Le Ballet de l'opéra de Pékin s'est produit, dimanche 14 juillet sur les planches du théâtre romain, dans le cadre de la 49 ème session du Festival de Carthage. C e ballet, d'une qualité d'interprétation remarquable, a présenté durant une heure et demie, des scènes impressionnantes basées sur les arts martiaux et la philosophie classique chinoise, combinant musique, danse acrobatique, théâtre et costumes. Des tableaux chorégraphiques qui font le récit d'histoires d'amour et de guerre tirées du passé historique et de la mythologie chinoise. Ce spectacle a drainé une foule nombreuse venue découvrir cet art exotique mêlant style traditionnel chinois et folklorique. Dans une gestuelle abstraite et symbolique, riche en contenu dramatique, les comédiens, chanteurs, danseurs, clowns et acrobates incarnent des personnages du monde héroïque, divin et animal, souvent mis en scène dans des exploits guerriers. Les éléments du ballet, très dynamiques et vivaces, se sont succédé, en solo, en duo ou en groupe sur la scène, mettant à chaque fois un maquillage excessif et éclatant, pareil à un masque, et portant des costumes aux couleurs contrastées et criardes. Sans doute, ces habits multicolores et ce maquillage exagéré font partie de la culture chinoise qui porte un intérêt particulier à la couleur, car dans chaque danse exécutée, la couleur représente une idée, un caractère ou une personnalité ou encore un rôle particulier dans la représentation. C'est la couleur qui diffère les différents personnages et qui les fait distinguer par le public. On a pu remarquer ce soir-là que les mêmes costumes et les mêmes couleurs étaient utilisés chez les mêmes danseurs ou jongleurs, ce qui aurait permis aux spectateurs de suivre la trame des différentes scènes. De plus, ces danseurs usaient d'un tas d'accessoires (drapeaux, épées, cerceaux, rubans…) pour exécuter leurs rôles ce qui donne un sens à leurs gestes habiles et gracieux. La troupe a présenté des scènes évoquant l'histoire de la Chine et ses traditions. Les chorégraphies que les artistes ont formées étaient d'une rare beauté et, à chaque fois, le public fut enthousiasmé aussi bien par le rythme et la cadence de la musique que par la souplesse et l'habileté des mouvements des danseurs et des danseuses. Le public a eu droit à un solo chanté en langue chinoise par l'une des artistes de la troupe. Quoique les paroles aient été incomprises, la musique et le rythme un peu accéléré ont suffi pour créer de l'ambiance parmi la foule. Cependant, les mêmes gestes, les mêmes mouvements exécutés par les artistes ont engendré une certaine monotonie sur la scène et nous avons pu remarquer, à certains moments, un état de lassitude chez pas mal de spectateurs qui ont préféré rentrer avant la fin du spectacle !