Engagé et décidé farouchement à mener à son terme les préparatifs du dialogue national Houcine Abbassi, secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a multiplié les contacts hier avec les partis au pouvoir et ceux de l'opposition. Ainsi, il rencontré, hier, Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) et secrétaire général d'Ettakatol. La rencontre a porté sur les derniers préparatifs pour le démarrage effectif du dialogue direct entre les différents protagonistes de la vie politique tunisienne, opposition et partis au pouvoir. De même, le secrétaire général de l'UGTT a reçu Mohamed Hamdi secrétaire général de l'Alliance Démocratique, le parti dont la proposition de sortie de crise est proche voire presqu'identique à celle de la Centrale syndicale reprise par la suite par le Quartet. Mohamed Hamdi a déclaré que la rencontre a porté sur les détails pratiques du dialogue et le côté formel, la manière avec laquelle se déroulera la première séance. Il est optimiste et s'attend à ce que le dialogue direct commence à la fin de cette semaine. Poursuivant sur sa lancée, le secrétaire général de l'UGTT a reçu, entre autres, Yassine Brahim, secrétaire général d'Afek Tounès qui a réitéré l'appui de son parti à l'initiative du Quartet. Par ailleurs, la Centrale syndicale a été avertie, hier par le ministère de l'Intérieur des menaces sérieuses d'attaque à l'encontre de ses dirigeants, ainsi que de ses immeubles. Les dirigeants syndicaux ont été invités à plus de prudence et de précaution. Un dispositif sécuritaire a été déployé autour du siège de l'UGTT, place Mohamed Ali. Les commanditaires de ces éventuelles attaques veulent faire capoter le dialogue national avant même son démarrage. L'UGTT est déterminée à faire aboutir le dialogue national. La séance inaugurale de ce dialogue aura lieu en présence des trois présidences. Il sera procédé au cours de cette séance à l'acceptation du principe de la démission du Gouvernement et son remplacement par un Gouvernement de compétences présidé par une personnalité nationale indépendante et dont les membres ne se présenteront pas aux prochaines élections. Le prochain gouvernement aura toutes les prérogatives le confortant dans sa mission pour diriger le pays. Il ne peut être démis que par une motion de censure signée par la moitié des membres de la Constituante et ne peut être démis qu'à la majorité des deux tiers. L'Assemblée Nationale Constituante (ANC) reprendra ses activités. Les négociations porteront au cours de la première semaine sur le choix de la personnalité qui aura la charge de former le prochain Gouvernement. Un accord sera scellé autour de la feuille de route pour achever la période transitoire. Un calendrier sera fixé pour les élections législatives et présidentielles. Il sera signé par les premiers responsables des partis participant au dialogue. Il sera promulgué par une loi qui sera votée par l'Assemblée Nationale Constituante. La loi fondamentale d'organisation provisoire des pouvoirs (petite constitution) sera amendée pour se conformer à l'initiative du Quartet. Après l'accord de principe obtenu des acteurs politiques autour de la feuille de route, le conseil sectoriel de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) avait appelé à accélérer le processus d'organisation du dialogue national afin de parvenir à un consensus entre les différents acteurs politiques et protéger le processus de transition. «Nous saluons l'adhésion de tous les acteurs politiques à la feuille de route et à l'initiative lancée par le Quartet qui parraine le processus du dialogue national», souligne un communiqué du conseil publié à l'issue d'une réunion présidée par Houcine Abassi. Les différentes parties politiques étaient parvenues à un accord pour le démarrage du dialogue national. Le Quartet avait entamé depuis dimanche dernier les concertations de portée organisationnelle concernant le lieu et la date du démarrage du dialogue. «Nous appelons à maintenir les assises de la commission administrative de l'UGTT ouvertes afin d'assurer le suivi des derniers développements et prendre les décisions nécessaires », recommande le conseil. Lors de la réunion de la commission administrative du 21 septembre, l'organisation syndicale avait accordé aux différentes parties un deadline et a annoncé la tenue de meetings et marches de protestation dans les différentes régions du pays. Les échos venant du côté de la Place Mohamed Ali plaident pour l'optimisme.