Vers la création d'une structure chargée de préparer les prochaines élections Examen des résultats du dialogue national sur la Constitution La réunion du Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha qui a démarré hier s'annonce décisive dans la mesure où elle se penche sur les politiques générales du parti ainsi que sur une possible révision de la composition de ses structures centrales, particulièrement le Bureau politique et le poste de secrétaire général. La réunion qui s'étale sur deux jours a examiné, en premier lieu, la situation générale dans le pays. Volet politiques générales, les membres de le haute instance consultative du parti membre de la Troïka au pouvoir aux côtés du Congrès pour la République (CPR) et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) ont entamé , hier, l'examen des accords relatifs à la Constitution conclus lors du dialogue national ainsi que des projets de loi soumis à l'Assemblée nationale constituante, dont celui de l'immunisation politique de la Révolution. Le projet de Constitution continue à diviser la classe politique nationale. Si elle reconnait des améliorations incontestables par rapport aux précédentes moutures du texte fondamental, l'opposition conteste plusieurs «ambiguïtés» contenues dans le draft définitif de la Constitution. Le conseil de la Choura devrait également discuter de la signature de la charte nationale contre la violence et le terrorisme qui a été adoptée lors d'un congrès national organisé récemment mais dont les travaux ont été marqués par des actes de violence contre certains participants et des journalistes. D'autre part, le conseil de la Choura pourrait décider la création d'une structure chargée de préparer les prochaines élections. Restructuration La restructuration des instances dirigeantes du mouvement Ennahdha devrait, d'autre part, être au menu de la deuxième journée de la réunion. Il s'agit, premier lieu de la révision de la composition du Bureau exécutif. De nouveaux visages devraient faire leur entrée au sein de cette instance. Le Conseil de la Choura va, dans ce même cadre, statuer sur la démission du président du Bureau politique du parti, Ameur Laârayedh. Ce dernier a indiqué hier qu'il reste attaché à la démission afin de mieux consacrer la séparation entre l'Etat et le parti au regard de son lien de parenté avec Ali Laârayedh. Ameur Laârayedh a, par ailleurs, fait savoir qu'Ennahdha pourrait supprimer le poste de secrétaire général du parti occupé actuellement par l'ex Premier ministre Hamadi Jebali et se contenter du poste de coordinateur général en la personne de Abdelhamid Jelassi. Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM, le leader d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, a, toutefois, jugé «très peu probable» un changement au niveau du poste de secrétaire général du parti. Les rapports entre Hamadi Jebali et son parti ne sont pas au beau fixe depuis le 6 février 2013, date de la décision de l'ex Chef du gouvernement de former un gouvernement de technocrates dans le sillage de l'assassinat du leader de gauche, Chokri Belaïd. Bien que sa proposition ait été refusée par son parti qui s'est attaché à un gouvernement politique dont la présidence a été confiée à Ali Laârayedh, Jebali a continué à prendre des positions parfois aux antipodes de celles son parti. Ainsi, il a déclaré qu'il pourrait se présenter aux prochaines élections présidentielles en tant qu'indépendant. Tout récemment, il a indiqué qu'il refuse l'adoption du projet de loi relatif à l'immunisation de la Révolution, arguant du fait que cette loi va permettre aux cadres du RCD de se présenter comme étant des victimes de l'exclusion.