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Il exhorte les filles à l'excision
Habib Ellouz offusque la femme tunisienne
Publié dans Le Temps le 15 - 03 - 2013

Habib Ellouz a fini par défrayer la chronique, lui, qui déversait des propos pour le moins hargneux et offusquents vis-à-vis des femmes libres de mon pays qu'elles soient non voilées, voilées ou niqabées.
Le religieux bien installé dans son siège à l'Assemblée nationale constituante n'est autre qu'un de ces êtres vivants venus d'un autre temps et d'un autre espace pour jeter de son regard dédaignant la femme à qui il conseille vivement l'excision, pratique cruelle qu'il prétend être une prescription islamique. Ellouz se permet de manquer de respect à la Tunisienne la mère de famille, la Travailleuse qui se trousse les manches pour subvenir aux besoins de sa famille à la sueur de son front. Dans une interview qu'il a donné à un journal de la place Ellouz qui décrit d'une manière impudique et inconvenable les parties du corps de la femme se permet tout autant de rapporter un discours sur les mutilations génitales féminines qui sonne creux, les hadiths s'y rapportant étant non authentiques et ne pouvant ainsi faire force de loi.
La Charia une interprétation humaine des textes saints
Rappelons en fait qu'en Islam seuls les textes canoniques, à savoir le Noble Coran et le hadith authentique ont une force de loi. La Charia est ainsi une interprétation humaine des textes saints. Sans oublier le fait que si le corps des jurisconsultes musulmans sont d'accord sur un fait, cela lui octroie une force de loi par «Consensus». S'agissant des mutilations génitales, le Coran, pour commencer, ne fait aucune allusion à l'excision des filles et il n'y a aucun arrêt légal, (hum charii) s'y rapportant. Les hadiths du Prophète (BSDL) se rapportant à l'excision des filles sont, par ailleurs, faibles et donc n'ont aucune force de loi en Islam. Cela dit, l'excision n'est pas un précepte de l'Islam même si certaines écoles juridiques avancent des avis différents sur la question. Soit. « Les jurisconsultes » dira le penseur musulman, ex-Secrétaire général de l'Union mondiale des Ulémas musulmans, Mohamed Salim Al-Awwa, « sont des êtres humains qui se sont spécialisés dans les sciences de la Charia pour en tirer des lois concernant les affaires des musulmans. Mais les avis des jurisconsultes ne peuvent être considérés comme la Charia même, ni constituer une preuve en matière de religion. C'est plutôt une démarche qui consiste à comprendre les textes religieux pour les rendre pratiques dans la réalité. » Cela dit tout ce qui est en dehors du Coran ou du hadith authentique n'est autre que l'œuvre des humains et qui doit s'adapter à l'époque et à la société dans laquelle vivent les musulmans.
Le regard de la psychologie
Cela explique la colère qui a suivi les déclarations du député Ellouze considérées incompatibles avec la société tunisienne. Le Dr Hisham Sharif Docteur en Sexualité Humaine, sexologue, sexothérapeute, conseiller conjugal, membre de l'Association Mondiale de la Santé sexuelle n'en revient pas « Sincèrement, je trouve inhumain, horrible, impardonnable cette pratique d'excision !!! C'est vraiment une atteinte à l'intégrité physique et à l'intimité des femmes d'autant plus qu'il s'agit d'une pratique controversée !!! Ce n'est autre qu'un acte de violence envers la femme, ayant des répercussions sérieuses au niveau de sa santé physique, mentale et surtout sexuelle »
Les médecins sont unanimes en effet pour considérer que l'ablation d'une partie ou de la totalité des organes sexuels féminins c'est la priver du plaisir sexuel et donc une manière de l'assujettir en limitant ses droits. « Sur le plan sexuel, en raison de l'ablation du clitoris, l'excision peut entraîner une altération marquée de la sensibilité sexuelle, une incapacité à atteindre l'orgasme et une baisse de plaisir et de satisfaction au niveau sexuel chez les femmes. Par ailleurs, les rapports douloureux consécutifs à l'excision peuvent engendrer un dysfonctionnement sexuel pour la femme de même que pour son partenaire. » avance notre interlocuteur.
Les hadiths authentiques sont, pourtant, légion pour montrer l'interdiction en Islam de porter préjudice sur soi-même ou sur les autres et pour souligner le droit de l'Homme de jouir d'une âme et d'un corps saint. « Les femmes ou fillettes ayant subi une telle pratique encourent plusieurs risques. L'opération est souvent pratiquée dans des conditions hygiéniques déplorables. Tant au niveau physique que psychologique, les conséquences immédiates et à long terme sur la santé des femmes sont nombreuses et néfastes. Sectionner des organes génitaux externes occasionne une douleur intense, intolérable, accompagnée de peur et parfois d'un état de choc important, pouvant marquer une femme à vie... », commente dans la foulée Dr Sharif. A cela ajoutons le fait que le Coran est clair sur la question de garder comme tel les créations divines. « Nous avons certes créé l'Homme dans la forme la plus parfaite. » (Sourate Al Tine, verset 4). Chose qui rendra non plausible la thèse avancée par Ellouze et ses semblables, prétendant que l'excision de la fille est une « opération esthétique »
Mais qu'est-ce que l'excision de la fille et comment se pratique-t-elle ?
L'excision de la fille, qu'est-ce que c'est ?
La définition courante de l'excision de la fille consiste à « procéder à l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la fille. Cette partie du corps protège les autres organes du vagin, émettent des sécrétions facilitant le rapport sexuel et augmentant le plaisir charnel de l'homme et de la femme. Ces organes réalisent la jouissance sexuelle chez la femme alors que les enseignements de l'Islam confirment ce droit. Ils orientent, également , le liquide urinaire vers l'extérieur sans contact avec le corps pour assurer l'hygiène de cette partie du corps. »
Cette pratique qui s'est répandue en Egypte et dans des pays africains n'a jamais existé sous nos cieux. Surtout que la Tunisie a toujours enseigné un Islam zeitounien qui se réfère aux sources authentiques de la loi islamique, laquelle respecte les sentiments de la femme et préserve son intégrité physique.
La question reste à savoir comment peut-on remédier à cette pratique sociale cruelle à laquelle appellent des politiques égarés? Le Dr Sharif a une idée « Je reviens encore une fois sur l'urgence d'instaurer l'organisation de séances d'éducation à la sexualité dans les collèges et les lycées !!! Cela va aider les jeunes à mieux comprendre leur sexualité. » ...Le pays étant gangrené par le wahabbisme qui ne fait que commencer à sortir au grand jour et empoisonner les esprits par des discours dont le moins qu'on puisse en dire, d'une autre époque.
Il faut se mettre à l'esprit, ainsi, que si, ennemi nous avons, aujour'dhui, c'est bien le wahabbisme rampant qui entre, cette fois, par la grande porte et prend toute sa place au sein de l'ANC. Au diable les sales traitres, au visage de l'épouvante.
Mona BEN GAMRA

Aucun Hadith authentique n'exhorte les femmes à cette pratique cruelle
Une recherche affinée dans les hadiths se rapportant à l'excision des filles montre que ces derniers sont tous faibles et donc ne peuvent en aucun cas avoir force de loi islamique.
Premier hadith, le plus répandu :
On rapporte que le Prophète (PBSL) a dit à « Umm ‘Atiya », une femme qui pratiquait l'excision des filles à Médine :«Ô Umm ‘Atiya, coupe légèrement et n'exagère pas (ashimmi wa-la tanhaki) car c'est plus agréable (asra) pour la femme et meilleur (ahda) pour le mari».
Ce hadith a été rapporté par Al-Hakim, Bayhaqi et Abu Daoud avec des versions similaires et avec une chaîne faible, comme l'a indiqué Al-Hafidh Zen Al-Din Al-‘Iraqi dans son analyse de « La revivification des Sciences de la Religion » écrit par Al-Ghazali (148/1).
Abu Daoud a fait le commentaire suivant sur le même hadith dans son recueil avec une version différente de la précédente : ce hadith a été rapporté par Abdallah Bin ‘Amru de Abdoul-Malik avec le même contenu et la même chaîne de transmission, mais ce hadith n'est pas authentique, il est de type « mursal » (la chaîne de garants n'est pas fiable), et son rapporteur Mohamed Bin Hassaan Al-Koufi n'est pas connu, par conséquent ce hadith est faible, Les contemporains ont rassemblé les chaînes de transmission de ce hadith mais toutes sont faibles et ne font pas force de loi.
Deuxième hadith : Il est rapporté d'après le Prophète (PBSL):
«La circoncision est une sunna pour l'homme et un honneur pour la femme»
Al-Hafidh Al-‘Iraqi a affirmé, dans son analyse de « La revivification des sciences de la Religion » que ce hadith est également faible. Les Imams Al-Bayhaqi, Ibn Abi Hatim et Ibn Abdal-Ber l'ont précédé dans ce même avis. D'ailleurs, l'ensemble des chaînes finissent par Al-Hajjaj Bin Artat qui n'est pas digne de confiance.
Al-Hafidh Ibn Hajr a aussi confirmé la faiblesse de ce hadith dans son livre « résumé de l'œuvre de l'actualisation des hadiths de Rafi'i) et repris les propos de Al-Bayhaqi disant « c'est un hadith faible et de transmission discontinue », ainsi que les commentaires de Ibn Abdal-Ber dans « introduction à la sémantique et aux chaînes de garants dans le Muwatta' », a fait savoir que sa chaîne de transmission comprend un rapporteur indigne de confiance.
Al-Hafidh Abi Omar Bin Abdel-Ber avait écrit dans son livre « introduction à la sémantique et aux chaînes de garants dans le Muatta' » : que ceux qui se basent sur le hadith de ce Ibn Malih pour rendre l'excision sunna ont tort, puisque le texte est rapporté par Hajjaj ibn Arta'a qui n'est pas digne de confiance, contrairement au consensus des musulmans sur la circoncision des garçons.Aussi, ce texte ne peut faire force de loi car c'est un texte faible attribué à un rapporteur peu crédible en matière de transmission de hadiths, par conséquent on ne peut s'y référer pour justifier un arrêt légal concernant une sunna
Troisième hadith :
Ce Hadith a été rapporté par Abdallah Bin Omar que lors d'un discours le Prophète a ordonné aux femmes des Ansars de faire la circoncision, mais c'est un hadith faible. Al-Chawkani dit à ce propos : « dans la chaîne de transmission avancée par Abi Nou'am, un rapporteur de hadiths, on retrouve Moundil Ibn Aliqui qu'il est peu fiable, quant à la chaîne des garants avancée par Ibn ‘Adiy, on retrouve Khaled Bin ‘Amrou Al-Qarachi qui est moins crédible.
Quatrième hadith :
Dans la Sunna authentique, on retrouve un hadith rapporté par ‘Aïcha et remontant jusqu'au Prophète (PBSL) : « si les deux parties circoncises «(al-khitan) se rencontrent, les grandes ablutions s'imposent », on retrouve ce hadith dans le « Muwatta' » de Malik, dans le « Sahih Muslim », Thirmidi et Ibn Maja le citent également ainsi que les auteurs des autres recueils de hadiths.
Les termes pris comme preuve ici sont « les deux parties circoncises ». En effet, certains peuvent avancer ces arguments pour légitimer l'excision puisque le Prophète a bien spécifié qu'il existe des parties circoncises chez l'homme comme chez la femme.
Or il n'existe aucune preuve dans ces mots légitimant l'excision des filles, car en langue arabe, il est possible de généraliser un terme pour désigner des choses similaires, en utilisant le terme le plus connu, le plus fort, le plus simple ou le plus puissant et l'on retrouve dans les dires des savants.
Cinquième hadith :
On le retrouve dans les deux grands recueils et il est également rapporté par Abou Daoud, Al-Thirmidi, Al-Nissa'i, Ahmed et Malik dans son « Muwatta' » : Abou Hourayra a rapporté du Prophète ceci : « la fitra consiste en cinq (normes que Dieu inculque à sa création) ou cinq appartiennent à la fitrah : le rasage du pubis, la circoncision, la coupe des moustaches, l'épilation des aisselles et la taille des ongles»
D'après Aïcha et d'autres compagnons, les normes de la « fitra » vont jusqu'à dix dont le fait de raser les moustaches et laisser pousser la barbe.
Ce hadith ne peut être considéré comme une preuve de l'institution de l'excision des filles puisque le fait de couper les moustaches et laisser pousser la barbe concerne uniquement les hommes.


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