Qu'est-ce qui fait croire à M. Ahmed Néjib Chebbi, candidat à la présidentielle de novembre prochain, qu'il serait au deuxième tour ! L'assurance avec laquelle il le proclame doit certainement se baser sur une analyse réfléchie et des critères dont il n'est pas difficile de déceler quelques uns. L'homme est d'abord un chevronné de la politique et son parti, malgré la déroute lors des élections de 2011 occupe toujours une place de choix sur l'échiquier national et garde intacte sa capacité de mobilisation. Car, même à défaut de programme ambitieux et à la hauteur des espoirs nés après la Révolution, beaucoup de Tunisiens n'oublient pas le passé militant de son leader et sa résistance face aux pressions de la dictature. Mais ce n'est pas un atout majeur pour prétendre passer aisément au deuxième tour d'une présidentielle où la confrontation ne sera pas une partie de plaisir. Où alors M.Ahmed Nejib Chebbi puise-t-il sa confiance et son excès d'assurance ? Du fait peut-être que devant la pléthore de candidatures peu convaincantes pour certaines, carrément comiques pour d'autres, il se voit favori. Sauf que pour parvenir au deuxième tour, il faut battre des poids lourds, à l'assise politique et populaire solide. On ne peut dans ce cas ne pas se poser la question des alliances notamment après avoir appris que le puissant parti Ennahdha ne présente pas de candidat à la présidentielle. Ahmed Nejib Chebbi aurait-il reçu l'assurance du soutien de ce parti ? Dès lors, il serait, à l'instar d'autres d'ailleurs, le candidat consensuel, cette idée qu'Ennahdha a lancée quelques mois auparavant et remet sur le tapis ces jours-ci. Rien n'est clair pour le moment et personne ne saura jamais ce qui se passe dans les labyrinthes obscurs de la politique où la course au pouvoir prime au grand dam de la concurrence loyale et du jeu démocratique.