Le cessez-le-feu signé au Caire entre Palestiniens et Israéliens est-il durable ou va-t-il connaître le même sort de ceux signés en 2009 et 2012 ? L'avenir nous le dira. Mais il y a des indices qui ne trompent pas et qui font ressortir la fragilité du cessez-le-feu. Ceci est perceptible à travers le caractère brumeux de l'accord et l'ajournement des discussions sur les dossiers brûlants comme la fin du blocus, la construction d'un aéroport à Gaza, la libération des prisonniers palestiniens. Comme si les protagonistes, chacun pour ses raisons propres et pour des considérations militaires et diplomatiques étaient acculés ou dans l'obligation de signer sans conviction aucune. Ceci s'applique surtout à la partie israélienne et au gouvernement de Benjamin Netanyahou. Ce dernier et les analystes le confirment, sort affaibli et les mains vides. Car, au bout d'une agression de 51 jours qui a laissé des milliers de morts et des blessés parmi les civils palestiniens innocents, qu'a-t-il fait à part ternir davantage l'image de son pays et la discréditer auprès de l'opinion internationale. Sa signature du cessez-le-feu paraît d'autant plus « forcée » que sur le plan interne, il a perdu l'appui de ses concitoyens (83%) au début de l'agression, 38% à la fin) et s'est rendu compte de la puissance de frappe des factions palestiniennes (64 soldats tués, soit plus qu'en 2006 face au Hezbollah). Ce constat lui a assurément fait comprendre que la solution militaire n'est plus d'actualité et que le temps des compromis est arrivé. Mais sait-on jamais avec Israël ? En attendant, chacun des deux camps se proclame vainqueur de la « guerre » oubliant dans l'euphorie que les sources du mal perdurent, qu'Israël est toujours et restera un Etat guerrier et hors-la-loi et que ce cessez-le-feu peut voler en éclats à tout instant.