C'était avant-hier, lundi 4 novembre, à la veille de Ras El Âam El Hejri, qu'a eu lieu une grande cérémonie, (lecture du Coran , Khatm et récitation de la Burda, avec la participation des cheikhs de différents endroits du pays.. .), pour fêter la rénovation du mausolée de Sidi Bou Saïd, qui survient après l'incendie criminel du 12 janvier 2013, perpétré par les forces obscurantistes. Un épisode douloureux qui a fait couler beaucoup d'encre et terrifié tous les Tunisiens, à l'image de ces actes de barbarie commis par-ci , par-là, à Tunis et dans d'autres régions du pays. La municipalité de Sidi Bou Saïd, l'Institut National du Patrimoine ont pris en main les travaux de restauration et de la mise en valeur de la Zaouia de Sidi Bou-Saïd, avec l'aide de l'Association de Sauvegarde des Monuments de Sidi Bou Saïd. Pour revenir à cette soirée du samedi 12 janvier 2013, un incendie s'est déclaré causant des dégâts matériels au niveau du mobilier, mais aussi au niveau de ses éléments architectoniques et une partie de sa structure. Suite à cet incident tragique, une équipe de l'Institut national du Patrimoine s'est rendue sur les lieux afin d'effectuer une expertise préliminaire de l'état du monument incendié et établir un diagnostic des dégâts causés par le feu. Parmi les découvertes survenues au cours des travaux, les sondages pratiqués au niveau des quatre angles de la salle sépulcrale ont fait apparaitre quatre colonnes qui visiblement, faisaient figure de traitement d'angle. Ces découvertes fortuites ont fait l'objet d'une attention particulière, vu leur valeur historique et technique dans le projet de restauration et de mise en valeur de l'ensemble. Ces éléments sont mis en exergue dans le projet et sont exposés aux visiteurs, car ils témoignent de la richesse du monument. Au cours d'une visite des lieux organisée à l'attention de la presse à l'occasion de la fin des travaux de restauration du mausolée de Sidi Bou Saïd El Beji, MM Raouf Dakhlaoui, maire de Sidi Bou-Saïd, Adnène Louhichi, directeur général de l'INP et Kheireddine Annabi directeur de l'Association de Sauvegarde des Monuments de Sidi Bou Saïd, ont rendu compte aux différents médias, de l'importance des travaux effectués ainsi que des découvertes archéologiques qui s'y sont opérées. Les travaux ont pris plus de neuf mois, selon les estimations de Raouf Dakhlaoui qui n'a ménagé aucun effort, quelle que soit sa nature, pour la réussite du projet. Pour Kheireddine Annabi , l'association de sauvegarde des monuments de Sidi Bou-Said , s'est chargée de collecter les fonds et d'acheter les matériaux nécessaires pour la restauration comme elle s'est engagée à sauvegarder d'autres monuments de la République tout en sollicitant l'aide de l'Institut National du Patrimoine. Adnène Louhichi a déclaré de sa part, que l'INP a fait son devoir et que les travaux de restauration ont permis de découvrir des éléments d'architecture jusque là occultés par des travaux anciens. Actuellement, a-t-il dit, le monument est beaucoup plus authentique qu'il l'était auparavant, ce qui a procuré des performances d'apprentissage aux jeunes architectes. Selon lui, l'INP est intervenu là où il y a eu des incendies dans les mausolées notamment, Saida Manoubia, à Siliana et dans le Sud de la Tunisie… Et c'est à notre avis, une victoire dans le but de déjouer tout acte obscurantiste visant à spolier notre pays de son histoire si riche et de son patrimoine si diversifié.