création de super-ministères par un jeu de fusions L'instance de coordination de la Troïka devrait se réunir aujourd'hui pour examiner les résultats des dernières concertations avec les partis politiques censés rejoindre à le gouvernement et décider des portefeuilles qui seront touchés par le remaniement. Le débat risque d'être houleux d'autant plus que les ministères de souveraineté ( Intérieur, Affaires étrangères, Justice et Défense) seraient largement épargnés. C'est, du moins, ce qu'à décidé la dernière réunion du Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, vainqueur des élections du 23 octobre 2011 et pièce maîtresse du triumvirat au pouvoir, aux côtés du Congrès pour la République (CPR) et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ ou Ettakatol). «Le changement sera infime au niveau des portefeuilles régaliens», a affirmé le ministre de la Santé publique et membre du Conseil de la Choura, Abdellatif Mekki à l'issue de la réunion tenue dimanche. Selon lui, Ennahdha «n'a pas également l'intention de limoger l'actuel ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem ou de recourir à un jeu de chaises musicales à la tête de ce département» très sensible. Le maintien de Rafik Abdessalem ne devrait pas, cependant, plaire à certains alliés du parti islamiste, dont notamment le CPR qui a réclamé le départ du chef de la diplomatie tunisienne. « Rafik Abdessalem est parmi les ministres dont le nom a été évoqué par le CPR pour être remplacés. Nous avons demandé un changement à la tête du ministère des Affaires étrangères depuis deux mois", a déclaré récemment le secrétaire général du parti Mohamed Abbou. Ce dernier a également écarté la possibilité d'un retour à la tête du ministère de la réforme administrative, poste duquel il avait démissionné auparavant. Super-ministères Le CPR ne semble plus, par ailleurs, attaché à la formation d'un gouvernement restreint comme unique option pour la prochaine période. Il persiste , toutefois, à plaider pour une réduction du nombre de porte- feuilles ministériels grâce un jeu de fusions. Les deux alliés du parti créé en 2001 par l'actuel Président de la République Moncef Marzouki semblent sont aussi favorables à la fusion de plusieurs ministères. On croit savoir, dans ce chapitre, que le ministère des Affaires étrangères sera réorganisé et deviendrait le ministère des Affaires étrangères, de l'Investissement et de la Coopération internationale. Les ministères de l'Agriculture, de l'Equipement et de l'Environnement devraient être aussi fusionnés pour donner naissance à un super-ministère. Le ministère de l'Emploi devrait être, quant à lui, annexé au ministère du développement régional et de la planification. Concernant les ministres qui devraient être remerciés, des sources proches du comité de coordination de la Troïka citent notamment Abdelwaheb Maâter, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Adellatif Abid, ministre de l'Education et candidat malheureux au poste de directeur de l'ALECSO, Riadh Bettaïeb, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale, et Mamia El Banna, ministre de l'Environnement. Le départ de l'actuel secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Saïd Mechichi, est aussi quasiment certain. Sur un autre plan, le directeur du programme économique d'Ettakatol , Mourad Ben Mahmoud, devrait être nommé nouveau ministre du Tourisme en remplacement de Elyès Fakhfakh qui a été désigné récemment ministre des Finances. Conditions Côté élargissement du gouvernement à de nouvelles formations politiques, on croit savoir que le Parti Républicain l'Alliance démocratique, le mouvement Wafa et le parti Al-Amen posent tous des conditions préalables avant de rejoindre le gouvernement. Le Parti républicain ne semble pas s'intéresser aux postes ministériels autant qu'à une feuille de route claire pour la prochaine période. Il propose notamment soit un gouvernement de compétences, soit un large gouvernement d'union nationale qui n'exclut aucun parti, y compris Nidaâ Tounes, outre le principe de la neutralité des ministères de souveraineté. De son côté, le mouvement Wafa, semble prendre ses distances vis-à-vis de la question de l'entrée au gouvernement. «Le sentiment général dans notre parti est que la période est trop courte pour réformer et donner les signes positifs d'un vrai changement», précise Naceur Brahmi , membre du Bureau politique du mouvement Wafa. Le communiqué du Conseil de la Choura fait d'ailleurs remarquer que certains partis consultés en vue d'entrer au gouvernement ont accepté le dialogue sur les grandes questions relatives à la transition démocratique sans pour autant aller jusqu'à rejoindre le gouvernement. Autant dire que la nouvelle équipe gouvernementale, qui sera annoncée le 14 janvier, à l'occasion du deuxième anniversaire de la révolution, ne devrait pas connaître un chamboulement de taille...