La mise côte à côte de deux paysages architecturaux différents, l'un révolu et l'autre actuel, relève d'un témoignage d'une ère historique articulatoire de l'un des pays de l'Amérique Latine, l'Argentine! «Flâneur», exposition photographique organisée le 22 septembre 2014 à la galerie Municipale «Hédi Turk»i à Sidi Bou Said, sous l'égide de l'Ambassade de la République de l'Argentine à Tunis en est la preuve. L'artiste-photographe argentin Alberto Goldenstein a suivi des cours de photograpohie de la New England School entre 1981 et 1983 et a assisté aux ateliers dirigés par Joel Meyerowitz et aux séminaires de John Szarkowsky. De même qu'il a participé dans de nombreuses expositions au Brésil, en Allemagne et aux Etas-Unis. Ses œuvres photographiques font partie des collections contemporaines du Musée d'Art Moderne de Buenos Aires, du Musée National des Beaux arts et du Musée Castagnino-Macro de Rosario. L'artiste Goldenstein convie les visiteurs de l'exposition à découvrir un pan de l'histoire de l'Argentine moyonnant son architecture qui reflète deux périodes aussi éloignées dans le temps que riches en mutations socio-culturelles puisqu'elles constituent les deux revers variés de la même médaille, c'est-à-dire, d'un lieu géographique gagné par deux paysages et deux modes de vie distincts ; le premier date des années 40 et 50 et le second est celui d'aujourd'hui. Deux mondes architecturaux qui se côtoient quoiqu'ils soient divergents, témoignant de l'évolution de tout un pays depuis la fin du 19 ème siècle, notamment, la ville de « La Mar del Plata» au Sud-est de la capitale argentine, connue pour sa plage, ses quais, ses jardins et surtout ses édifices qui font d'elle une enceinte urbaine. L'admirateur des photos prises de La Mar del Plata, ne peut s'en passer de remarquer la présence du fleuve « Rio de la Plata» qui traverse Buenos Aires, ce fleuve qui porte bien d'ailleurs son nom «Fleuve de l'Argent» dans la mesure où il laisse scintiller la couleur argentée sur tous les lieux qui l'entourent. Hormis cette dénotation de couleur, le fleuve renseigne sur l'histoire des conquistadors qui transportaient sur des navires au XVème et XVI ème siècles de l'or, de l'argent et des pierres précieuxes du Nouveau Monde à l'Europe. Plusieurs photos de ce fleuve indiquent les enjeux historico-économiques de cette ville marquée, entre autres, par une architecture française qui à un moment donné de l'histoire a fait date dans des villes donnant sur l'Atlantique, particulièrement, par la construction des tours. L'on pourrait classer les photos de l'exposition en trois catégories : la fleuviale, l'estivale et l'urbaine. La première concerne celles qui portent sur la mer del Plata à l'heure du crépuscule où les palmiers et les arbres longent le fleuve et, où également, se trouvent tant de statues et de piliers au bord du fleuve ou bien à sa proximité. A la pénombre de leur couleur grise, un reflet argenté se miroite sur tout l'endroit pour lui confèrer une atmosphère apaisante. La deuxième, l'estivale, ayant l'air plus gai, avec des couleurs criardes telles que le rouge, le jaune et l'oranger portées par des personnes de toutes les tranches d'âge profitant de leurs vacances en famille. Dans la troisième qu'est l'urbaine, quelques photos se font écho, en particulier, la photo de «la calle lavalle», un quartier truffé de panneaux publicitaires, de salles de cinémas, de boutiques et de pancartes de magasins à l'instar du quatier appelé « Once» . Autrement dit, il s'agit de lieux mouvementés des années 60 et 70. Le «Diagonal Norte», un quartier qui s'oppose aux deux premiers par l'absence du vacarme et la hauteur de ses édifices bâtis à l'ancienne, c'est la cité des affaires et des finances. Un autre quartier appelé ‘'La Boca'' situé à côté d'un pont en fer, «La Noria» témoigne des anciennes constructions de la ville qui se voit le lieu de la contiguité de deux types de bâtiments, l'un remonte aux débuts de 1940 caractérisé par le luxe et le confort des maisons et des villas alors que les nouvelles constructions sont beaucoup plus dépouillées et simples, celles d'une caste sociale populaire. C'est le marché mobilier qui a changé la façade urbaine de la ville, devenue le témoin d'un passé et d'un présent contigus. Outre ce traçage architectural urbain, des monuments historiques émaillent les lieux tels que celui de «Monumento a los Espanoles» et bien d'autres qui tracent l'histoire relatée à son tour par l'art photographique.