Pour sa clôture, le 23 août, la 49ème session du Festival International d'Hammamet propose à son public une soirée musicale belgo-tuniso-palestinienne qui sera donnée en première mondiale. Une création musicale, intitulée « Al Manara » qui associe des musiciens ( belges , tunisiens et palestiniens) , sous la houlette de deux artistes de talent, Eloi Baudimont, compositeur et chef d'orchestre belge et Ramzi Aburedwan, altiste, compositeur palestinien et fondateur de l'Association Al kamanjati, qui met en place des écoles de musique dans les camps palestiniens. Le troisième pilier de ce rectangle musical, est le luthiste tunisien, Zied Ben Youssef. « Al Manara » est le nom de la place centrale de Ramallah, la ville où vibre la fibre culturelle en Palestine. Ce nom signifie en français « le phare » qui apporte la lumière et éclaire le passage vers le port. Ici, c'est le phare qui permet le passage de la culture entre l'Orient et l'Occident. Le groupe « Al Manara » sera composé de musiciens appartenant à trois villes : Ramallah (Palestine), Tournai (Belgique) et Hammamet (Tunisie). En voici la liste des artistes qui participeront à ce concert : Ramzi Aburedwan (bouzouk), Eloi Baudimont (piano), Ibrahim Alfroukh (percussions), Mondher Alrae (chant), Zied Ben Youssef (oud), Edwin Burger (accordéon), Thomas Champagne (saxophone alto), Cyrille Crepel (saxophone alto), Patrick Joniaux (contrebasse, basse, percussion et electro), Alfred Hajjar (nay), Tarek Rantissi (percussions), Jean-Jacques Renaut (cuivre et marimba) et Grégoire Tirtiaux (saxophone baryton) Ce projet, qui est né suite à des rencontres effectuées entre Ramzi et Eloi en Palestine, vise à rapprocher deux cultures au travers de la musique orientale et occidentale tout en conservant les caractéristiques et l'âme de chacun des musiciens. L'échange musical qui en résultera repose donc sur des mélodies traditionnelles palestiniennes par Ramzi et des arrangements musicaux belges d'Eloi qui font office de réponse européenne. Les textes des chants de cette création sont choisis dans l'œuvre du poète palestinien Mahmoud Darwich qui sera lu ou chanté. Le projet fut concrétisé pour la première fois en Palestine lors d'une rencontre fin 2012. Au-delà de cette création qui les unit, ils partagent ensemble la volonté de valoriser les ressources culturelles de la culture palestinienne et contribueront ainsi modestement à la reconnaissance de l'Etat palestinien. Rappelons que les partenaires de ce projet ont travaillé d'arrache-pied pour mettre cette nouvelle création sur pied. M. Fethi Haddaoui, directeur de l'édition 2013 du Festival, présent ce jour-là au déjeuner-presse, (aux côtés de MM. Daniel Soil , Délégué Wallonie Bruxelles et Serge Hustache, Député du Hainaut, province belge), nous a parlé de ces partenaires en exprimant ses remerciements pour les efforts qu'ils avaient effectués. M. Haddaoui a cité entre autres, les organismes belges (Province de Hainaut, Fédération Wallonie-Bruxelles, Maison de la Culture de Tournai, l'Association palestinienne Dalouna Production, l'Association Al Kamanjati et la Mairie de Ramallah, ainsi que le gouvernorat de Nabeul, le Festival International de Hammamet, le Centre Culturel International de Hammamet et Wallonie-Bruxelles International de Tunis. Il a rappelé qu'il existait depuis vingt ans un programme de jumelage entre Nabeul (Tunisie) et Hainaut (Belgique), mais ce jumelage est devenu caduc avec le temps. Grâce au concours des responsables belges, on a essayé de faire revivre ce jumelage entre les deux villes en mettant l'accent sur la culture et un accord de ce jumelage réanimé a été signé entre Nabeul et Hainaut pour relancer les échanges culturels, sachant que les deux villes ont une activité artisanale en commun, la céramique. De plus, les Belges sont très forts dans le domaine audio-visuel (régie, plateaux de cinéma et de télévision, théâtre…), ainsi des jeunes tunisiens vont partir là-bas en vue de formation. Aujourd'hui, a-t-il ajouté, la Province de Hainaut nous offre le spectacle de clôture au festival de Hammamet. Ce rapprochement entre Nabeul et Hainaut, a-t-il conclu, est donc concret dès cette année par le biais d'échanges, de créations et de rencontres interculturels.