Encore une fois, le terrorisme sévit en Tunisie pour alourdir davantage la liste des victimes. Deux nouveaux martyrs de la Garde Nationale ont été pris pour cible avant-hier après-midi à Gbollat ce qui confirme la persistance de ce phénomène dans notre territoire. En fait, les terroristes n'ont pas l'air de chômer. Ils bougent d'un Mont à un autre et d'une zone à une autre pour semer la panique et la peur auprès des citoyens et attaquer directement toute personne capable de les affronter (agents de sécurité, agents des forces armée…). Désormais, parler de ces actes terroristes dans les différents supports médiatiques ne doit pas faire l'objet d'affronts ou de reproches. Les autorités de tutelle doivent comprendre que la dénonciation de ces groupes dans les supports audiovisuels ou les journaux a des portées positives. Nul ne peut nier, d'ailleurs que les médias forment l'opinion publique et éclairent les connaissances aussi bien des lecteurs que des auditeurs et des téléspectateurs. Il importe par conséquent d'assister ces supports à fournir les informations aux récepteurs sur ce phénomène, d'autant plus qu'un bon nombre de nos jeunes sont en train d'être happés et endoctrinés par ces obscurantistes terroristes. «Les médias doivent être au service du public lequel a le droit à l'information, à analyser toute information liée au terrorisme ». Cette recommandation a été formulée il y a presque onze ans, à Manilla, lors d'une conférence internationale organisée par l'UNESCO sur les médias et le terrorisme. Tenue après les attentats du 11 septembre 2001, la conférence met l'accent sur le rôle des médias dans la sensibilisation de l'opinion publique sur les questions relatives au terrorisme, tout en recommandant de ne pas faire taire les journalistes quant ils parlent de ce phénomène aux conséquences lourdes, sous prétexte que cela touche à la sûreté de l'Etat ou nuit au déroulement des travaux et des enquêtes. En fait le rôle des journaux, des télévisions et des radios dans la lutte contre le terrorisme et l'usage illicite de la force reste primordial surtout que les médias, tous les genres confondus, ont des engagements envers leur société. Ils sont tenus en effet, d'accomplir cette mission tout en respectant les normes requises à savoir : la crédibilité, l'objectivité et la pertinence. Cela va à l'encontre de l'esprit des autorités de tutelle lesquelles tiennent toujours un silence complice sur ce qui se passe dans notre pays rien que pour préserver leurs postes. Preuve, le communiqué rendu public jeudi après-midi sur la page facebook du ministère de l'Intérieur, où un appel direct a été lancé aux médias de la place afin de ne pas traiter cette question. Le même communiqué précise que des informations seront fournies ultérieurement aux journalistes. Quand ? Comment ? Seront-elles crédibles ? Ces questions se posent de nouveau, d'autant plus que les informations fournies préalablement par le ministère de l'Intérieur n'étaient pas toutes crédibles et correctes. En effet, les citoyens perdent de plus en plus confiance en ces institutions incapables d'assurer la sécurité et de protéger les innocents lesquels deviennent des proies faciles pour les terroristes. Les citoyens n'ont plus également, confiance dans les stratégies de communication des officiels. Ces derniers présentent, très souvent, les faits de manière très positive alors qu'il existe un grand écart entre la réalité et les discours officiels. Cela ne fait que renforcer la responsabilité et le rôle des médias. Ils sont appelés plus que jamais à refléter les différents points de vue et les idées capables d'éclairer les citoyens. Parler des causes du terrorisme, qui sont d'ailleurs multiples, attirer l'attention des jeunes sur les risques de dérives figurent aussi parmi les tâches que les médias doivent faire pour lutter contre ce fléau et pourchasser ces terroristes de notre territoire.