Le principal accusé en fuite «Appartenance des suspects au courant salafiste radical confirmée », par le ministre de l'Intérieur Un point de presse a été organisé hier prestement pour laisser filtrer des éclairages sur l'avancement de l'enquête concernant l'assassinat du leader Chokri Belaïd. Ali Lâarayedh, chef du prochain Gouvernement et ministre de l'Intérieur en exercice a commencé par formuler le vœu que les partis politiques n'instrumentalisent pas l'affaire. « Le ministère de l'Intérieur s'interdit de l'instrumentaliser », dit-il. Il considère que dévoiler l'identité des assassins et les traduire en justice consacre l'Etat de Droit, pour lequel la Révolution a eu lieu et le défunt a milité. « Dévoiler les meurtriers est de nature à renforcer la confiance des citoyens en la justice tunisienne et en l'institution sécuritaire et sa neutralité». En collaboration avec le juge d'instruction et sans fournir des détails qui peuvent gêner et empiéter sur l'avancement de l'enquête, Ali Laârayedh a précisé qu'avant l'assassinat certains avaient prospecté les lieux. Quatre jeunes âgés entre 26 et 34 ans ont été arrêtés. L'un d'eux a reconnu avoir accompagné l'assassin le jour du meurtre. Le principal accusé n'a pas été arrêté. Il a été identifié, mais il cavale encore. Ils appartiennent tous à un courant religieux salafiste radical. Ça ne veut pas dire qu'ils appartiennent au courant salafiste Jihadiste d'Ansar Chariâa d'Abou Iyadh. Un des détenus est impliqué dans une ancienne affaire de préparation d'actes d'agression contre les personnes et les biens, après la Révolution. Les moyens techniques les plus sophistiqués ont été mis à la disposition des enquêteurs. Il y a même eu recours à des moyens en possession de pays amis. Ali Laârayedh rappelle qu'il s'agit d'un crime ignoble. Ses retombées sécuritaires sont d'une énorme gravité pour le pays. Il a mis en danger la paix civile. Il aurait pu entraîner le pays vers l'inconnu ou l'anarchie. Le ministre a appelé tout le monde à s'unir pour réaliser les objectifs de la Révolution, derrière les institutions de l'Etat. Il considère que les révélations faites sont de nature à inciter les forces de l'ordre à poursuivre leur rôle patriotique. « L'Etat est au dessus des partis et des organisations. Il lui revient la tâche de faire régner la loi. Le ministère de l'Intérieur continuera à faire face au terrorisme et aux crimes », rappelle Ali Laârayedh. Il a rappelé la saisie d'armes dans deux dépôts, un à Médenine et l'autre à Mnihla. Aucun lien n'a été établi entre ces découvertes et l'assassinat de Chokri Belaïd. Les armes confisquées allaient être utilisées, en partie dans des opérations terroristes sur le territoire tunisien. Une autre partie devrait être transmise à l'étranger.