L'ambiance était chaude ce dimanche 23 juin, au palais des congrès de Tunis où s'était tenue la séance plénière pour les élections du nouveau bâtonnier de l'ordre national des avocats. La veille à la Maison du Barreau au boulevard Bab Bénat, au cours de l'assemblée générale extraordinaire, lecture a été faite des rapports moral et financier, et qui été entrecoupée par ceux qui manifestaient leur désapprobation sur certains points afférents au côté financier ou à la politique préconisée par le bâtonnier sortant et ses collaborateurs concernant les moyens tendant à défendre la profession et éviter qu'elle soit ébréchée ou que son image de marque ne soit ternie. Défendre la veuve et l'orphelin, est un sacerdoce et il est donc nécessaire de préserver cette noble profession des surenchères et des tendances partisanes susceptibles de la dénaturer ou la détourner de sa mission principale qui est la défense des droits de l'Homme. C'est la raison pour laquelle, la mission du bâtonnier est d'inciter ses confrères à persévérer dans cette voie, l'avocat étant le maillon de cette chaîne interminable, qui se dresse contre les injustices, la corruption, la torture et les abus de toute nature. Cinq candidats étaient en lice au premier tour à savoir, -Me Fadhel Mahfoudh, qui a obtenu 1032 voix -Me Nejib Ben Youssef, 936 voix -Me Slaheddine Chokki, 549 vois -Me Mokhtar Trifi 549 voix -Me Brahim Bouderbala.226 voix Sachant que le bâtonnier sortant n'avait pas le droit de se présenter aux élections, n'ayant pas assuré la période de 10 ans en tant qu'avocat à la cour de cassation. Il avait seulement assuré l'intérim de Abderrazak Kilani, appelé à l'époque à occuper un poste au gouvernement provisoire précédent. Le second tour entre les deux candidats majoritaires, Fadhel Mahfoudh et Nejib qui eut lieu dans la soirée du dimanche était au début assez serré, puisqu'il n'y avait entre eux qu'une différence de 96 voix. C'est finalement Me Fadhel Mahfoudh qui l'a emporté, et a été ainsi proclamé nouveau bâtonnier. Instaurer le dialogue avec les confrères Dans une déclaration à une radio de la place, le nouveau bâtonnier a indiqué qu'il s'attacherait en premier lieu à instaurer le dialogue ente les avocats dont le rôle este primordial dans la consolidation de la transition démocratique et la, préservations des droits et des libertés. Il avait insisté également sur la nécessité de consacrer l'indépendance des avocats et œuvrer à la protection des intérêts de la profession. Né en 1965, Me Mahfoudh est avocat à la cour de cassation depuis l'année 2011, et a été membre de l'ordre national, durant deux mandats successifs, de 1998 à 2001, puis 2001 à 2004. Il fut également secrétaire général de l'ordre de 2007 à 2010. Certaines avocates déplorent qu'il n'y ait pas eu de bâtonnier au féminin ,et commencent même s'atteler à la charge pour en préparer une pour les prochains mandats. Peut-être l'actuelle présidente de l'Association Tunisienne des Jeune Avocats, une militante et brillante avocate, Me Imen Bajoui, ouvrira-t-elle la voie au bâtonnat féminin. Déjà à la tête de l'association, cela constitue une performance, non seulement par rapport aux usages en Tunisie, mais également à Paris. C'est en effet pour la deuxième fois depuis 800 ans qu'une femme est élue à la tête du barreau parisien. L'ordre des avocats existait depuis le protectorat et la profession a été davantage réglementée à l'aube de l'indépendance. mais on est loin des 8 siècles du barreau parisien. On a donc le droit d'espérer et surtout d'être optimiste.