Le parcours d'un sportif Pierre Durand qui a obtenu la médaille d'or du saut d'obstacles aux jeux olympiques de Séoul en 1988. Abandonnant sa carrière d'avocat, il se consacre au saut d'obstacles en misant sur un jeune cheval nommé Jappeloup. Ce cheval, dont personne ne croit en sa compétence, fera des exploits incroyables grâce à une relation de confiance qui se construit de jour en jour entre lui et le cavalier qui va les mener aux JO de Séoul en 1988. Un petit cheval rebelle et son cavalier orgueilleux finissent par faire briller la France au firmament du sport équestre : l'histoire est aussi belle que vraie. On pouvait craindre un film ennuyeux et didactique mais le scénario signé Guillaume Canet, lui-même ancien cavalier, qui tient également le rôle principal, retrace la success story du cavalier Pierre Durand et de Jappeloup, animal hors norme, est loin d'être le cas. C'est même le contraire qui arrive. Le film, élégant et soigné, donne le beau rôle au cheval. Un drame familial Christian Duguay, réalisateur canadien de séries B, donne aux séquences de compétition une tension qui tient les spectateurs en haleine L'une des scènes les plus surprenantes est celle où le cheval fuit sur l'autoroute après un incendie. Au-delà de l'aspect sportif, dont les points d'ancrage sont les différentes compétitions auxquelles l'homme et son cheval participent au fil des ans, le scénario s'attarde aussi à creuser la psychologie des personnages emprunte, à ce titre, les allures d'un drame familial, vu sous l'angle des relations père-fils. Le film met notamment en relief cette relation complexe de Pierre Durand avec son père (Auteuil, toujours aussi surprenant acteur). Le réalisateur utilise avec habileté le montage parallèle pour montrer la première rencontre, sans paroles entre Durand (Canet) et Rozier (Karyo). Les scènes de compétitions et d'intimité que partagent Durand et sa femme sont d'une harmonie parfaite du point de vue forme et fond. Une forme classique Ce qui apparait émouvant dans l'histoire de film est l'implication Guillaume Canet, qui a repris l'entraînement et introduit des images d'archives personnelles. Ce qui fait de Jappeloup une histoire aux résonnances à la fois générale et personnelle. Pour mener à bien ce récit, Christian Duguay a choisi une forme classique essentiellement hollywoodienne sur le plan narratif : des effets dramatiques, des ralentis, des images très léchées (Ronald Plante), une musique ample (Clinton Shorter), toujours très présente. L'histoire est bien française, mais sa nature est de celle qu'affectionne habituellement le cinéma américain. Certains traits sont un peu appuyés, mais l'ensemble reste d'une indéniable efficacité. Le film est visuellement splendide, il est ponctué de scènes équestres magnifiquement filmées. Aussi, les grands événements sportifs auxquels le tandem a participé aux Jeux olympiques notamment sont reconstitués avec un grand souci d'authenticité.