Par Mohamed Kilani La nouvelle a rapidement fait le tour de tout Sfax et même de Tunis hier matin : Ali Sassi est décédé à l'aube à l'âge de 71 ans suit à une longue maladie qui l'a carrément éloigné de l'univers du football, du CSS et même de ses amis. Ainsi l'idole des amoureux du CSS des années soixante quitte ce monde au moment où son club est champion de Tunisie. Lui-même avait goûté à ce bonheur à deux reprises ( 1969 et 1971) avec un concours précieux en tant que milieu de terrain reconverti par Branislava après son expérience algérienne à Bel Abbès en tandem avec le grand Hamadi Hénia (1965-67). D'abord ailier, Ali surnommé Alaya Sassi avait débuté sa carrière chez les séniors du Club Tunisien en 1960 ( il est né le 5 janvier 1942). Il s'impose d'emblée sous la férule de l'entraîneur algérien Mokhtar Laribi et se présente comme une menace pour toutes les défenses et une attraction pour le public désireux sans doute de voir son club se frayer une place dans le gotha national avec un entraîneur emblématique, Milan Kristic. A défaut de voir le club - devenu CSS en 1962- rivaliser avec les autre ténors que sont ST, ESS et CA, Sassi se console de la sélection qu'il intègre dès 1963 sous la conduite du Français Alain Gérard disputant son premier match officiel en Coupe des pays arabes à Beyrouth face à la Syrie ( 1-0) remportant l'épreuve avant de disputer deux semaines plus tard la finale des Jeux panafricains à Dakar perdue aux corners et qui lui laisseront le souvenir de son premier but face à la Côte d'Ivoire le 13 avril 1963 (3-1). Rapide, vif et rusé, il peut faire oublier son prédécesseur à ce poste le grand Salah Néji. La suite est une trajectoire constante qui permet au joueur de concourir à l'affirmation du CSS aux côtés du capitaine et meneur de jeu Moncef El Gaied et des autres acteurs aux répertoires variés tels Graja, Sellam, Jerbi, Delhoum avant l'avènement d'une génération qui a consolidé les assises de l'équipes : A.Trabelsi, Benghazi, Ben Barka, Melliti, Najar, Soudani ,Ayadi,Lejmi et plus tard Grich Akid, Dhouib et autres Habib Trabelsi. Au cours de la saison 1971-72, il décide de raccrocher et remet le témoin à Hamadi Agrebi pour poursuivre la double mission : la virtuosité et la performance. Le disciple honorera son idole et permet au public du Mhiri de vibrer aux exploits techniques quinze autres saisons. Pendant ce temps là ,Ali Sassi, employé à la Protection civile, observe et savoure les prestations de son équipe et de son successeur avant d'affronter l'adversité avec courage et patience jusqu'à son ultime souffle. Ses amis et ses admirateurs retiendront de lui, un joueur exceptionnel, un producteur de spectacle qui ne s'écarte pas des exigences du collectif et un homme loyal et bienveillant. Chez eux, la place sportive et affective de l'homme demeurera intacte et, surtout, grande.