S'adonner à la drogue, au tabac ou à l'alcool à un âge précoce, c'est fréquent dans le milieu scolaire. Nombreux sont, en fait, les élèves qui cèdent à la tentation pour devenir des consommateurs de drogues, d'alcool, de tabac ou d'autres substances. Mais au fait, combien sont-ils ces lycéens ou ces écoliers qui consomment ces matières ? Nul ne le sait exactement. Car aucune enquête nationale n'a été réalisée dans ce sens pour avoir une idée claire sur l'ampleur du phénomène qui sévit dans notre pays. Les quelques statistiques qui sont disponibles sont le moins que l'on puisse dire, dépassées par les événements. Elles ont été exposées, hier et pour la énième fois sans mise à jour ou actualisation à l'occasion d'une journée d'étude ayant pour thème « la lutte contre le tabac, les stupéfiants, les produits dopants et les drogues dans le milieu scolaire ». Organisée par le ministère de l'Education, la journée a été sous le patronage du Président de la République. Elle a été également marquée par la participation des ministres de la Santé, de l'Intérieur, et de la Culture. Certes, le sujet est d'importance majeure. Mais les actions prises jusque là ne sont pas efficaces ni fructueuses. Le lancement d'une stratégie nationale multidisciplinaire reste dès lors indispensable voire urgente pour limiter le phénomène et protéger nos jeunes contre les maladies qui résultent de la consommation de ces substances. En fait, la Tunisie aura sa stratégie pour lutter contre la dépendance aux drogues chez les jeunes, c'est ce qui a été annoncé hier par le représentant du ministère de la Santé. Le Professeur Nabil Ben Salah a parlé du phénomène de consommation de tabac, de drogue et d'alcool chez les jeunes en se basant sur des statistiques qui datent depuis des années et qui ne reflètent en aucun cas la réalité. Ses chiffres remontent à sept ans en arrière. Entretemps, le phénomène prend d'autres envergures et touche plusieurs franges de la société. La cigarette s'est banalisée dans le milieu scolaire. D'ailleurs, 10 % de la tranche d'âge 13-15 ans consomment les cigarettes de manière très régulière, d'après les chiffres présentés par le Professeur Ben Salah. Et l'alcool ? Idem pour la consommation d'alcool. Elle est devenue très fréquente auprès des adolescents et des jeunes. Les études réalisées dans ce sens démontrent que 7 % des élèves âgés entre 15-20 ans consomment quotidiennement l'alcool alors que la moyenne est de l'ordre de 21, 1 %. Dans ce cadre, le Professeur Ben Salah précise que le milieu scolaire n'a pas d'effet sur cette population qui s'adonne à cette matière très tôt et qui risque même d'y dépendre. Parlant des drogues, le spécialiste s'est contenté des chiffres dévoilés en 1999 et en 2005, alors que d'autres enquêtes ont été réalisées dans le cadre du programme de lutte contre le VIH-SIDA. M. Ben Salah a exposé le phénomène dans le milieu de la formation professionnelle pour dire que 10 à 13 % de cette population (âgés entre 12 et 24 ans) consomment une drogue. Ceux qui s'y adonnent de manière régulière sont de l'ordre de 3,3 %, d'après le représentant du ministère de la Santé qui précise que le Hachich occupe la tête de la liste. Il est vrai que nos jeunes consomment cette matière ainsi que d'autres substances dangereuses. Mais le responsable a oublié d'en parler. De bonne foi, espérons le bien. Il s'agit, entre autre du Subutex qui fait ravage dans la société tunisienne et dans le milieu scolaire. Nombreux sont nos jeunes qui s'adonnent à cette matière à un âge très précoce et se voient leur vie détruite car ils n'ont pas d'assistance psychologique ni sociale pour pouvoir s'en sortir.