Omar Ibn Al Khattab intervenait souvent pour influencer les décisions d'ABoubakr. Celui-ci ne voulant pas agir selon ce que lui dictait sa seule volonté, et se référait à lui pour toutes les grandes décisions. Certes Omar Ibn Al khattab était connu pour son esprit de Justice et sa grande sagesse , mais il n'empêche qu'il lui arrivait de prendre des décisions de manière irrévocable et sans recourir à l'avis de personne. Ce fut le cas lorsqu'il refusa la part d'héritage à Fatma, venue le réclamer à la suite de la mort de son père. Fatma était la fille préférée du prophète Mohamed qui de son vivant lui vouait un amour tel que son épouse Aïcha en devint jalouse. Aboubakr lui expliqua que le Prophète a déclaré de son vivant : « Nous autres les prophètes, nous ne laissons aucun bien en héritage. Tout ce que nous laissons derrière nous est aumône « Aïcha a elle-même confirmé ce Hadith en affirmant que le Prophète n'a rien laissé après sa mort. « Il est mort en ne laissant rien qui puisse être mangé dans ma chambre , à l'exception d'une petite quantité d'orge qui se trouvait sur une de mes étagère » Cependant ce refus a été la cause d'une dissension entre ABoubakr et Fatma qui rejeta en bloc ses propos, allant même jusqu'à mettre en doute le hadith du Prophète, à ce propos. Aussi cette situation tourna à la rancune entre eux et Fatma ne lui adressa plus la parole jusqu'à sa mort. Elle fut d'ailleurs enterrée de nuit afin d'éviter que son enterrement ne tourne à l'émeute. Plus tard les adeptes de Ali mettent ces évènements sur le compte de l'animosité qu'avait Aboubakr, selon leurs dires, à l'égard de Ali, époux de Fatma et néanmoins cousin germain du Prophète Mohamed. Aboubakr a-t-il soumis ces problèmes à l'ensemble des musulmans ? Il demandait plutôt l'avis à Omar Ibn Al Khattab, qui était son seul conseiller et son seul confident. Certains voyaient en son attitude une sorte de pouvoir personnel ne souffrant aucune opposition ni avis contraire. En tout état de cause les prémisses de la Fitna commençaient déjà à s'annoncer, et avec elle celle du pouvoir absolu qui devint notoire depuis l'avènement de Omar Ibn Al Khattab, dénommé Al Farouk ( le tranchant ) car il tranchait dans le sens de l'équité, mais il était rude et sévère. Avec Othman Ibn Affen ce pouvoir absolu devint encore plus accentué, et c'est ce qui engendrera la Fitna, à cause du nombre de mécontents qui alla crescendo, et parmi lesquelles il y avait des compagnons du Prophète de la première heure dont Abou Dhar Al Ghaffari, lequel s'est érigé contre les injustices qui avaient eu lieu à l'époque, et sur lesquels Othman avait souvent fermé les yeux, craignant de froisser ceux parmi eux qui appartenaient à sa tribu. (A suivre) Proverbes arabes Vivre n'est que lassitude et épuisement Ceux qui en demandent davantage suscitent mon étonnement Ces deux vers du grand philosophe et poète Abul A'la Al Maârri , sont connus en tant que maxime, dénonçant l'inconscience de ceux qui ne réalisent pas que la vie est pleine d'embûches, en se comportant d'une manière égoïste, ne cherchant qu'à satisfaire leurs désirs, sans se soucier des problèmes de la vie tant qu'ils n'en sont pas concernés. Ce penseur arabe du 4ème siècle de l'hégire est un humaniste qui a appelé à la tolérance religieuse. Il a réalisé un ouvrage « Rissalat Al Ghofrane » considérable dans lequel il critique les fausses croyances et les idées obscurantistes de l'époque.