«Les leçons ont été retenues», affirme Ahmed Seddik Implantation plutôt rurale que citadine Le dernier sondage d'opinions effectué par l'Institut d'études marketing, media et opinion 3C Etudes réalisé du 9 au 15 mars courant, a révélé certaines nouveautés parmi lesquelles l'on constate un déficit de trois points de la popularité du Front populaire, par rapport au mois précédent. Il se contenterait de 9,2% des suffrages. Le Front garde tout de même la troisième place. Il est talonné par Al-Aridha Châabia qui obtiendrait 6,4% des voix. Dans des élections présidentielles, Hamma Hammami voit sa cote se ressentir pour obtenir 3,1% des voix, contre 4% en Février dernier. Par quoi expliquer ce recul relatif et quelles sont les régions où le Front populaire réaliserait ses meilleurs scores ? Ahmed Seddik, un des dirigeants du Front populaire considère qu'il est « normal que le dernier sondage d'opinions révèle un recul de quelques points par rapport au mois de février. Dans l'avant dernier sondage réalisé après l'assassinat de Chokri Belaïd, le Front populaire bénéficiait d'un élan de sympathie auprès de l'opinion publique. Il demeure la troisième force. La prestation du Front populaire serait pour quelque chose dans ce recul. Nous le reconnaissons. Nous n'avons pas été au niveau des attentes du large public ». Ahmed Seddik explique cette carence par les difficultés de prendre des décisions dans la situation actuelle. «Notre espoir est grand pour que les problèmes organisationnels soient résolus lors du congrès du Front qui sera tenu à la fin du mois d'Avril prochain. Notre rendement sera amélioré par la suite ». En résumé, il considère normal que les sondages actuels accordent moins de popularité au Front qu'au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd. « Les leçons ont été retenues », assure Ahmed Seddik. Dans les différentes régions du pays, le Front populaire se place dans la troisième position, sauf quelques unes qui ne manquent pas d'importance. Dans le Nord-Est, il est distancé, entre autre, par Al-Joumhouri. Le Front populaire y gagnerait 5,8% des voix, contre 8,3% au parti Républicain. A Sfax, le Front populaire est dépassé par Al-Aridha Chaâbia de Hachemi Hamdi. Elle obtiendrait 8,3% des voix contre 7,1% pour le Front populaire. Il est aussi dépassé par Al-Aridha au Centre-Ouest, où il obtiendrait 13,9% des voix, contre 18,8% pour Al-Aridha. Au Sud-Ouest, il est à égalité avec le parti Républicain avec 11,6% des voix. Quelles sont les régions où le Front populaire dépasse son score national de 9,2% des voix ? Il dépasse ce score au Grand Tunis avec 9,9%, au Nord Ouest avec 12,4%, au Centre-Ouest avec 13,9% et au Sud-Ouest avec 11,6%. En plus de la capitale et ses banlieues, le Front populaire réalise ses meilleurs scores dans toutes les régions ouest du pays. Son plus mauvais score, soit 3,6%, il l'obtient au Sud-Est. Cette région est le fief d'Ennahdha où elle obtiendrait 60,8% des voix suivie par Nida Tounès avec 16,8%. Le Front populaire a plutôt intérêt à retrousser les manches au Sahel, Sfax, Nord-Est et Sud-Est pour améliorer sa présence. Le Front populaire est-il plus présent dans les zones rurales ou urbaines ? Il récolterait 11,2% des voix dans les zones rurales (non communales), contre 8,3% dans les villes (communes). Pour un front aux idées plutôt modernistes, il est paradoxal qu'il soit plus présent dans les zones rurales que dans les villes. Dans les zones communales, le Front populaire réalise autant qu'Al-Joumhouri. Ces résultats vont-ils inciter les dirigeants du Front à revoir leur stratégie pour mieux se positionner ? Ils doivent chercher à s'implanter davantage dans des régions côtières. Ayant des ambitions nationales, le Front ne doit pas être étiqueté par une seule région, comme celles de l'ouest du pays seulement. Les résultats du sondage, peuvent-ils amener les dirigeants du Front à élargir davantage leurs alliances ? Les prochains mois, nous le révèleront.