L'université tunisienne est à la tête des institutions de formation qui fournissent au pays les compétences lui permettant de relever le défi de la construction de la nouvelle économie basée sur l'investissement dans le savoir, l'industrie de l'intelligence, la rationalité et l'esprit d'initiative et de création. Le nombre d'étudiants n'arrête pas d'augmenter d'une année à une autre. Comment faire face à ce défi tout en sauvegardant une qualité internationale de la formation dispensée ? La décentralisation résoudra - t - elle tous les problèmes ? Participera - t - elle au développement des régions intérieures ? Quel sera le rôle du privé ?
Parmi les objectifs globaux assignés au système universitaire tunisien l'augmentation de sa capacité d'accueil des nouveaux étudiants dont le nombre s'élèvera à près d'un demi million aux horizons de l'année universitaire 2009 - 2010. Parallèlement à cet objectif quantitatif, il est indiqué d'améliorer la qualité de la formation universitaire pour atteindre le niveau des pays les plus avancés. C'est un défi qualitatif qui s'intègre au sein de la stratégie nationale ambitionnant de jeter les bases de l'économie du savoir et de construire une société moderne. L'université tunisienne doit pourvoir l'économie en ressources humaines à compétences élevées, capables de s'adapter aux rapides mutations scientifiques et technologiques de par le monde et aux profonds changements économiques et sociaux du pays. Il va de soi que pareilles compétences pourront mieux profiter des opportunités d'emploi, de partenariat et d'investissement offertes par le marché international. Pour relever pareils défis stratégiques, il faudra consolider l'infrastructure de base des établissements d'enseignement supérieur ainsi que les services des œuvres universitaires. Une modernisation des structures, de l'organisation et des méthodes de gestion administratives et financières de ces établissements est attendue. Les nouvelles orientations en matière de formation favorisent les filières techniques et d'ingéniorat et celles qui sont à haute employabilité. Elles cherchent à enraciner la culture de l'entreprise, à soutenir l'esprit d'initiative et les valeurs de la responsabilité et du compté sur soi chez les étudiants.
Augmenter les capacités d'accueil des foyers Les prestations en faveur de l'étudiant doivent gagner en décentralisation et être plus proches des bénéficiaires. Des directions des services universitaires seront implantées dans les universités. Quatre vingt - sept millions de dinars seront consacrés, cette année, aux bourses et prêts universitaires. Ils doivent bénéficier à près de cent mille étudiants. La subvention de restauration doit se poursuivre. Le réseau des foyers universitaires doit grandir en augmentant les capacités d'accueil et en les entretenant comme il se doit. Il faut rendre hommage aux opérateurs privés qui ont investi dans ce domaine, surtout dans le logement universitaire. Cela a créé une dynamique économique surtout à l'intérieur du pays. De toute façon la tendance actuelle est la décentralisation universitaire et la diffusion progressive des universités dans les régions. La capacité d'accueil des universités intérieures doit s'élever à 150 mille étudiants avant la fin du onzième Plan. Un tel objectif ne peut se réaliser sans que le département de l'Enseignement supérieur n'alloue des fonds importants pour augmenter les capacités d'accueil des établissements universitaires actuels et sans en créer d'autres. C'est ce qui permettra d'alléger la pression sur les pôles universitaires des grandes villes et impulser le développement régional. D'ailleurs les investissements privés suivront dans les services de proximité comme le logement, le transport et les loisirs.
Améliorer l'employabilité Le programme de soutien de la qualité au sein de l'université tunisienne est un des défis qualitatifs qui s'imposent à tous. Il vise l'instauration d'une saine concurrence et émulation entre universités en finançant un certain nombre de projets de qualité dans la formation ainsi que dans la gestion administrative et financière. L'exécution de la réforme pédagogique pour le passage progressif au système « LMD » doit se poursuivre. C'est une réforme structurelle qui vise la mise en place d'un système de formation moderne et souple qui a fait ses preuves dans les pays avancés. Pour augmenter l'employabilité des diplômés du Supérieur, les programmes d'enseignement vont être revus afin d'inculquer la culture de l'entreprise chez tous les étudiants. Le partenariat entre l'université et son environnement doit se consolider surtout avec les milieux de la production. Certaines expériences pilôtes doivent se généraliser progressivement comme le partenariat, la gestion par objectifs, plus d'autonomie aux universités, l'administration communicante, l'inscription électronique....