Son talent est indiscutable. Une musique enivrante et captivante. Le tout restitué d'une voix légère mais intense, puissante et envoûtante, soulignée par l'accent pointu et chantant, typique de Dorsaf qui sera l'hôte le 23 février de l'Institut du Monde Arabe à Paris. Dorsaf Hamdani a réussi à s'emparer du répertoire de trois grandes divas du Moyen-Orient: Oum Kalsoum, Asmahan et Fairouz. Une interprétation lumineuse pour un hommage exceptionnel. Figure incontournable de la scène musicale tunisienne, Dorsaf est une artiste intellectuelle engagée, cultivée et indépendante. Elle se fait connaître dès 1995, chante beaucoup le malouf, la musique arabo-andalouse de Tunisie, le répertoire de la grande diva du Caire. Mais elle attendra plus de quinze ans avant d'enregistrer ses reprises de chansons immortalisées par les trois légendes du chant arabe. Elle sait l'exercice risqué. Dorsaf le réussit très bien tout en gardant sa personnalité. Elle chante des succès de la reine du Liban, Fairouz, sur scène depuis 1957, comme « Rajeen ya hawa » (Nous sommes de retour ô amour), qui date des années 1970, et « Yallah tnam Rima » (Ô Seigneur aide Rima à dormir), lancé en 1967 par le film Bint al-harès (La Fille du gardien). Elle réalise aussi des interprétations de la princesse druze d'Egypte, Asmahan (1917- 1944), donnant la pleine mesure de sa voix avec un mawwal, improvisation vocale vigoureuse et déliée, « Mawwal ya dirati » (Chant à ma patrie), et une valse viennoise orientalisée, « Layali el ouns fi Vienna » (Nuits d'intimité à Vienne), écrite par Ahmed Rami, le poète de prédilection d'Oum Kalsoum. Laquelle est reprise avec le même bonheur par Dorsaf. De Ali Riahi à Hédi Jouini en passant par Saliha, bien des artistes mythiques seront revisités par cette chanteuse qui régalera le public parisien par sa voix enivrante et ses mélodies délicieuses.