Le Syndicat national des journalistes tunisiens accueille dans son siège aujourd'hui, une conférence de presse du comité de soutien d'Amina. Le syndicat et selon les dires de certains journalistes a de quoi s'attirer les foudres des professionnels du métier qui voient en cela un revirement étrange de la position d'un syndicat censé observer la neutralité vis-à-vis de la question sociale et politique. « Le syndicat des journalistes qui reçoit le comité de soutien à une Femen soutient donc cette organisation internationale qui invite les femmes à se déshabiller. N'est-ce pas là les prémices d'une presse qui tombe honteusement dans la débauche » s'indigne Sahbi Ben Mansour un journaliste tunisien. Pour Saida Bouhlel, elle aussi journaliste et membre du bureau exécutif du SNJT : « Le syndicat ouvre ses portes à la société civile quelle que soit son appartenance idéologique. Cela dit on ne peut pas rejeter la demande de ce comité qui appelle à un jugement équitable d'Amina qui croupit actuellement en prison. » Pour Mongi Khadhraoui journaliste et membre du bureau exécutif du syndicat, la question est loin d'être une position du syndicat vis-à-vis de l'activité de l'organisation qu'il ne soutient aucunement « Si une association qui se revendique d'Anssar Charia souhaite organiser une conférence dans le siège du syndicat, on ne peut jamais la lui refuser. Pour moi Anssar Charia ou Femen relèvent de l'extrémisme. L'activité de Femen en particulier est pour moi une humiliation de la femme qui devient du coup un objet » dit-il. Il faut rappeler, que la question d'Amina dont la photo buste déshabillé a circulé sur le réseau Facebook a fait couler beaucoup d'encre. L'acte de la jeune femme est devenu un véritable phénomène qui suppose dans la foulée l'avènement de faits surprenants, parfois même burlesques comme l'arrivée de Femen étrangères à la rescousse d'Amina qui ont fait une ‘'opération seins nus'' devant le siège du Tribunal de Bab Bnat . Les ‘'extrémistes'' comme se plaisent à se qualifier les Femen usent de leurs petits seins pour se défendre. Pis encore elles se disent « défendre la femme musulmane du joug du poids des traditions qui la relèguent aux murs de la misogynie. » Voilà : on en est édifié. Etrange encore est la position de certaines associations qui soutiennent la jeune femme dont certains considèrent « que son activité comme une forme de militantisme qui pousse à son extrême le féminisme. Et qu'il faut répondre à l'extrémisme religieux par une autre forme d'extrémisme. » Mais ils ne croient pas si bien dire car l'activité de la jeune fille ne peut avoir un autre sens que celui que lui donne la loi tunisienne ferme à ce sujet : une atteinte à la pudeur et non pas militantisme féminisme dans un pays qui est arabo-musulman. L'activité de la jeune femme peut être aussi considérée comme une atteinte aux bonnes mœurs, un délit intentionnel si jamais trois éléments : moral, légal et matériel ont été réunis. Cela ne l'empêchera pas aussi de revendiquer un jugement équitable pour le délit qu'elle aurait commis. « Mais pourquoi donc le Syndicat national des journalistes tunisiens ? Si ce comité cherche à défendre ce qui leur revient de droit ils auraient pu choisir la Maison du barreau puisqu'il est question d'une injustice que cette femme est entrain de subir. Le Tunisien ne cherchera pas à savoir si le syndicat soutien ce comité ou pas mais à partir du moment où il l'accueille cela ne peut pas avoir plusieurs explications dans nos esprits. » commente Sahbi. Sur le réseau social Facebook les sorties en public de ces femmes a fini par inspirer la répugnance de bon nombre de Tunisiens qui ont exprimé leur dégoût face à « des femmes qui s'exécutent alors que d'autres parties tirent les ficelles, desdites parties qui auraient une appartenance louche avec des réseaux dont l'objectif déclaré est de mener la guerre à l'Islam et en l'occurrence l'image de la femme en Islam. » D'aucuns considèrent que ces femmes ne peuvent que provoquer nos rires d'un monde de petits esprits qui n'ont que deux petits seins pour se défendre…Les petits esprits ne comprendront pas par ailleurs que le sein d'une Tunisienne n'est pas à montrer à qui mieux mieux pour tout l'or du monde. Femen votre provoc : on ne s'y intéresse pas le moins du monde et si vous estimez que vous avez le droit de montrer vos biceps à tout le monde, tout le monde a le droit de ne pas être incommodé par vos seins que vous exhibez à tout bout' champ. Et pour votre gouverne, ici sous nos cieux méditerranéens une Tunisienne a le droit de s'habiller de la manière qu'elle souhaite sans qu'elle en soit empêchée. Notez aussi que chez nous, est considérée femme tunisienne toute celle qui choisit de se retrousser les manches pour travailler et gagner sa vie à la sueur de son front. La Tunisienne, la travailleuse, la femme au foyer, la bourgeoise, la rurale, sait que le sein d'une femme sert plutôt à réchauffer le cœur d'un enfant qu'on nourrit au sein. Une Tunisienne fière de son appartenance sait parfaitement qu'un bébé qui s'épanche dans le sein de sa maman est un enfant qui reçoit de l'Amour qu'il en donnera à son tour une fois adulte.