Le Temps-Agences - Condoleezza Rice a assuré à ses interlocuteurs palestiniens que Washington comptait bien lancer le processus de création d'un Etat palestinien à l'occasion de la conférence de novembre sur le Proche-Orient parrainée par les Etats-Unis. La secrétaire d'Etat américaine n'a toutefois laissé filtrer aucun signe de progrès entre les deux parties sur la définition d'une position commune qui pourrait être présentée lors de la réunion. Les Etats-Unis, a déclaré Rice, espèrent que le document qu'Israéliens et Palestiniens s'efforcent de mettre au point pour la conférence ouvrira la voie à "des négociations sérieuses sur l'établissement d'un Etat palestinien aussi vite que possible". "Je travaillerai, je sais que le président (palestinien Mahmoud Abbas) et le Premier ministre (israélien Ehud) Olmert travailleront, et que leurs équipes travailleront de manière très volontariste, très urgente, pour assurer les conditions d'une conférence réussie", a-t-elle dit aux journalistes à l'issue d'un entretien avec Abbas à Ramallah. Abbas et Olmert se sont rencontrés à plusieurs reprises ces trois derniers mois pour préparer la conférence. Le Premier ministre israélien se contenterait d'une déclaration de principe sur la création d'un Etat palestinien alors qu'Abbas réclame un accord fixant le cadre d'un règlement des principales questions en suspens - les frontières du nouvel Etat, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés de la guerre de 1948. Abbas a répété hier, lors d'une conférence de presse, qu'il souhaitait "un accord avec un calendrier clair" d'application. Rice, qui effectue une visite de deux jours dans la région, doit revoir Olmert avant son départ, au lendemain d'un dîner avec le chef du gouvernement israélien. Mahmoud Abbas a critiqué, lors de sa conférence de presse, la décision israélienne de déclarer la bande de Gaza "entité ennemie" qui, a-t-il dit, "compliquera encore une situation déjà tendue sur le terrain". La bande de Gaza, contrôlée depuis juin par le Hamas, pourrait ainsi être privée de fournitures de carburant et d'autres vivres. Rice a déclaré que Washington s'attendait à ce que les livraisons humanitaires se poursuivent dans le territoire qui abrite 1,5 million de Palestiniens. Elle a ajouté que les conflits internes entre Palestiniens ne devaient pas remettre en cause la constitution d'un seul Etat en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. La conférence sur le Proche-Orient est un élément important de la volonté de George Bush de relancer la paix dans la région avant l'expiration dans un peu plus d'un an d'un mandat marqué par la guerre en Irak et ses milliers de morts. Le chef de la Maison blanche a tenté d'inciter plusieurs pays arabes à y participer mais ces derniers posent comme condition préalable la perspective de voir la conférence déboucher sur un accord sur les questions fondamentales des Palestiniens.
Le Hamas n'est pas concerné Pour sa part, le gouvernement du Hamas à Gaza a annoncé hier qu'il ne sera pas lié par tout accord qui pourrait être conclu à la conférence sur le Proche-Orient. "Tout accord qui pourrait résulter de la conférence de paix conçue par les Etats-Unis cet automne ne sera pas contraignante pour les Palestiniens", a déclaré à le porte-parole du Hamas, Taher Nunu, à Gaza.