Le Quartette est encore persuadé que « son » Dialogue n'a pas échoué, qu'il y a toujours moyen de le reprendre et de l'achever avec succès. Hassine Abbassi a préféré suspendre pour un temps les réunions, pour de nouvelles tentatives de compromis, pour -comme promis- sortir le pays de l'ornière. Les Tunisiens, élite et commun des mortels, ont beau se moquer ; le Quartette fait la tête et s'accroche à ses illusions, non, à sa certitude qu'il n'y a pas d'autre choix que de chercher d'autres voies et de nouvelles solutions. Pour cette incroyable obstination, pour son déni de la lassitude, il mérite un « chapeau » de gratitude ! En effet, que reste-t-il aux partenaires du Dialogue National : faut-il qu'ils engagent de nouveau les duels et les bras de fer ? Le pays est au bord du gouffre : Chedli Ayari ne le cache plus ; et au Nouvel An de l'Hégire, Lyès Fakhfekh annonce -pas du tout pour rire- les taxes supplémentaires et amères de 2014 et 2015. C'est dire dans quels pétrins les Tunisiens seront bientôt malaxés ! Wided Bouchemmaoui s'en prend à la classe politique et déplore que l'économie tunisienne continue de pâtir de ses calculs et de ses tactiques. Il y a pourtant peur, panique et péril en la demeure ! Plus on perd de temps, plus on persévère dans les errements, plus on tente la perdition et frise la désolation. Que faire, Quartette, quand les partis au pouvoir dribblent l'Opposition et retardent leur démission ? Depuis le début, vous le saviez chers « parrains », Ennahdha et ses alliés réunis, vous juraient tantôt leur engagement et tantôt ils manoeuvraient sur d'autres terrains ! Vous n'êtes pas sans savoir que la Troïka ne veut pas vraiment de vos « changements ». A l'A.N.C. non plus, on n'est pas pressé d'en finir avec la feuille de route et la Constitution. Les députés de la majorité tiennent à leur supériorité dans les votes de l'Assemblée. De quel consensus leur parlez-vous, quand ils tordent en permanence le cou aux accords conclus. Après cela, n'accusez plus de leurs retards, les Constituants du Nida, du Front Populaire ou du Massar. La météo annonce des vents et un coup de froid ; l'hiver sera encore plus dur si la crise perdure et si l'on ne désigne pas le vrai parjure ! Dans la rue, l'attente est plus que jamais déçue ! Les cœurs et les ceintures en ont assez d'être toujours plus serrés. Si votre Dialogue ne desserre pas l'étau, si plutôt il alourdit le fardeau, ce sera partout le haro sur votre « baudet » et la colère patiente des oubliés vous emportera alors avec vos protégés. Mais jusqu'à nouvel ordre, on vous fait de nouveau confiance, pour une dernière chance, avant le déchaînement des fureurs silencieuses, avant les pluies balayeuses, avant que soient châtiées vos promesses fallacieuses !!!