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«Notre combat en tant qu'artistes est à l'extérieur»
Entretien avec Sana Tamzini, directrice du Centre National des Arts Vivants de Tunis
Publié dans Le Temps le 29 - 05 - 2013

C'est avec un accueil chaleureux que Sana Tamzini nous a reçus dans son bureau au Centre National des Arts Vivants au Belvédère. Nommée juste après la Révolution à la tête de ce centre, elle s'y donne de toutes les bonnes volontés et avec un grand enthousiasme à assumer ses fonctions dans le but de changer le visage de cette institution artistique qui, il faut le dire, a plongé depuis des années, dans une profonde léthargie.
Sana enseigne à l'Ecole Supérieure des Sciences et Technologies du design à Tunis tout en assurant la direction du Centre National des Arts Vivants. Elle nous a parlé de ses objectifs, de ses programmes récents ainsi que de ses projets à venir. Entretien :
Le Temps : Si on faisait un bilan des activités que vous avez accomplies dans le Centre, que diriez-vous ?
Sana Tamzini : le bilan est positif, dans la mesure où nous avons réussi toutes les manifestations artistiques et culturelles que nous avons organisées au sein du centre ou en collaboration avec d'autres organismes (instituts culturels, ambassades…). Notre objectif était de promouvoir de jeunes talents en arts plastiques qui furent méconnus et de faire valoir de nouvelles tendances en matière plastique. Quoique le budget du Centre soit réduit, nous avons pu affronter toutes les difficultés et assurer plusieurs manifestations réussies : organisation de plusieurs expositions, édition d'un catalogue, scénographies…) le Centre s'engage à prendre en charge un jeune talent, comme par exemple dans l'exposition « Politiques », l'année dernière, nous avons pris en charge un jeune de 23 ans, et cette année, un jeune de 22 ans, un graphiste extraordinaire. L'idée de base du Centre reste donc le travail sur l'entrelacement des arts avec comme fil conducteur l'art contemporain. Les jeunes avec qui je travaille sont au diapason de ce qui se passe dans le monde en matière d'art contemporain : ils ont les techniques, les idées, le rôle du Centre étant de financer et de diriger. J'ai eu la chance de voir des artistes travaillant dans des conditions d'amitié, de compréhension et d'entente.
*Face aux mouvements intégristes et réactionnaires qui sont totalement hostiles aux arts, vos expositions ne risquent pas une quelconque agression, comme ce fut le cas au Palais Abdellia ?
- moi, personnellement, je n'ai peur de rien. Au contraire, je pense que la création artistique ne s'arrête pas, il ne faut pas jeter les armes devant ces ennemis de l'art. D'ailleurs, j'ai été menacée de mort à deux reprises, mais jamais cela ne me fera rebrousser chemin, étant convaincue de ce que je fais. De plus, je travaille de plus en plus dans la rue, j'exporte mes travaux vers l'extérieur pour que l'art s'ouvre sur la société et gagne un public plus large. Donc, on ne doit pas rester les bras croisés devant les menaces contre l'art et les artistes. Notre seule solution est de sortir dans les rues, on n'a pas d'autres choix. Le Tunisien est de nature artiste : il aime les arts. Pourvu que nos artistes daignent sortir des galeries pour aller dans la rue et s'adresser directement aux gens pour qu'il y ait interactivité. Je crois qu'il est temps pour que les artistes tunisiens se solidarisent davantage et s'organisent mieux pour défendre leur cause, celle de la liberté d'expression et de création pour faire face à toutes les forces hostiles et les idées obscurantistes. Notre combat en tant qu'artistes est à l'extérieur et pas dans les galeries et les espaces couverts qui ne sont fréquentés que par les élites !
* Le Centre s'ouvre de plus en plus vers d'autres organismes culturels dans le pays en vue d'élargir sa sphère d'activités. Parlez-nous de cette expérience.
- Nos activités sont de toutes les couleurs : à part les expositions, il y a le design, la photographie contemporaine, les rencontres, les workshops, les signatures de livres… j'ai plusieurs collaborateurs dont l'IFC avec lequel je viens d'organiser l'exposition Henri Cartier-Bresson, j'ai accueilli Josef Koudelka, un grand photographe, Matali Crasset, le célèbre designer… Avec les Espagnols, nous avons accueilli l'exposition de Treize villes du patrimoine mondial qui a été organisée dans notre centre par l'Ambassade d'Espagne et l'Instituto Cervantes du 16 novembre au 7 décembre 2012. On aura encore une collaboration avec les Espagnols en accueillant le 6 juin prochain et pour la première fois la Guernica de Picasso, c'est la copie originale avec 25 artistes espagnols et j'ai fait tout mon possible pour intégrer 25 artistes tunisiens par le biais d'un concours, avec la présence de six artistes choisis parmi les plus célèbres en Tunisie, dont Lamine Sassi, Ali Zenaidi, Hamda Dniden… Nous avons également coopéré avec les Italiens lors d'une manifestation de design relatif au Palais de Mussolini, assurée par 27 designers de renommée internationale. Enrico Costa, urbaniste italien a également présenté son livre Itinerari mediterranei… Concernant les Allemands, nous avons lancé le projet « Façades » en collaboration de l'Institut Goethe, une occasion offerte aux artistes tunisiens de présenter leurs œuvres dans la rue. Nous avons aussi d'autres projets avec les Autrichiens et les Anglais. Il faut dire que ces étrangers me fournissent les moyens financiers pour la réalisation de projets communs.
* Qu'en est-il des projets à venir ?
- Un projet de workshop sera bientôt organisé en septembre 2013 avec la collaboration de l'Autriche, des artistes arabes et maghrébins y seront présents. Ce workshop aura pour titre « Comment structurer l'espace public comme un musée ? ». Un autre projet est envisagé avec la Belgique sur Sbeïtla, des actions artistiques dans la ville populaire jusqu'aux ruines, pour sensibiliser les habitants de leur patrimoine matériel et immatériel, c'est le travail sur la démocratisation culturelle. Ce n'est pas les projets qui manquent, mais il faut que, nous autres Tunisiens, fassions preuve de collaboration et de coopération afin de promouvoir ensemble notre art. Pour ce qui est des échanges culturels avec ces organismes étrangers, ils sont effectués selon le principe d'égal à égal. Une fois, ils trouvent que vous faites un travail sérieux et important, ils viennent volontiers proposer leur coopération ! C'est la qualité du travail qui compte le plus pour eux !
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