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Le congrès s'est déroulé à contre courant du projet unificateur Vie politique - Mouvement Ettajdid - Thameur Idriss, député et ex-membre du Bureau politique
Le congrès d'Ettajdid et des indépendants, qui s'est tenu les 27, 28 et 29 juillet 2007 à Tunis continue de faire des remous, suite au retrait de certains des militants d'Ettajdid et de certains indépendants de ses travaux en signe de protestation contre selon eux, des procédés qui ont marqué, notamment l'enregistrement des délégations et ses validations. Après l'interview du premier secrétaire du parti Ahmed Brahim (voir Le Temps du 27 août 2007) et qui a suscité la réaction de Néjib Halouani ex-membre du Bureau politique d'Ettajdid, qui s'est retiré du congrès (Le Temps du 31/8/2007) et celle de Salah Toumi, indépendant (Le Temps du 2 septembre 2007), nous invitons aujourd'hui, Thameur Idriss, député et ex-membre du Bureau politique, qui s'est retiré également des travaux du congrès. Interview. Le Temps: Quelles sont les causes qui vous ont poussé à vous retirer du congrès? Thameur Idriss: A Ettajdid nous avons pris l'initiative d'élargir le parti aux forces démocratiques et progressistes qui ne sont pas structurées, car le pays a besoin d'un parti démocratique et progressiste qui est capable de réhabiliter le militantisme politique sur des bases modernes et capable aussi de relever les défis qui se posent. Mais dès le démarrage des travaux du congrès nous avons constaté qu'un groupe d'indépendants agissent contrairement à l'esprit unitaire et aux principes qui régissent le processus d'unification que nous avons enclenché ensemble. • Concrètement quelle action ont-ils entreprise? -Entre autres la recherche d'une majorité artificielle par le gonflement des délégations en inscrivant des personnes qui n'ont jamais participé avec nous au processus unificateur. Là nous avons senti une odeur de coup de force pour s'approprier Ettajdid et marginaliser ses fondateurs. Ces agissements ont provoqué la colère et l'indignation de certains d'Ettajdid et de certains indépendants qui ont décidé de se retirer des travaux du congrès qui se déroulent à contre courant du processus unificateur et de notre projet initial. • Mais pour vous que signifie ce retrait? -C'est une protestation et un refus de ce qui s'est passé au congrès. Cela montre aussi que nous tenons à la concrétisation du projet unificateur et que nous rejetons les procédés d'exclusion et de marginalisation. Celui qui ne reconnaît pas ses erreurs n'a aucun rôle réformateur à jouer. • Mais aujourd'hui, comment vous allez agir et comment vous allez coordonner votre action notamment avec les indépendants qui se sont retirés du congrès? -Parmi les changements nouveaux est le fait que le phénomène indépendant est devenu plus présent que celui de l'appartenance à un parti politique. Nous avons pris en considération ce changement et nous avons coordonné avec les indépendants et ensemble nous avons participé aux élections législatives et présidentielles dans le cadre de l'initiative démocratique en octobre 2004 et ce, en concrétisant l'action militantiste qui dépasse les calculs partisans et rejette l'exclusion. Mais les agissements qui se sont produits lors des travaux du congrès nous poussent à entretenir et à consolider les relations avec des indépendants qui croient fermement, comme nous, au projet unificateur et à ses valeurs comme un projet historique en dépit de ce qui vient de se passer. • Justement comment voyez-vous l'avenir d'Ettajdid? -Ce qui vient de se passer au congrès aura inéluctablement des conséquences sur le parti. L'avenir d'Ettajdid fait partie de l'avenir de la vie politique en Tunisie en général et celui de l'opposition en particulier qui souffre d'un déficit politique majeur. Mais si l'esprit du vrai militantisme renaît, celui du sacrifice au profit de la collectivité dans un monde ou règne l'individualisme contre l'intérêt général, si on dépasse l'auto-personnification , si on sera capable de reconnaître ses erreurs et d'en tirer des leçons tout en tenant au processus réformateur et si tout cela sera possible, loin de l'esprit de leadership, de celui de l'exclusion et de la marginalisation, l'avenir d'Ettajdid sera prometteur parce que son projet de créer un véritable pôle démocratique et progressiste est un projet basé sur la vraie pratique démocratique de participation et d'acceptation de l'opinion contraire.