L'auteur, Dr Ahmed Touili, qui ne cesse d'enrichir notre bibliothèque de ses productions littéraires d'une manière continue, à raison de trois ou quatre livres annuellement, s'intéresse aujourd'hui à la littérature arabe contemporaine, qui se situe essentiellement au 20è siècle et qui fut marquée par les sommités littéraires du monde arabe, aussi bien dans leur pays d'origine qu'à l'étranger, notamment en Amérique. Dans ce livre intitulé « De la littérature arabe contemporaine, en Orient, en exil et en Tunisie », l'auteur passe en revue les principaux écrivains qui ont participé à la promotion de la littérature arabe à cette époque, en rendant un grand hommage à la littérature féminine arabe à travers l'étude qu'il a consacrée aux illustres romancières et poétesses arabes jamais oubliées par les millions d'admirateurs et admiratrices dans le monde arabe. Il s'agit de Nazek El Malaika (1923-2007) dont l'auteur fait état de ses recueils de poésie qui sont restés mémorables jusqu'à nos jours ; il parle également de la libanaise May Ziada, première femme arabophone universitaire, ayant consacré le gros de sa carrière sociale et littéraire à défendre les droits de la femme arabe. Il nous présente également Aïcha Bent Achata, célèbre surtout pour son étude sur l'œuvre philosophique « Rissalat Al Ghofrane » de Abou Ala Al Maârri et par d'autres livres non moins importants. Il cite d'autres noms prestigieux qui ont contribué à l'âge d'or de la littérature arabe, tels que Souhir Kalmaoui, Latifa Zayet et Amina Saïd. L'auteur enchaîne avec le prince des poètes, l'égyptien Ahmed Chawki, sa poésie à tendance nationaliste et ses pièces théâtrales en vers où il exaltait l'histoire de l'Egypte et la gloire de ses héros à travers l'histoire, mais aussi il célébrait la nation arabe en appelant à son unité. Toujours, en Orient, l'auteur nous présente le poète de l'exil, Ilya Abou Madhi, (1899- 1957), qui émigra aux Etats-Unis en 1911 et s'installa en 1916 à New York , où il publia la revue, « Mir'at al-Gharb » (Miroir de l'Occident) et le journal « Assamir ». L'auteur insiste sur la « ligue de la plume » (Errabita el kalamia) créée par Gibran Khalil Gibran (1883-1931), lui-même, poète en exil. Cette ligue visait à insuffler un nouveau souffle à la littérature arabe qui devait prendre des chemins nouveaux et des tendances modernistes. A la littérature tunisienne contemporaine, l'auteur a consacré la deuxième moitié de son livre où il évoque les illustres hommes de lettres qui ont meublé tout le siècle dernier en Tunisie. Il cite, entre autres, Salah Souissi Kairawani, Mohamed Arbi Kabadi, Mahmoud Bourguiba et notamment, les habitués de « Taht Essour », comme Ali Douaji, Hedi Abidi, Mahmoud Beyrem Tounsi …Ce groupe de Jamaât Taht Assour qui fut la colonne vertébrale du mouvement littéraire et artistique de la Tunisie des années 30-40, a eu le mérite d'avoir rénové dans le roman, la poésie et la musique. Plus tard, apparaitront les célèbres hommes de lettres, juste après l'indépendance, tels que Ahmed Loghmani, Mustapha Khraief, Moheiddine Khraief et Maydani Ben Salah qui se sont illustrés par leur poésie glorifiant le sud et ses palmeraies. Parmi les pionniers du théâtre tunisien, l'auteur mentionne Mongi Ben Yaïch et ses travaux dans la dramaturgie et le théâtre radiophonique... Bref, c'est une étude consistante, sans prétendre à l'exhaustivité, qui met en scène les grands hommes et femmes de lettres qui ont marqué la vie littéraire en Tunisie et dans le monde arabe.