Séisme au CPR avec la démission de Mohamed Abbou Al-Joumhouri pourrait soutenir un cabinet hybride, sans en faire partie Les ministères de souveraineté, une ligne rouge Au lendemain de la réunion tenue, vendredi soir au Palais Adhiafa à Carthage, sous la présidence du chef du Gouvernement provisoire Hamadi Jebali, pour essayer de trouver un consensus amenant à la composition du prochain cabinet gouvernemental, les différents partis ont réunit leurs instances dirigeantes pour se concerter et arrêter des positions lors de la réunion prévue hier soir. C'était un week-end exténuant et laborieux pour les différents partis politiques. Le conseil de la Choura d'Ennahdha s'est réuni samedi et dimanche à Hammamet, sous la présidence de Fethi Ayadi, après le rassemblement organisé à l'avenue Habib Bourguiba où le président du parti Rached Ghannouchi avait qualifié l'initiative de Hamadi Jebali de complot contre la légitimité. Le Conseil de la Choura a réitéré le refus d'un gouvernement de technocrates. Dans son communiqué final il a précisé qu'il tient à un Gouvernement de coalition basé sur la légitimité des élections du 23 octobre 2011, tout en étant ouvert sur les compétences nationales engagées dans la réalisation des objectifs de la Révolution, conformément à un programme politique pour l'achèvement de la transition démocratique, en accélérant l'adoption de la Constitution et l'organisation d'élections démocratiques. Le conseil de la Choura considère qu'un Gouvernement de technocrates ne répond pas aux exigences de l'étape actuelle. Il appelle les différentes forces politiques à hisser l'intérêt national, avec un esprit consensuel et incite ses partenaires politiques à participer à la formation du gouvernement, dans les plus brefs délais. Hamadi Jebali, n'a assisté qu'aux délibérations du premier jour. Des nouvelles font état de la sortie de Sahbi Atig, président du groupe d'Ennahdha à la Constituante, avant la fin des travaux du conseil. Il paraît que les débats étaient houleux. Le rejet de la proposition d'un Gouvernement de technocrates a été pris à une large majorité. Emboîtant le pas à son allié Ettakatol s'est attelé à convoquer son conseil national dans une session extraordinaire à Sfax, sous la présidence de son secrétaire général et président de l'ANC, Mustapha Ben Jâafar. Ettakatol continue à soutenir la proposition de Hamadi Jebali. Il considère que cette proposition est conforme à l'option du parti pour éviter à l'appareil exécutif les désagréments des tiraillements politiques et des considérations électorales. Il est important qu'aucun membre du prochain gouvernement ne présente sa candidature aux prochaines échéances électorales. Pour élargir la base du consensus, Ettakatol, propose la création d'une instance politique sur la base de la fixation des priorités de la prochaine étape, du programme du Gouvernement après accord des familles politiques qui soutiennent cette initiative, à l'intérieur de la Constituante. Dans une déclaration au Temps, Mohamed Bennour, porte-parole du parti, précise que « cette instance permet d'avoir une base politique pour le gouvernement de compétences nationales, pour qu'il puisse avoir la majorité nécessaire au sein de l'ANC pour ses initiatives et projets. Avec ce consensus, le calme sera rétabli dans le pays, pour mieux servir l'intérêt national ». D'ailleurs Ettakatol, ne s'accroche pas aux postes ministériels. Il avait proposé, le lendemain des élections Houssine Dimassi, un indépendant, au poste de ministre des Finances. Quant aux ministères de souveraineté, Ettakatol tient à ce qu'ils soient neutres. Ettakatol, appelle les forces politiques et civiles ainsi que les organes d'information à conjuguer leurs efforts pour lutter contre la violence, sous toutes ses formes et s'engager dans un Pacte national contre la violence. Ce pacte est devenu, aujourd'hui une urgence après le lâche assassinat de Chokri Belaïd. Encore une fois, Ettakatol, insiste sur l'importance du dialogue national et de l'initiative de l'Union Générale Tunisienne du Travail. « L'ANC, dont la légitimité est remise en cause par certains, peut jouer son rôle pour la réussite de ce dialogue et la recherche de consensus sur les grandes questions politiques », conclue Mohamed Bennour. De son côté le Congrès pour la République, a tenu les travaux de son Conseil national à Kairouan. Il a été marqué par l'annonce de la démission de son secrétaire général Mohamed Abbou. Elle a été suivie par celle de Samia Abbou, Lazhar Chemli, Ilyes Hendaoui, Souhir Dardouri.... Après le départ de Raouf Ayadi qui a formé son propre mouvement Wafa et Tahar Hmila qui vient de créer son propre parti, le CPR va-t-il survivre à ce séisme qui l'ébranle sérieusement ? Mohamed Abbou et ses amis comptent créer leur propre parti. Qui représentera le CPR au deuxième round des négociations sur le remaniement ? Sur sa page Facebook, la journaliste Om Zied, a déclaré : Le CPR est fini... Selon certains observateurs, ces défections ne changeront pas d'un iota le refus du CPR d'un Gouvernement de technocrates. Quant au parti Républicain, Issam Chebbi, son porte-parole a confirmé au Temps, qu'il ne badine pas avec la neutralité des quatre ministères de souveraineté (l'Intérieur, la Défense nationale, la Justice et les Affaires étrangères). Le Parti républicain réaffirme «sa position de principe exprimée depuis plusieurs mois et qui considère la neutralité des ministères de souveraineté, y compris celui de l'Intérieur, comme une ligne rouge qui ne souffre aucune négociation». Toutefois, si un accord se dégage pour la formation d'un gouvernement mixte avec la participation d'hommes politiques en dehors des ministères régaliens, Al-Joumhouri, pourrait le soutenir de dehors, sans jamais en faire partie.