Malgré les coups durs reçus par les bases en ville des groupes terroristes opérant en Tunisie et portés à la connaissance de l'opinion publique par les dernières révélations des responsables du gouvernement et des services de sécurité à ce sujet, beaucoup d'analystes ont estimé que l'heure est venue pour passer à l'attaque terrestre contre leurs bases principales au mont Chaâmbi, dans le gouvernorat de Kasserine. Tant que le mont Chaâmbi et les hauteurs environnantes ne sont pas tombés complètement aux mains de l'armée nationale et déclarés « zones totalement sécurisées et nettoyées des poches terroristes », rien n'autorise de dire que la bataille contre le terrorisme, en Tunisie, est gagnée. La prise du Chaâmbi Les données présentées par les responsables du gouvernement et des services de sécurité semblent indiquer que le mont Chaâmbi reste la base principale, le foyer et le point de ralliement des groupes terroristes, puisque l'embuscade meurtrière tendue, fin juillet dernier, à la patrouille militaire au mont Chaâmbi, avait été menée par des terroristes venus de l'extérieur de la zone assiégée par l'armée, mais faisant partie intégrante du groupe qui s'y cache, ce qui veut dire que les terroristes jouissent d'une liberté de mouvements malgré le siège. Cette embuscade peut ainsi être assimilée, aux yeux des terroristes, à une opération à l'intérieur des lignes de l'adversaire. Dans tous les cas, et même dans l'hypothèse que le mont Chaâmbi a été abandonné par les terroristes, ce mont est devenu le symbole de la menace terroriste, en Tunisie, dont l'éradication s'identifie avec la conquête et la prise de ce mont par les troupes terrestres de l'armée.
C'est vrai que l'engagement militaire au mont Chaâmbi se poursuit, depuis près d'un mois, avec la même intensité et le déploiement des mêmes forces, mais il se limite au bombardement des repaires des terroristes et de leurs campements, notamment les grottes naturelles qui s'y trouvent et qui avoisinent les 270 grottes, et ce au moyen des avions bombardiers, des hélicoptères et de l'artillerie lourde. L'armée a démenti avoir procédé à des retraits partiels de ses unités, annonçant au contraire l'élargissement du front aux hauteurs environnantes, comme la montagne de Semmama. Mais la date de l'attaque terrestre qui doit permettre la sécurisation et la prise de la montagne de Chaâmbi n'est pas encore arrivée. Encore du temps Certes, la prudence est très importante, mais trop de précautions nuit, dans la mesure où la chute du mont Chaâmbi, même abandonné par les terroristes, aux mains des troupes terrestres de l'armée, sera le coup fatal, matériellement et moralement, pour tous ceux qui gravitent autour de la mouvance terroriste en Tunisie, qui se confond avec l'organisation Ansar Chariaâ, d'après les dernières révélations des responsables. La psychologie est très importante, car les vides dans les rangs des terroristes, créés par les arrestations et les redditions, peuvent être, vite et facilement remplacés, lorsque le corps se maintient encore. Or, selon des informations qui circulent, le siège du mont Chaâmbi, soutenu par les bombardements à distance, va se poursuivre, encore, un certain temps, en attendant l'arrivée de nouveau matériel militaire qui comporterait des drones, ou avions de combat sans pilotes, et des détecteurs de bombes artisanales, moyens employés par les américains en Irak et ailleurs, mais sans grand succès , dans l'éradication du terrorisme. La conquête du terrain demeure l'illustration parfaite de la victoire.