Les JCE se poursuivent au cinéma le Mondial avec au programme mardi dernier un film allemand « The Sound of Heimat » de Arn Brikenstock et Jan Tengeler. Un documentaire du genre « road movie » sur le parcours de Hayden Chisholm, un musicien néo-zélandais d'ascendance écossaise, qui part à la recherche d'un genre musical visiblement oublié en Allemagne : la musique folklorique. Lors de son voyage, qui l'a mené de Cologne jusqu'en Bavière, du Vogtland (est de l'Allemagne) aux monts métallifères dans la Saxe et du Mémorial de Buchenwald, un camp de concentration nazi créé en juillet 1937 sur la colline d'Ettersberg, près de Weimar, pour finir à Flensburg au nord du land de Schleswig-Holstein, directement à la frontière avec le Danemark, il fait un certains nombres de rencontres. Accompagné des deux réalisateurs du documentaire, le musicien fait renaitre une scène musicale folk dynamique et présente un peu partout dans les régions de l'Allemagne rendant de la sorte hommage aux chansons traditionnelles de chaque région à travers des concerts réalisés par de nouvelles formations musicales qui utilisent d'anciens répertoires. Hayden Chisholm, muni de son saxophone alto, se joint au groupe pour interpréter dans des pubs à l'ambiance euphorique grâce à la bière qui coule à flots en chœur avec le public des chansons issues du patrimoine musical. Dans le groupe « Bobo », interprète de talent chante avec coeur les chansons folkloriques de ses ancêtres abandonnés en raison du régime nazi de l'époque qui exigeait, selon un témoin, des déportés du Mémorial de Buchenwald de les répéter inlassablement tout au long de la journée. C'est pourquoi, ces chansons ont été abandonnées par les allemands qui associent cette musique à une époque qui leur fait honte. Assimilé au supplice des prisonniers, cette musique a été oubliée, mais pas définitivement car avec le temps, elle a retrouvé sa forme et son regain à travers le pays.