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Le ministre français des Affaires étrangères appelle les ressortissants français à une vigilance renforcée Impact des assassinats politiques et des actes de terrorisme sur l'image de la Tunisie et sur le marché français du tourisme
• Le Quai d'Orsay délimite les zones de danger qu'elle déconseille aux Français «Dans la situation actuelle, après l'assassinat du Député Mohamed Brahmi à Tunis, les ressortissants français sont appelés à une vigilance renforcée », c'est le message que le Quai d'Orsay adresse aux Français désirant de se rendre dans notre pays. En fait, les conseils de la diplomatie française sont très clairs. Elle recommande à ses ressortissants d'être prudents en se rendant chez nous. « Les consignes de prudence sont rappelées et tout particulièrement celles visant à éviter tout rassemblement et à se tenir éloigné des bâtiments sensibles et des axes des manifestations », attire-t-elle l'attention. Ces messages prudents pour les Français, écornent malheureusement, l'image de notre pays. Preuve l'inquiétude des hommes d'affaires et des hôteliers qui se montrent très soucieux par rapport à l'arrière saison et l'hiver 2013. En fait, les touristes français boudent déjà, les hôtels tunisiens (voir Trois questions à). Le problème se posera certes, avec acuité lors des prochains mois surtout après les événements qui se sont succédés ces derniers jours, où assassinat politique s'est conjugué avec actes terroristes à Chaambi voire dans le Grand-Tunis. Les touristes français ont changé de destinations lors des deux dernières années pour se rabattre sur des pays voisins où, la stabilité politique et la diversité de l'offre les attirent plus que vers notre pays. Incontestablement, cela coûte cher à notre économie qui aura des difficultés à se rétablir et retrouver la confiance de ses clients, d'où l'urgence de remédier à la situation politique pour pouvoir contenir la vague de terrorisme qui risque de se propager dans notre pays. Les visites à proscrire D'ailleurs, les Français sont clairs là-dessus. Ils précisent sur le site de leur diplomatie que « dans le contexte régional actuel, les ressortissants français sont appelés à une vigilance particulière. Tout déplacement dans le Grand Sud saharien et dans la zone frontalière tuniso-algérienne du centre ouest, est à proscrire ». Les encouragements de voyage restent, malheureusement très timides. Le Quai d'Orsay n'hésite pas à indiquer officiellement que « L'état actuel de la situation n'empêche pas le maintien de projets de voyage en Tunisie », mais toujours « sous réserve du respect des règles de sécurité qui précèdent ». Cette information mise à jour le 26 juillet 2013, juste après l'assassinat de Mohamed Brahmi, est encore valide, reste qu'elle pourrait être révisée à la hausse pour nous classer dans la case des pays à risque, en cas où la Tunisie serait secouée par d'autres événements plus dramatiques. Conjuguer les efforts et laisser de côté les intérêts politiques pour faire face au fléau de terrorisme qui s'installe dans notre pays, sont dès lors plus qu'une urgence. Les politiciens de droite et de gauche sont appelés à s'engager dans un processus, où l'intérêt national doit prévaloir sur tout autre considération et calcul étriqué. La Tunisie doit être placée au-dessus de toutes les considérations avant que l'on payera cher.
Sana FARHAT Trois questions à Haykal Akrout, Directeur Général d'unité hôtelière de Haut Sdanding On le paiera cher à l'arrière saison
Le Temps : Quel est l'impact des événements produits dans notre pays lors de la semaine écoulée sur votre activité ? Y-a-t-il eu des annulations ?
Haykal Akrout : Les réservations pour la saison d'août ont été effectuées depuis des mois, il n'y a pas donc de possibilité de les annuler d'autant plus que le système de réservation est un peu verrouillé. En fait, les contrats sont signés et bien étudiés avec les clients qui viennent un peu malgré eux. Dès lors, c'est à nous de rassurer tout le monde. Ce qui se passe en Tunisie a toujours été un problème interne, et fort heureusement pour nous. Il faut alors rassurer la clientèle dans ce sens. Mais les événements qui se sont succédé ces derniers jours ne rassurent plus les touristes. C'est vrai. Le risque existe, alors que la sécurité était notre point fort. La Tunisie est une destination balnéaire qui a été marquée, entre autres, par la stabilité politique et la sécurité. Mais elles n'existent pas actuellement. Conséquence, nous perdons cette image. En fait, depuis septembre 2012 avec les événements de l'ambassade américaine, passant par les assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, arrivant aux actes de terrorisme qui atteignent de plein fouet notre pays, le secteur sera touché. On va d'ailleurs le payer très cher à partir de l'arrière saison et lors de l'hiver. Les problèmes s'annoncent déjà ? -Certes, l'arrière saison n'est pas garantie et les Français, supposés être la première clientèle, nous boudent déjà. D'ailleurs, le taux de réservation pour le mois d'août est de l'ordre de 60 %. Notre clientèle est composée de plusieurs nationalités à l'exception des Français qui devraient remplir les 40 % restants.