L'élection de Slim Riahi, comme président du Club Africain (liste unique), a été, rappelons-le, chaleureusement applaudie, par l'entourage clubiste. Dès son débarquement au Parc « A », le richissime responsable du club du Bab Jedid, a usé de sa puissance financière pour enrôler des joueurs à coups de millions de dinars et s'attirer ainsi la sympathie des fervents clubistes, même si uniquement Djabou qui a justifié la somme allouée à son transfert. Au fil des journées et après un début de saison laborieux (3 nuls d'affilée), les résultats ont enregistré une courbe ascendante, avec une victoire au derby ayant relancé l'équipe pour rétrécir l'écart le séparant de l'Espérance. Paradoxalement, les querelles intestines ont pris de l'ampleur, avec une kyrielle de démissions de responsables adressées au secrétariat du club, dont la plus récente est celle de Bassem Mehri. Ayant jugé sa marge d'action, fort réduite, Mehri qui jouit, pourtant, d'un respect total de la part des Clubistes, a fini, non sans amertume, par claquer la porte. Il s'agit, cependant, d'un responsable d'un niveau intellectuel respectable et d'un « pur sang » clubiste. Un enfant « biologique » du Club Africain où il a passé sa carrière comme joueur, aux côtés de Boushih, Abdelli, Ben Othman, Chargui etc... Or, le charger d'assumer uniquement des tâches administratives, c'est franchement frustrant pour lui et pénalisant pour le club. Bassem Mehri, comme on le connaît n'est pas fait pour ce genre de tâche, même si le salaire accordé par Slim Riahi fait saliver (3500 dinars). Ceci signifie que Bassem Mehri qui a de l'orgueil, a placé l'intérêt du club devant tout profit personnel. L'acte de démission est, en effet, un signe de courage de sa part, car rares sont ceux qui crachent sur un tel salaire. Toutefois, on reproche à Slim Riahi sa façon de gérer le club, et ses absences quasi-permanentes du Parc « A ». Constamment retenu par ses affaires, il a manqué, cependant, de disponibilité vis-à-vis du CA. Mais, il doit prendre en considération, quand même, du statut du club qu'il préside. Le Club Africain, historiquement est un club ténor, comme l'Espérance, l'Etoile du Sahel et le Club Sfaxien. Ce sont des clubs qui ne peuvent aucunement être gérés à distance. D'ailleurs, les présidents qui y ont réussi, comme Azzouz Lasram, Slim Chiboub, Hamdi Meddeb, Othman Jenayah, Abdelaziz Ben Abdallah, ont donné l'impression, durant leur règne,d'élire domicile à leurs complexes sportifs, tellement ils étaient collés à l'actualité de leurs clubs respectifs où rien ne leur échappait. Il est vrai que l'argent est un facteur important, pour assurer le quotidien, voire la survie d'un club, mais est-il aussi déterminant dans la préservation de la bonne ambiance et de l'entente pour aboutir à la symbiose requise ? Tout compte fait et selon les échos, on ne sait pas trop si Riahi est réellement conscient de ce qui se passe au parc « A » bien qu'il ait d'autres préoccupations, afin qu'il prenne les devants et limiter les dégâts. Autrement, les querelles et l'animosité finiront par faire couler le bateau même s'il donne l'image de garder l'équilibre. Au lieu de se targuer d'avoir les moyens et le désir d'acheter le stade de Radès ou celui d'El Menzah, avant de rendre visite au stade Zouiten, il aurait mieux fait de s'intéresser de plus près à l'infrastructure défectueuse du Parc « A » !!!