C'est avec beaucoup d'intérêt et de curiosité que nous avons attendu ce tournoi play-off qui désignera le champion de cette saison. L'intérêt ? C'est cette sélection des quatre clubs les plus cotés du pays depuis bien longtemps. Et ce n'est par hasard que sur les vingt derniers championnats, une seule fois, le titre a échappé à l'un des quatre qui vont le disputer. Ce sera donc un compte à régler à l'intérieur d'un club plus que jamais fermé. Quant à la curiosité, que suscite ce tournoi, elle a trait aux prédispositions de chacun des quatre dans l'ambiance plutôt d'un début de saison qu'une fin de compétition. Sur le plan local s'entend, car, à l'exclusion du Club Africain, les trois autres ne se sont pas démobilisés, les Coupes d'Afrique, les ayant obligés à un non-stop, depuis la fin de la première phase avant le play-off, mais il est bien connu que quelle que soit l'intensité d'une rencontre continentale, elle ne peut atteindre l'effet psychique d'un derby ou d'un classique locaux qui exercent une telle pression sur le mental que toutes les données techniques perdent de leur valeur. Laissant encore une fois le Club Africain pour constater que les trois autres se sont comportés admirablement sur le plan continental. Est-ce une justification pour que dans notre analyse on leur accorde le préjugé favorable lorsqu'il s'agit de jouer avec les « tripes » plutôt qu'évoluer avec les pieds. Il nous suffit de constater que tous, en principe, ont les mêmes chances au coup d'envoi de ce tournoi. Même le Club Africain qui a, pour son avantage d'avoir provoqué un choc psychologique en mettant entre les mains d'un gagneur comme Faouzi Benzarti un ensemble riche de potentialités qui ne demande qu'à se manifester. Dans des joutes pareilles, on n'a même pas la latitude de prendre en considération des rencontres ayant opposé cette saison tous les quatre candidats entre eux aux préliminaires. Et si le Club Africain et l'Espérance se sont partags les victoires lors des deux rencontres entre eux, l'Etoile garde un avantage sur le CSSfaxien, l'ayant battu au retour après lui avoir arraché le nul à l'aller. C'est mince comme donnée. Par contre, si on observe bien le CSSfaxien, on remarque tout de suite sa démarche ascendante depuis janvier dernier. Encore faut-il qu'il rampe avec sa curieuse façon de ne pas profiter de son terrain. Quatre fois sur sept en effet, il a concédé le nul au Mhiri. Peut-être que devant se déplacer deux fois à l'aller sur trois rencontres, ce désavantage logistique ne sera pas pour lui un handicap concernant l'Etoile, après s'être recroquevillé sur elle-même, en proie à des problèmes internes, les choses paraissent mieux aller. Après s'être séparée avec Mondher Kebaier, elle prit soin de faire ce clos rond, tâchant de retrouver son allant et sa vivacité offensive. Son dernier match en Coupe d'Afrique prouve, s'il en est besoin, qu'elle est arrivée à un stade qui peut lui permettre de partager avec ses trois concurrents les suffrages. Un mot sur l'Espérance avant de passer au Club Africain, cette grande inconnue Il serait faux de dire que le champion sortant brille particulièrement ces derniers temps. Elle gagne certes, mais grâce, plutôt à son réalisme que par un jeu convainquant. Mais le réalisme, peut encore être payant. Reste le Club Africain, son cas mérite d'être étudié selon deux angles. Tout maintenant est en règle au Parc A. Théoriquement, rien n'empêche le déclic décisif. Mais en regardant sous un autre angle, il lui reste à oublier ses déboires dans les coulisses ce qui libèrera un ensemble de joueurs impressionnants de classe et de potentialités. Saura-t-il le faire sans les vociférations traditionnelles de son nouvel coach ? Si oui, attendez-vous, à ce que les Clubistes soient peut-être les mieux placés pour le titre. En bref, il nous semble que la particularité de ce tournoi est son extrême limitation dans le temps, il nous semble que le mieux paré au sacre sera celui qui saura garder la concentration durant trois semaines.