L'inculpé dans cette affaire est âgé de soixante dix ans. Il se faisait passer pour un intellectuel, il faisait preuve de droiture et se portait volontaire pour aider autrui, particulièrement les gens qu'il connaissait. Mais au fond il profitait de la naïveté de certaines personnes et particulièrement ceux qui lui faisaient confiance ne serait-ce que pour son âge, pour les arnaquer et les spolier de leurs biens tout en se faisant passer pour un sage. La plaignante relatait dans sa déposition qu'elle a formulé une demande en bonne et due forme pour l'obtention d'une maison dans une cité populaire. Elle a réglé les factures qui lui étaient présentées et s'est limitée à patienter comme tous les demandeurs pour acquérir son nouveau domicile. Lors d'une visite à la direction de l'entreprise immobilière chargée de la construction, elle a fait la connaissance de ce vieux Monsieur. Elle lui a fait part de son inquiétude concernant l'ajournement continu de la remise des clés et lui a demandé conseil. Profitant de cette occasion, il a proposé à la dame de lui faciliter les choses et lui a promis d'intervenir auprès des hauts responsables de l'entreprise afin qu'elle prenne possession de son nouveau domicile à la première occasion. Pour cela il lui a fait savoir qu'elle devait lui verser une somme d'argent pour lui permettre de faire intervenir des intermédiaires pour clore son dossier et la mettre sur la liste des priorités d'acquisition. La dame n'avait pas d'argent. Elle lui a remis trois bijoux et lui a demandé de les vendre et de disposer de leurs revenus. Six mois plus tard et ne voyant rien venir la dame l'avait contacté pour avoir de nouvelles. Il l'a apaisée en l'informant qu'elle aurait les clés de son nouveau domicile dans deux semaines au plus tard. Pour cela il lui a demandé de lui fournir la somme de cinq cents dinars pour accélérer les démarches et aussi pour payer les compteurs d'eau et d'électricité. Toute confiante elle lui a remis l'argent et a même remis les clés de l'appartement qu'elle avait loué. Un jour qu'elle vaquait à ses occupations elle reçut une lettre de la Direction générale de la société immobilière l'informant qu'ils sont dans l'impossibilité de répondre favorablement à sa demande et que vu les difficultés que connaissait le pays ils leur est devenu impossible d'achever la réalisation de leur projet. Un arrangement à l'amiable serait trouvé avec tous les demandeurs. Furieuse comme tout elle a contacté l'inculpé et lui a montré la lettre reçue. Il l'a tranquillisée une nouvelle fois en lui affirmant qu'elle prendrait possession de sa maison dans un court délai. Devant les promesses continues et non tenues la femme a commencé à douter. Elle lui a demandé de choisir entre deux propositions. L'acquisition de sa maison ou bien le remboursement de tout l'argent qu'il lui avait pris. Se trouvant acculé à faire face à cette situation, il a déclaré à la dame qu'il ne lui devait rien et qu'il n'avait jamais pris d'argent et tout ce qu'il a fait c'est d'avoir essayé de l'aider. La plaignante a quand même fait preuve de sang froid et a essayé par tous les moyens de se faire rembourser à l'amiable mais c'était vain car elle avait affaire à un escroc professionnel. N'ayant pas de preuves formelles sur les sommes qu'elle lui avait remises. Elle n'avait aucun reçu, la dame a commencé à fouiner auprès de son entourage. Elle a su par des tiers qu'il a fait le même truc à de pauvres agents de la municipalité qui ont mis de côté toutes leurs économies, fruits de plusieurs années de travail assez dur afin qu'ils bénéficient d'un logement populaire. Au cours du mois de Ramadan il les invitait à des repas au moment de la rupture du jeûne chez lui afin de se faire connaitre comme étant un saint qui fait du bien et aidait les pauvres. Il leur a promis d'intervenir en leur faveur. Il a pris de chacun la somme de cinq cents dinars pour les frais d'intervention. Certains ont payé la somme de mille dinars afin d'accélérer les procédures d'acquisition des loyers. Les délais qu'il avait donnés ont été dépassés, une enquête effectuée par l'un d'eux a révélé qu'il s'agit d'un escroc qui n'avait jamais intervenu en leur faveur. La dame revient à son récit pour déclarer que bien qu'elle ne possède aucune preuve écrite elle affirme avoir été victime de ce Monsieur et qu'une plainte a été également déposée contre lui par une autre dame qui avait affaire à lui. Il lui a présenté un contrat de vente d'une maison en bonne et due forme. Elle lui a remis en contre partie la somme de 12000 Dinars. Un crédit que son mari avait obtenu d'une banque. En voulant enregistrer le contrat la dame s'est aperçu que le cachet de l'émetteur est falsifié. Pour conclure la dame a demandé à poursuivre pénalement le vieux Monsieur pour abus de confiance et arnaque. Elle a demandé à être remboursée. Elle a déclaré qu'avant la révolution il était assez difficile pour elle de le poursuivre en justice au vu de ses connaissances avec certaines personnes influentes et proches du pouvoir, aujourd'hui il n'y a plus lieu d'endurer encore cette injustice. Une enquête a été ouverte. Un mandat de recherche a été lancé afin d'arrêter ce vieux Monsieur.