Un dispositif de sécurité imposant déployé aux alentours de l'aéorport pour refouler les militants salafistes voulant y accéder Le cheïkh salafiste tunisien expulsé d'Egypte pour falsification de passeports destinés à des djihadistes a été arrêté, hier, à l'aéroport international de TunisCarthage dans un climat de tensions provoqué pour des dizaines de militants salafistes qui s'efforçaient d'accéder à l'aéroport pour acceuillir leur chef et tenter d'empêcher son arrestation. “ Imed Ben Salah alias cheikh Abou Abdallah Ettounsi a été arrêté dès sa sortie d'avion vers 13 heures", a précisé une source sécuritaire, indiquant que l'avion transportant le djihadiste qui devait atterrir à 12h 30 a accusé un retard d'environ une demi heure. Un imposant dispositif de sécurité a été déployé à l'aéroport de Tunis et dans ses environs de craintes de débordements. Le ministère de l'Intérieur n'a rien communiqué à ce sujet, mais une source policière à l'aéroport a affirmé que des points de contrôle ont été mis en place à plusieurs centaines de mètres de l'aéroport et dans l'aérogare afin d'empêcher les partisans du Cheïkh d'y accéder. Des policiers armés de fusils d'assaut et de brigades canines patrouillaient également. Aucun débordement n'a cependant été signalé bien que certains jeunes salafistes zélés aient tenté de se faire passer pour des voyageurs pour accéder à l'aéroport. Peu avant l'atterrissage de l'avion, la police a procédé à l'interpellation d'une quinzaine de jeunes militants salafistes afin de vérifier leurs papiers d'identité. Ces militants étaient présents pour accueillir Abou Abdallah Ettounsi, répondant à un appel lancé par plusieurs sites et pages Facebook proches du mouvement salafiste pour “organiser un acceuil » à la hauteur du cheikh" accusé de falsification de passeports destinés à des djihadistes en partance vers la Syrie contre de grosses sommes d'argent. Détermination Le nouveau gouvernement, dirigé par Ali Larayedh, membre du mouvement islamiste modéré Ennahdha, a assuré être déterminé à lutter contre les djihadistes armés et plusieurs opérations pour arrêter des militants ont été menées ces derniers mois. Le ministère de la Justice a déclaré avant hier qu'un djihadiste tunisien de retour de Syrie, Abou Zeid Ettounsi, a été écroué sur ordre de la justice après avoir appelé les jeunes tunisiens à participer à la «guerre sainte» contre Bachar al-Assad. Interrogé la semaine dernière sur la chaîne privée Attounissia, Abou Zeid a dit avoir participé sans regret aux combats contre les forces syriennes et il a appelé les Tunisiens à participer à la guerre sainte en Syrie. Ces propos ont déclenché de vives protestations de la part de l'opposition qui accuse le gouvernement de laxisme en matière de lutte contre les méthodes dures de la mouvance salafiste djihadiste et de ne rien faire pour empêcher les jeunes Tunisiens de rejoindre le djihad en Syrie. En réaction à ces critiques, le gouvernement a commencé à mettre en place un système de contrôle accru aux frontières avec la Libye afin d'empêcher le passage de jeunes voulant rejoindre la Syrie pour combattre les troupes du régime de Bachar el-Assad. Selon une source proche du ministère de l'Intérieur, les forces de l'ordre ont reçu pour ordre d'interdire l'accès à la Libye de toute personne âgée de moins de 35 ans sans la présence d'un des parents ou sans preuve établissant une activité professionnelle justifiant son déplacement.