Le bigaradier est un arbre de la famille des Rutacées. Ce bel arbre, plus ou moins épineux selon les variétés, peut avoir un port érigé ou compact. . Ses feuilles persistantes sont ovales, pointues, vernissées et bien vertes. Cet arbre fleurit au début du printemps. Il donne des fleurs blanches ou roses très parfumées et des fruits délicieux en confiture, sirop et vin d'oranges. Nabeul vit à l'heure de son festival du bigaradier du 12 au 14 avril. Ils seront nombreux à découvrir les vertus de cette fleur d'oranger à l'intérieur d'une grande tente aménagée à l'avenue Habib Bourguiba. Les visiteurs pourront apprécier de nombreuses animations et conférences tournant autour de la bigarade. Une visite de Nabeul en cette période printanière nous a permis de découvrir les arbres de bigaradier parsemés le long des avenues de la ville. Devant chaque villa, cet événement ne laisse personne indifférent.Là, vous pourrez vous arrêter pour admirer la beauté du site où souvent les citoyens eux-mêmes vous recevront, parleront avec passion de leur culture et aussi de leurs soucis vous révéleront les secrets de leur culture et prendront plaisir à vous offrir quelques pétales et vous arroser de l'eau florale. La famille Kort avoue une grande passion pour cette culture. Cette culture nous dit un de ses membres est cultivée dans les vergers de Nabeul, Beni Khiar, Dar Chaâbane, Menzel Bouzelfa, Béni Khalled, Niaanou et Hammamet. Avec ses 23 mille pieds, Nabeul ne cesse de développer cette culture. 5000 pieds seront cultivés cette saison. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arriveront à maturité. Les dernières pluies ont été très bénéfiques et assurent déjà les Fellahs de la région. Les eaux du Nord sont là pour assurer la soudure entre une pluie et une autre. Ces mille tonnes sont cueillies par des familles une à une chaque jour. D'ailleurs, chaque matin, plusieurs ménagères accompagnées de leurs enfants profitent du temps ensoleillé pour aller se ressourcer dans ces vergers et cueillir ce zhar. Ils passent toute la journée à se donner à cette activité rentable. Vers la tombée du soir, la récolte de la journée est mise dans des sacs et emportée soit vers le marché local notamment du côté de Souk El Felfel, Mahfar et Bir Challouf, soit vers les distilleries de la ville. Les prix de la wazna (4kgs) oscillent entre 13 et 15 dinars. Toutefois cette culture se heurte à un manque de main d'œuvre « la main d'oeuvre est devenue une denrée rare. Et ceux qui sont disposés à travailler se comportent en véritables seigneurs, se lamente M Kort , un fellah de Henchir Kort. Ils veulent qu'on leur serve royalement leur repas, leur thé. Et en plus, ils exigent une part des fleurs : une vraie calamité"."Payés des prix exorbitants, rares sont ceux qui font leur huit heures", renchérit, amer, M. Kort. Dans un pays où sévit le chômage, n'est-il pas paradoxal sinon absurde de ne pouvoir trouver de main d'œuvre ? . «Les jeunes ne veulent plus travailler dans l'agriculture, car c'est un travail pénible. C'est un grand problème pour nous les agriculteurs. D'habitude, ce sont les travailleurs qui viennent solliciter du travail dans les exploitations agricoles. Aujourd'hui, c'est nous les agriculteurs qui allons à leur recherche mais en vain. Même à des salaires élevés, nous n'avons pas pu en trouver», regrette cheikh Mohammed.. A Hammamet, un autre agriculteur a dû abandonner trois hectares de bigaradiers pour la même raison. Par manque de main-d'œuvre, ce fellah n'a trouvé d'autre solution que de faire appel à sa famille pour la cueillette. Bref, le problème de manque de main-d'œuvre agricole se pose avec acuité pour un secteur qui nous procure de devises !