L'intégration économique peut créer beaucoup d'opportunités pour la transformation économique de l'Afrique. Au moment où la plupart des pays africains s'engouffrent dans la voie des 100 ans d'indépendance, l'indépendance politique ne s'est pas traduite par l'indépendance économique. Le niveau élevé du chômage, la faible industrialisation, les mauvaises conditions de vie, les privations et la faim qui lessivent le continent justifient ce sous-développement du continent africain qui n'a pas encore maximisé tous ses profits ni profité de la taille importante de son marché, de sa population, de ses ressources à travers le commerce inter africain. L'impératif pour une Afrique forte et unie est basé sur le fait que la synergie économique est développée par l'intégration économique. L'importance de la coopération et de l'intégration économique régionale pour accélérer et renforcer le développement économique et social est reconnue depuis longtemps par les décideurs africains. L'unité, la coopération et l'intégration de l'Afrique ont été de tout temps des objectifs pour de nombreux responsables africains. C'est dans ce cadre que la Tunisie prendra part du 28 au 30 octobre à Johannesburg à la Conférence économique africaine 2013 sur le thème « Intégration régionale en Afrique ». Organisée conjointement par la Banque africaine de développement, la Commission économique pour l'Afrique et le Programme des Nations unies pour le développement, cette conférence sur l'intégration régionale est donc une occasion unique, offerte aux chercheurs, décideurs et praticiens du développement d'Afrique et d'ailleurs, pour débattre de l'intégration régionale, du point de vue de son impact sur la croissance et le développement, et de l'économie politique qui anime le processus d'adaptation. Au regard de la transformation économique que vise l'Afrique, le moment est venu pour les pays africains d'étudier la contribution de l'intégration économique régionale en fonction des conditions économiques qui ont beaucoup changé en Afrique avec, désormais, une classe moyenne en expansion et des flux d'investissements plus élevés que dans le passé, outre les transferts de fonds de la diaspora. L'impact de ces facteurs nouveaux sur la demande intérieure, le commerce, la création d'emplois et, plus généralement, la croissance inclusive, doivent être mis davantage en perspective. De nombreux arguments en faveur de l'accélération du processus d'intégration régionale en Afrique ont été avancés – tant de la part de dirigeants politiques et d'économistes au sein des gouvernements et du secteur privé, que de chercheurs d'universités et d'instituts de recherche. Il est désormais communément admis que l'intégration profiterait, aux plans politique et économique, à l'Afrique sur l'échiquier mondial. En réponse, les pays africains ont tenté de renforcer les communautés économiques régionales, en rationalisant leurs mandats, et en concrétisant même avec certaines régions une union politique plus étroite. En dépit de ces efforts, l'objectif d'une Afrique économiquement intégrée est encore loin d'être atteint. De grands défis économiques pour l'Afrique L'intégration régionale est une stratégie tout indiquée en Afrique pour réaliser une croissance et un développement économiques durables, réduire la pauvreté et participer pleinement à la mondialisation. La Conférence économique africaine aura ainsi pour objectif de répondre à ces défis et d'esquisser des solutions avec des objectifs principaux : promouvoir la gestion des connaissances en tant que moteur important du dialogue politique, de la bonne planification des politiques et de leur mise en œuvre ; favoriser le dialogue qui encourage l'échange d'idées et de pensées innovantes entre chercheurs, praticiens du développement et décideurs africains ; encourager et renforcer la recherche sur les questions économiques et politiques liées au développement des économies africaines ; offrir l'opportunité aux jeunes chercheurs africains, aux Africains de la diaspora et aux organisations sous-régionales et régionales, de diffuser leurs résultats de recherche et de partager avec les décideurs africains des informations sur les travaux qu'ils mènent dans la région. Cette conférence débattra des problématiques liées aux efforts accomplis par les pays africains afin de joindre leurs forces et d'intégrer leurs économies dans l'optique de développer leur économie, tant régionale que nationale. La conférence sera l'occasion de se pencher sur les efforts qui sont déployés dans différents secteurs et domaines, tels que la finance, le transport routier, les pools énergétiques, la gestion des ressources en eau, la convergence fiscale et la mobilité des travailleurs. Les débats seront axés sur les enjeux spécifiques aux pays à revenus intermédiaires et propres aux nations fragiles. La Conférence économique africaine 2013 permettra également de discuter des contraintes auxquelles se heurte une intégration efficace – un réseau d'infrastructures régionales peu développé, en particulier en matière de transport, d'énergie et de communications, et un arsenal de cadres juridique, institutionnel et réglementaire peu propices. Enfin, les délégués se pencheront sur les solutions pouvant faciliter l'intégration régionale. La Conférence comptera un certain nombre de séances plénières, qui incluront les présentations et les discussions d'universitaires éminents, de décideurs, d'acteurs économiques et de leaders d'opinion, ainsi que de représentants d'organisations de développement partenaires. Des sessions en petits groupes permettront des discussions approfondies sur certains points saillants découlant du thème de la conférence, ouvrant ainsi sur des analyses plus spécifiques et plus techniques. Grâce aux thèmes proposés ci-dessous, il sera possible de procéder à un large éventail de discussions sur l'état actuel de l'intégration de l'Afrique, et de générer des idées précieuses pour l'amélioration des politiques.