* * Ce secteur offre des débouchés prometteurs à l'exportation, mais quatre projets seulement opérationnels Commercialisée en Tunisie depuis janvier 2000, notamment dans les hypermarchés et les magasins spécialisés dans la viande de volaille (El-Mazraa, Carrefour, Géant, ...) la viande d' autruche, au taux de cholestérol bas, à l'apport en calories réduit mais plus en protéines, ne fait pas encore partie des habitudes alimentaires du consommateur tunisien. Ce n'est pas, en tout cas, son prix actuel, plus de 16 dinars le kilo, soit cinq fois celui du poulet et deux fois celui du bœuf, qui les y encouragera.
De nos jours, l'élevage d'autruches est considéré comme un des projets agricoles les plus rentables. Il est souvent considéré comme le « projet ou la ferme de l'avenir» en raison de la grande variété de leurs produits (viande, cuir et plumes), de leur efficacité de production et de reproduction et de leur rentabilité potentielle élevée. L'élevage de l'Autruche en vue de la commercialisation est actuellement bien établi en Afrique du Sud, en Namibie, en Israël et aux Etats Unis. En Europe, la palme revient sans doute aux Pays-Bas.
Déjà quatre projets En Tunisie, un intérêt plus ou moins considérable a été accordé par des promoteurs tunisiens pour l'investissement dans ce secteur. Le nombre des fermes d'élevage de l'autruche se compte sur les doigts, soit quatre projets totalisant un cheptel d'environ 1000 autruches. Les plus importants sont implantés à Sousse par un promoteur allemand (1994) et à Nabeul par une société franco-saoudienne (1997), les deux en collaboration avec des partenaires tunisiens. Les responsables de ces sociétés se montrent, quant à eux, raisonnablement optimistes. Et pour cause, les débouchés à l'exportation sont prometteurs. Crise de la vache folle aidant, la demande de steak d'autruche double chaque année sur le marché européen. En effet, les exportations tunisiennes de cette branche varient, selon les derniers chiffres disponibles, entre 50 et 80 tonnes de viandes par an. L'oiseau fournit 40 kg de viandes en moyenne.
Chaque partie a sa marque de commerce Outre sa viande, cet animal présente plusieurs atouts dans la mesure où chaque partie de son corps peut alimenter une industrie ou un commerce. Les plumes servent à fabriquer des articles de mode comme les éventails mais aussi des dépoussiéreurs dans la haute technologie. Les coquilles des œufs non fécondés sont utilisées pour la fabrication d'objets artisanaux : coupes peintes ou ciselées, coffrets, bijoux, lampes, etc. La graisse et la moëlle ont des vertus curatives, en particulier contre les maladies de la peau. La peau donne un genre de cuir résistant, souple et précieux (le cuir de l'autruche est le plus cher au monde après celui du crocodile : 350 euros le m2). Last but not least, les fermes d'autruches sont une attraction touristique pour grands et petits Toutefois, cette activité souffre des contraintes d'accès au marché de l'UE et qui ne seraient levées que lorsque l'ensemble de la filière viande de la Tunisie serait agréée par l'UE. Selon l'histoire, jusqu'à la moitié du 20ème siècle, les autruches étaient présentes du sud-ouest asiatique à la péninsule Arabique, et en Afrique. Elles ont été depuis chassées jusqu'à l'extinction sauf en Afrique sub-saharienne.
L'autruche existe en Tunisie depuis des millénaires C 'est le plus grand des oiseaux vivant sur terre, un mâle avoisine les 2 mètres et peut attraper une feuille au bout d'une branche à 2,60m sans sauter. Omnivores à dominante herbivore, l'autruche c'est aussi le plus gros oiseau, puisque certains sujets adultes peuvent atteindre un poids respectable compris entre 120 et 150 kg . Les autruches à l'état sauvage faisaient jusqu'à il y a 100 ans, partie de la faune tunisienne. De nombreux restes d'œufs d'autruches ont été retrouvés au centre et au sud du pays, entre Sousse, Kairouan et le Sahara. De plus des anciennes mosaïques retracent l'existence de ce volatile en Tunisie depuis des milliers d'années. Selon diverses sources historiques, la dernière autruche sauvage a été probablement tuée en 1887, par un militaire français à Ain-Maider, entre Zarzis et Médenine. Les expériences d'introduction d'autruches faites dans les parcs nationaux de Bou Hedma et de Gafsa montrent que ces dernières vivent sans problèmes dans les régions et le climat de la Tunisie.