• Paiement bloqué de médecins contrevenant à la tarification et levée de boucliers du syndicat • Une réunion dite «décisive» du syndicat, samedi prochain Après le grand silence médiatique sur le fameux conflit entre la CNAM et ses médecins conventionnés ayant il n'y a pas si longtemps, défrayé la chronique, tout le monde a cru que l'incident était clos. Se disant, pas de nouvelles, bonne nouvelle. Mais, voilà que le conflit refait surface de nouveau petit à petit, annonçant les prémices d'une seconde manche orageuse et décisive pour le sort de la convention bilatérale entre la CNAM et le syndicat des médecins libéraux. Rappelons que, pour notre part, nous avons eu dans deux précédents papiers à nous attarder sur le bras de fer, échangé par les uns et les autres. Le syndicat concerné, fort de promesses fermes ayant teneur d'accord, quant à la révision de la tarification conventionnelle (faites à la veille de la Révolution), devait revendiquer, début mars dernier, la mise en application d'une nouvelle tarification. Chose que la CNAM et sa tutelle, au terme d'un marathon de réunions, ont tenu à refuser catégoriquement. Ceci, disent-ils, pour trois raisons : •La situation économique et sociale de la Tunisie post-révolution ne s'y prêté pas. •La situation financière de la CNAM ne tolère pas un surplus de charges budgétaires . •Le pouvoir économique de l'assuré, déjà notoirement détérioré, n'est pas, lui aussi, à même de supporter le supplément requis de la consultation. A ce refus, jugé frustrant et faisant fi du principe de continuité dans l'administration, le syndicat en question, s'est permis de se donner le feu vert de réaménager la tarification unilatéralement. Le nouveau, aujourd'hui, c'est que la CNAM a réagi fermement à l'application de tarifs non conventionnels. En multipliant les rappels à l'ordre à l'adresse des médecins jugés contrevenants. Au centre pilote de la CNAM de l'Ariana, on nous annonce qu'un certain nombre de médecins ont vu leurs paiements bloqués. Et il est question de se voir traduits incessamment devant la commission paritaire (conseil de discipline) constituée de la partie CNAM et de la partie syndicale, ont la latitude de s'en délier purement et simplement. Puisque l'adhésion à la convention est facultative. Or, ce qui est facile à dire, n'est pas facile à appliquer. Puisque, la CNAM n'a pas à faire à des médecins privés isolés, mais plutôt à un syndicat qui agit en leurs noms. Et c'est ce qui rend la partie serrée et difficile à la CNAM de gagner… Et l'on croit savoir que le syndicat des médecins libéraux tiendra samedi prochain, à Tunis, une réunion dite décisive pour l'avenir de la convention. On dit que des tarifs seraient fixés unilatéralement d'une manière définitive. Ce qui ouvrira la voie à toutes les éventualités… A la CNAM, l'on estime que les médecins sont bien placés pour savoir que le dindon de la farce est le citoyen mal loti qui, après la révolution, a vu sa situation empirer. Et l'on espère que le langage de la raison et l'esprit altruiste prendraient le dessus sur la propension à faire prévaloir les intérêts étroits d'une catégorie professionnelle relativement aisée et privilégiée. A la CNAM, aussi, on nous signale que les médecins conventionnés font supporter la T.V.A par les patients. Et les font payer, au meilleur des cas (c'est-à-dire, pour ceux qui respectent la tarification en vigueur), dix neuf dinars deux cent millimes au lieu de dix huit dinars. Ce qui est jugé anormal et incompréhensible. Affaire à suivre…