Alors que la Révolution libyenne battait son plein, la Tunisie ouvrait largement ses frontières pour accueillir des centaines de milliers de réfugiés. Le Sud tunisien en a gîté un nombre très impressionnant. Une majorité d'Africains en faisaient partie. Après la fin de la guerre, le nombre de ces réfugiés a baissé. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés a annoncé depuis des semaines qu'il compte fermer le camp de transit dressé à Echoucha près du poste frontalier de Ras Jédir. Ces « locataires » infortunés sont aujourd'hui à peine 262. Ils étaient pris en charge par le Haut commissariat des Nations unies, le Gouvernement tunisiens, le Croissant rouge, des associations tunisiennes, des ONG et des organisations humanitaires internationales. Au fil du temps qui passe, plusieurs associations se sont désengagées pour laisser au seul Haut commissariat pour les réfugiés le soin de continuer à prendre en charge ces réfugiés. Aux dernières nouvelles, il a commencé à démonter les tentes et arrêté de fournir les aides humanitaires comme la nourriture, les soins de santé… Avec la fermeture du camp d'Echoucha, le HCR a fait don à différents hôpitaux du Sud tunisien, à Ben Guerdane, Médenine, Tataouine et Zarzis des équipements médicaux. Des engins et des véhicules ont été cédés à des municipalités. Les réfugiés qui sont encore sur le territoire, refusent la fermeture du camp. Ils sont en grève de la faim depuis le 29 mars dernier. Ils avaient organisé un sit-in, le 26 mars à la Place du Gouvernement à La Kasbah. Ils ont essayé, le 11 du mois d'avril courant de rencontrer un membre du Gouvernement, en vain. Ils ont laissé un écrit au bureau d'ordre. Aujourd'hui, ils comptent organiser un sit-in devant l'Assemblée Nationale Constituante à 11H. Ils espèrent rencontrer Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante pour lui transmettre leurs revendications. Imed Mohamed, Soudanais, déclare au Temps, que les réfugiés refusent de rester en Tunisie. Ils demandent au Gouvernement tunisien de faire pression sur le Commissariat des réfugiés des Nations unis, afin qu'il les dirige vers des pays autres que ceux du Printemps arabe, devenu ironie du sort ou du destin « Printemps de tous les tracas » où désormais il fait mal d'y vivre. En attendant, faute d'alternative, ils veulent prolonger leur présence au camp Echoucha, jusqu'à ce que des solutions soient trouvées. Imed Mohamed, précise que les réfugiés tiennent à être installés dans des pays disposant de législation sur le statut de réfugiés. Ce n'est pas le cas de la Tunisie ou des autres pays arabes. Ils veulent être installés dans un des pays de l'Amérique Latine, ou l'Amérique du Nord, Australie, Union européenne ou l'Asie. A une question pourquoi, il ne reviendrait pas chez lui au Soudan, Imed Mohamed, dit qu'il voudrait bien le faire. Toutefois, il ne peut le faire, parce qu'il est originaire du Darfour où sa vie serait en danger. Sur les 262 réfugiés encore en Tunisie, près de 118 sont des Soudanais, 70 des Somaliens. Les autres sont originaires d'Erythrée, Tchad, Ethiopie et la Palestine. On y trouve 52 enfants et 35 adolescents sans familles. 34 réfugiés vivent à Mednine après avoir eu le statut de réfugiés de la part du Haut commissariat pour les réfugiés. Ces réfugiés s'étonnent pourquoi, le HCR ne veut pas envoyer leurs dossiers à d'autres pays. C'est que le HCR veut les obliger à rester en Tunisie et s'y intégrer, tout en savant qu'ils n'en veulent pas. Les réfugiés déplorent les désagréments qu'ils subissent dans le pays. Ils considèrent que la situation sécuritaire en Tunisie n'est pas encore stable. En plus, il n'y a aucune loi qui garantie les droits des réfugiés. Ils estiment avoir été lâchés par le HCR. Bien qu'ils aient reçu des menaces de rester sans eaux, ils ont décidé de rester dans le camp. On veut les obliger à intégrer la société tunisienne ou crever.