Après une éclipse qui avait duré deux ans (2011 et 2012), voilà que le festival du printemps de Sousse réapparait dans sa vingt-et unième- édition. Il a été organisé tout récemment par la mairie avec l'aide du commissariat régional à la culture de Sousse, les différents spectacles ayant eu lieu au théâtre municipal. L'ouverture de cette session, qui s'était étalée sur huit jours (du 16 au 23 mars) , fut confiée à la troupe de musique arabe de l'universitaire Itab Jelaili , enseignant à l'institut supérieur de musique de Sousse. L'orchestre était composé de huit violonistes, deux violoncellistes, un contrebassiste, deux luthistes, un cithariste, un flutiste, un percussionniste, huit chanteurs ayant composé la chorale .La première partie de ce concert permit de voir à l'œuvre quatre jeunes étudiants de l'institut supérieur de musique de Sousse. Ils interprétèrent des succès de Abdelwahab "Modhnaka", Ali Riahi "Fihchi Fayda", Mohamed Faouzi "Timli" et une Wasla de Malouf dans le Maqam Sika .L'universitaire Mongia Sfaxi enchaina avec la belle chanson de Abdelmottaleb "Ennas El Moghramine". L'incontournable Noureddine El Béji participa également à ce concert et gratifia l'assistance, curieusement peu nombreuse, d'un bouquet de chansons tarabiques ("Ya Ahl Elmahabba" de Abdelmottaleb ,"Ya Ward MinYechtirik " de Abdelwahab, "Elli Rouhi Maah" de Abdellatif Talabani). Itab Jelaili et Mongia Sfaxi achevèrent ce rendez-vous musical en chantant en duo "Mahla Lhabib" de Abdelwahab (chanson tirée du film "Doumou El Hob" où Abdelwahab donna la réplique à Najet Ali).A propos de Mongia Sfaxi, nous avions eu l'occasion d'apprécier sa voix et son talent lors d'une soirée dédiée à Abdelwahab dans le cadre du festival international de Sousse dans sa 51ème édition (2009). Cette cantatrice était alors accompagnée du non moins talentueux Raouf Abdelmajid. La matinée de la seconde journée de cette session devait être consacrée à un spectacle pour enfants intitulé "Ismi Ana" (mon nom est moi) de la marionnettiste Habiba Jendoubi, produit par la société "Donia" .Or , à cause d'un problème d'électricité, la présentation a dû être remise au lundi 18 mars .Dimanche 17mars, en fin d'après-midi, l'assistance suivit, avec beaucoup d'enchantement, un concert haut en couleurs, fait d'opéra et de chants lyriques , qui a vu la contribution de l'institut français de Tunisie, l'IS Musique de Sousse et l'association Soussarts. Lors de la première partie, la soprano Adriana Grekova, accompagnée du pianiste Todor Petrov , présenta un joli bouquet d'œuvres de compositeurs français. La seconde partie de ce périple musical était dirigée par Galina Tchotchova , enseignante à l'ISM de Sousse. Dommage qu'un tel régal soit suivi par un public restreint. Le quatrième épisode des péripéties de ce festival vit le retour à la perle du Sahel de Arbi El Mezni et son "Arbi Ou Noss"(arabe et demi) de Sadok Halouas . Comme prévu, le théâtre municipal afficha complet. Le spectacle d'avant fut théâtral aussi avec la pièce "Waslèt Arayès" du dramaturge Hafedh Djedidi et l'association "Radhedh Méditerranéen pour les arts", les acteurs étant R. Akacha, A.Kraiem, S. Ladjimi, M. Mamni et Z. Romdhani. C'est la troupe du clarinettiste et saxophoniste Mustapha Mami "Sto-Band" qui meubla la soirée du 20 mars avec un bon spectacle musical pour jeunes auquel avaient participé notamment les deux talentueux musiciens Aymen Guedri (violon) et Kais Sfar (qanoun) au bonheur des présents au théâtre municipal. Le chapitre cinéma du printemps de Sousse version 2013 comporta la projection de films en 3D. Les amateurs de ce genre de cinéma ont eu droit à Astérix-Obélix au service de sa Majesté, l'Âge de Glace 4 et Life of Pi . La société "Web Production" de Wahida Baltagi marqua sa présence par l'oeuvre "Nheb Enghanni"(je veux chanter) d'Abdessatar Amamou et Houda Ben Amor. Les rôles y sont campés par H. Ben Amor, A. Amamou, H. Lejmi et N. Bousselmi. Le contenu du spectacle, qui débordait de gaieté, permit de revisiter le paysage musico-culturel en Tunisie à partir du 17ème siècle. Nous y retrouvons un côté humoristique et un côté comparant la chanson d'antan à celle d'aujourd'hui. Deux grands évènements culturels sont évoqués dans cette production à savoir le congrès du Caire de 1932 et la fondation de la Rachidia en 1934.La touche de A. Amamou y était bien évidente. Nous rappelons que la première de cette création artistique eut lieu le 2 juillet 2012 au théâtre municipal de Tunis. Enfin c'est Jalel Douma et son école de danse moderne qui clôturèrent cette manifestation printanière dans une ambiance de joie et d'allégresse. Le thème choisi par Douma pour cette participation est "l'art de la danse". L'assistance nombreuse a beaucoup apprécié le résultat des efforts fournis par les jeunes de cette école devenue une référence en la matière. En raison de certaines contraintes matérielles et en l'absence de sponsors, les organisateurs se sont contentés d'un nombre limité de spectacles. Mais nous trouvons que la reprise de cette manifestation est passée sans faire beaucoup de bruit. Il est vrai que le chapitre communication du programme fut incontestablement le point faible de cette session. Cependant, malgré toutes ces insuffisances passagères, nous ne pouvons que considérer, à leur juste titre, les efforts consentis pour que le festival du printemps retrouve sa place dans le paysage culturel de la Perle du Sahel.