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Sfax se dressant contre l'importation sauvage et le marché parallèle: Les professionnels des cuirs et chaussures intentent une action en justice contre le gouvernement
C'est la montée de la grogne chez les professionnels du cuir et chaussures qui rouspètent contre l'importation sauvage des chaussures en provenance de Chine et même d'Europe sous forme d'articles de friperie. Les artisans, commerçants et industriels du secteur du cuir et chaussures à Sfax, se montrent décidés à réagir contre le marché parallèle par tous les moyens légaux. A ce propos, Mohamed Dhouib, industriel, déclare : « Les procédures d'assignation en justice du chef du gouvernement, des ministères du Commerce et des Finances ainsi que celle des administrations concernées, sont lancées pour non application des lois en vigueur en matière d'importation, de pays occidentaux, de certains articles de friperie comme les jouets, les espadrilles, lessacs à main et les couvre-chefs utilisés, et également en matière d'importation illégale de chaussures de Chine. » A propos de l'importation des articles de friperie, les professionnels concernés, qui affirment bénéficier de l'appui inconditionnel de leurs homologues notamment à Tunis, font prévaloir les dispositions du décret 2038 du 18 juillet 2005. En effet, l'article 11 du même décret stipule : « sont considérés comme déchets, les chaussures les espadrilles, les jouets, et sacs à main, les couvre-chefs utilisés et les articles non n'inclus dans la définition des articles de friponneries prévus par l'article premier (nouveau) du présent décret et importés accidentellement dans les lots de la friperie. Ces déchets doivent être réexportés ou détruitset ne peuvent être mis à la consommation ». Or les articles précédemment cités sont commercialisés par les fripiers. A propos du laisser-aller des pouvoirs publics concernant le développement du commerce parallèle et de l'importation sauvage des cuirs et chaussures, les professionnels du secteur, font prévaloir le contenu de la circulaire co-signée le 24 mars 2006 par cinq ministres, à savoir ceux de l'Intérieur et du Développement Local, de l'Industrie ,de l'Energie et des PME, du Commerce et de l'Artisanat, des Finances, et enfin, de la Santé Publique. Ladite circulaire comprend un certain nombre de mesures destinées à « Réduire les effets négatifs du commerce parallèle et de l'importation sauvage sur la santé du consommateur et sa sécurité en particulier et sur l'économie nationale de façon générale ». Le texte de la circulaire annonce : « Un plan d'action a été mis au point après consultation de différents ministères et de structures concernée conformément aux recommandations des réunions ministérielles successives y afférentes, dans le but de lutter cotre l'ampleur extraordinaire des phénomènes produits par le commerce parallèle et l'importation sauvage." La réaction des professionnels du cuir et chaussures, est en fait un appel de détresse et un cri de désespoir d'une filière en péril. D'après Younès Ben Tahar, président de la fédération nationale du cuir et chaussures, le secteur se débat dans une crise chronique qui dure depuis dix-sept ans et ce en raison de la concurrence déloyale des articlesimportés principalement de Chine dans le cadre du marché parallèle et même de pays occidentaux en tant qu'articles de friperie. Pour étayer ses dires, Ben Tahar affirme que le nombre de professionnels dans le secteur a baissé de 12 000, il y a plus d'une quinzaine d'années, à environ 3500 actuellement. Il cite aussi le cas des nombreux commerçants qui ont baissé le rideau et des industriels qui ont fini par déposer le bilan.