Mercredi dernier, alors que l'association des magistrats tunisiens tenait une conférence de presse pour critiquer entre autres le syndicat des forces de l'ordre, selon lequel les magistrats tentent de « protéger les terroristes », Raoudha Laâbidi, présidente du syndicat des magistrats tunisiens, a annoncé à une radio de la place, qu'un accord a été conclu entre son syndicat et celui de la police, en vue de combattre le terrorisme. Kalthoum Kennou qui a surtout déploré que de telles accusations par le syndicat des forces de l'ordre ternisent l'image de la Justice, auprès l'opinion publique, ce qui est de nature à semer le trouble et l'insécurité d'une manière générale. Les deux associations des magistrats Politiques différentes sur fond commun : l'indépendance de la Justice Syndicat et association des magistrats n'ont pas la même politique de combat, ils oeuvrent toutefois pour un même idéal, à savoir l'indépendance des magistrats et par là même du pouvoir judiciaire. Ils s'accordent en effet à dire, qu'il n'y a pas encore d'indépendance de la Justice. L'instance supérieure de la magistrature créée dans ce but a vraisemblablement subi, elle-même l'ascendant de l'exécutif, notamment dans le dernier mouvement des magistrats pour la nouvelle année judiciaire, concernant les mutations et les nominations des juges. Elle n'a pas en effet, selon, Raoudha Karafi, secrétaire générale de l'association de magistrats, respecté les critères d'ancienneté, de capacité et d'aptitude, comme il se devait. Les deux organisations de la magistrature, s'accordent à dire également que le parquet n'est pas neutre, étant donné qu'il subit encore l'ascendant du ministère de la Justice Réaction du syndicat des forces de l'ordre C'est d'ailleurs ce qui a permis de donner à certaines affaires, une connotation politique. Ce sont les affaires des journalistes par exemple, dans lesquelles ces derniers ont critiqué la politique du gouvernement, et se sont trouvés de ce fait sur le banc des accusés. Saisi, le parquet déclenche l'action publique, pour impliquer ces journalistes sur la base d'articles de droit pénal, dont certains sont désuets, ou ne s'appliquent à leurs cas. Outre les vices de procédures dans certaines affaires, où le parquet est lui-même plaignant. Bien plus, des noms de terroristes sont officiellement divulgués, alors que l'enquête est en cours. Ce qui a été dénoncé par les médias, les organisations de la magistrature. Accusé avec la Justice, de vouloir étouffer la liberté d'expression, le syndicat de la police a réagi pour faire des révélations, tendant à dénoncer ceux parmi les magistrats qui agissent selon les directives de l'exécutif Accord dans l'intérêt général Le syndicat de la police a publié hier 18 septembre, un communiqué dans lequel il fait part d'un accord passé avec le syndicat de la magistrature afin de faire face au terrorisme en dévoilant les noms des personnes impliquées dans des actes terroristes, et dénoncer toutes les tentatives de contrôle du pouvoir judiciaire et des forces de l'ordre. Ces objectifs ne peuvent être réalisés que dans la concorde entre toutes les forces vives de la nation et sous l'égide d'une justice indépendante et une police agissant dans l'intérêt général et loin de toutes les tendances partisanes.