Limoger son entraineur à la suite de résultats non-conformes à l'attente du bureau et plus exactement du président soucieux de sauver sa tête n'est point un phénomène nouveau ou propre à nos contrées. En réalité, c'est plutôt la rue qui contraint les décideurs à pareilles mesures ; trouver un bouc émissaire, une échappatoire pour « expliquer et justifier » les déboires de leur groupe. Et ce sont à tous les coups les coaches qui paient les pots cassés ; quoique dans la plupart des cas, ce sont les présidents qui assument l'entière responsabilité des déconvenues des leurs : recrutements non ciblés faits à l'insu des techniciens et donc non valables ; laxisme quant à la pseudo-discipline instaurée parmi les joueurs ; fermeture des yeux sur les dépassements criards des « vedettes »( ?), d'où la politique du favoritisme, des deux poids deux mesures ; immiscions dans les affaires techniques de l'entraineur allant jusqu'à lui dicter les choix tactiques à adopter, les noms des dix huit joueurs à coucher sur la feuille du match voire les changements à effectuer durant le jeu. Des limogeages donc intempestifs nullement justifiés bien que habituellement maquillés en : séparation à l'amiable ; départ de son propre chef pour le bien de l'équipe, estimer ne plus rien avoir à donner au groupe, recherche de l'inévitable choc psychologique, etc.
Aux mêmes causes les mêmes effets ! Seulement voilà, les véritables raisons de la décadence de l'équipe ayant été sciemment occultées, les origines réelles de la situation délétère non traitées de front, l'abcès non radicalement crevé, le scénario écrit, appris et machiavéliquement mis en scène par l'inamovible et non moins indétrônable président de rebondir avec l'avènement du remplaçant sorti par on ne sait quel miracle de la manche du rusé patron. Avec toujours la même rengaine à ressasser, la même pilule (amère) à sortir aux malheureux supporters qu'ils avalent désabusés, impuissants.
Enièmes retours...aux sources ! Le plus désolant voire révoltant dans l'affaire, et qui nous sidère au plus haut degré, est souvent le recours pour colmater les brèches à un entraineur récemment...remercié par la même équipe dirigeante et pas toujours dans les règles de l'art ; entendre déclarations incendiaires faisant le bonheur des médias, linge sale étalé à la une des quotidiens, huissiers notaires, arcanes des tribunaux et cela de part et d'autre cela va sans dire. Nous ne voulons citer personne pour ménager certaines sensibilités à fleur de peau, mais « ces retours aux sources »( ?) sont souvent multiples pour le même coach et tenez-vous bien vers la même équipe ! Et les exemples ne manquent pas, loin s'en faut !
Interrogations : Pareilles manœuvres sont à la limite concevables quand la séparation antérieure s'est faite dans le respect de l'éthique et de manière civique ; mais ce qui dépasse notre entendement, nous choque grandement, comment les éternels ex-belligérants vont gérer leur statut perpétuellement renouvelable de néo-partenaires ? Avec quelle confiance mutuelle vont-ils aborder la cruciale étape de replâtrage, quel crédit vont accorder les joueurs aux directives d'un entraineur décrié, trainé dans la boue quelques cinq petites semaines auparavant par leur président et en leur présence ? De retour dans le giron du club, l'entraineur n'aurait pas sa petite idée à savoir comment régler leurs comptes à tels joueurs ayant critiqué son travail après son dernier-récent départ ? Nous demeurons toutefois attentifs à l'avis des entraineurs concernés par la question et soucieux de nous éclairer quant aux motifs réels ayant motivé leurs énièmes retours...aux sources !