a surpris tout le monde et qui était votée pour permettre à l'ANC de procéder des augmentations pour ses propres députés. Je tiens à informer l'opinion publique que, jusqu'à maintenant, ces derniers perçoivent la même prime que celle perçue par les députés de Ben Ali. Peut-être bien que ces augmentations deviendraient effectives si la loi, qui est encore bloquée, finissait par être valisée. Quoi qu'il en soit, il est inadmissible d'en demander en ce moment de crise où le citoyen peine à subvenir à ses besoins, il est impératif de prendre en considération la situation qui sévit dans le pays et les conditions des gens si l'on veut préserver notre crédibilité à l'égard de ces derniers. Nous sommes venus dans des circonstances exceptionnelles et on nous a chargés d'une tâche provisoire, cet honneur nous suffit largement. Personnellement, je suis, pleinement, satisfait de rentrer dans mon pays après dix ans d'exil et d'être aussi honoré. J'ai droit à deux amnisties législatives générales, celle d'emprisonnement et celle d'expatriation et pourtant je n'ai présenté aucun dossier pour réclamer des indemnités malgré les insinuations de la part du ministère de la Transition démocratique et je ne vais pas le faire, car je n'ai pas milité pour être récompensé par la suite.


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