• Attaque terroriste, mardi soir, contre le poste frontalier d'El Mella à Ghardimaou • Une patrouille de la garde nationale prise pour cible par des éléments terroristes à Djebel Semama, près du Mont Chaâmbi • Arrestation à Kasserine de trois jeunes soupçonnés de liens avec le groupe terroriste retranché à Djebel Chaâmbi • Une lettre codée contenant des noms de personnes et de régions découverte à la mosquée Al Fath à Sbeïtla Trois attaques terroristes ont été enregistrées durant les deux dernières journées dans les régions de Béjà, Jendouba et Kasserine. La dernière en date a eu lieu hier vers le coup de 11 heures dans la localité de Goubellat (gouvernorat de Béjà). Deux agents de la Garde nationale ont été tués lors de cette attaque menée par un groupe armée, selon des sources médiatiques et sécuritaires concordantes. «Deux agents de la garde nationale sont morts et un troisième a été blessé le 17 octobre lors d'un affrontement avec un groupe armé terroriste», a confirmé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué publié hier après-midi. L'agent blessé serait dans un «état grave» selon une source policière. Le ministère de l'Intérieur, qui a invité les médias à ne pas publier les détails relatifs à cette attaque «dans l'intérêt du bon déroulement des opérations des forces de l'ordre qui se poursuivaient», n'a donné aucune information supplémentaire. Selon des sources sécuritaires, les agents de la garde nationale ont été pris pour cible alors qu'ils allaient vérifier une information faisant état de la présence d'un groupe armé dans une demeure abandonnée de la région. Les assaillants auraient pris la fuite, avant l'arrivée des renforts. Mais une vaste opération de ratissage des montagnes avoisinantes a été aussitôt lancée. Le ministère de l'intérieur n'avait pas jusqu'ici fait état de l'existence de groupes armés dans la région de Béjà. Difficultés logistiques D'autre part, une tentative de prise d'assaut du poste frontalier de la garde nationale d'El Mella dans la délégation de Ghardimaou (gouvernorat de Jendouba) a eu lieu mardi soir. L'attaque qui n'a pas fait de victimes a été attribuée à au groupe terroriste retranché à Djebel Ouergha selon des sources sécuritaires. «Traqué par les forces de l'ordre, ce groupe terroriste rencontre des difficultés logistiques, notamment après l'arrestation récente au Kef d'un individu chargé de l'approvisionnement», ont précisé ces sources. «Réagissant à cette arrestation de leur ravitailleur, les éléments terroristes ont attaqué le poste frontalier d'El Mella et ont probablement tenté de s'infiltrer dans le territoire algérien malgré l'imposant dispositif sécuritaire déployé sur la frontière tuniso-algérienne», a-t-on ajouté de même source. Des opérations de ratissage ont été immédiatement lancées afin de pourchasser les éléments armés qui se sont retranchés dans une forêt située entre les localités de Fej Hassine à Ghardimaou et Kharrouba à Sakiet Sidi Youssef (gouvernorat du Kef). Lors de ces opérations de ratissage, un agent de l'ordre a été blessé à la jambe suite à une mauvaise manipulation de son arme. Une lettre cryptée A Djebel Semama, près du mont Chaâmbi, où des combattants djihadistes ont tué une quinzaine de policiers et soldats depuis fin 2012, un groupe armé composé de cinq personnes a attaqué une patrouille de la garde nationale. Aucune victime n'a été enregistrée alors que les terroristes ont réussi à se retrancher dans les nombreuses grottes forées dans la montagne très difficile d'accès. Par ailleurs, trois jeunes soupçonnés de liens avec le groupe terroriste retranché à Djebel Chaâmbi ont été arrêtés à la cité El Karma à Kasserine où des affrontements entre les forces de l'ordre et des terroristes présumés occupant une maison ont eu lieu tout récemment. Sur un autre plan, les forces de l'ordre ont découvert, le jour de l'Aïd, une lettre cryptée dans la mosquée El Fath à Sbeïtla (Kasserine), qui serait un bastion des djihadistes de la région. La lettre a été remise aux services spécialisés dans le décryptage pour décoder son contenu. Selon des sources sécuritaires la lettre contient des mots comme des noms de régions comme «Fernana» et des noms de personnes. Les forces de sécurité sont occasionnellement prises pour cible par des groupes qui seraient liés à l'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique. Le ministère de la Défense a évoqué, vendredi dernier par la voix du général-major Taoufik Rahmouni, des « menaces terroristes réelles » affirmant que les forces armées tunisiennes se tenaient « prêtes pour contrer toute attaque ». Un expert militaire avait révélé récemment un plan préparé par des factions djihadistes englobant, selon lui, quelque 10.000 combattants visant une incursion dans le sud de la Tunisie à partir du territoire libyen. Le ministre de l'Intérieur, Lotfi Bend Jeddou, avait annoncé auparavant la mise en échec d'un plan terroriste visant à diviser la Tunisie en trois «émirats islamiques».