La politique de développement engagée depuis des décennies a accordé la part belle à l'huile d'olive. Des performances ont été réalisées. Les agriculteurs tunisiens ont longtemps été encouragés à prendre soin des oliviers et en implanter davantage. De même les industriels ont été incités à investir et à moderniser les centres de trituration de l'huile. Les exportateurs privés ont été appelés à chercher de nouveaux marchés et à conditionner l'huile. Quels sont les résultats obtenus ? Où sont les zones d'ombre ?
Les différentes incitations dont a bénéficié le secteur de l'huile d'olive ont permis de rattraper le recul enregistré durant les années quatre- vingt-dix, en développant la production et l'exportation améliorant ainsi la position de la Tunisie sur le marché international tout en renforçant l'impact et l'effet de l'huile d'olive dans la consolidation de la balance commerciale alimentaire. Beaucoup d'indicateurs confortent cette position. Ainsi la production annuelle d'huile d'olive a été en moyenne de 106 mille tonnes durant la période 1977-1986, de 133 mille tonnes entre 1987 et 1996 et de 165 mille tonnes entre 1997 et 2006. Cette progression continue de la production s'est reflétée au niveau des exportations qui sont passées de 59,8 mille tonnes durant la première période à 89,5 mille tonnes durant la seconde période et à 116 mille tonnes durant la troisième. De même la valeur des exportations n'a cessé d'augmenter passant de 42 millions de dinars en moyenne par an durant la première période à 154 millions de dinars durant la seconde et à 353 millions de dinars durant la troisième. Quant aux prix à l'exportation, ils ont été en moyenne de 695 dinars la tonne durant la première période, pour grimper à 1723 dinars durant la seconde période et 3044 dinars durant la troisième période.
Une part constante dans les exportations agricoles La part de l'huile d'olive dans les exportations agricoles est passée de 40% à 42% et à 44% d'une période à une autre. Durant les dernières saisons la production d'huile a atteint 200 mille tonnes avec une stabilisation durant trois saisons successives au niveau de 180 mille tonnes. C'est un résultat que les spécialistes considèrent comme satisfaisant. De même l'exportation a atteint le niveau de 161 mille tonnes durant les deux dernières saisons. Les recettes de l'exportation ont grimpé en flèche, vu l'augmentation des prix sur le marché international, surtout durant les trois dernières années. C'est qui a incité à l'augmentation des investissements et du nombre des intervenants dans le secteur. Les efforts se poursuivent pour améliorer la productivité en prenant davantage soin des oliveraies et en agrandissant les surfaces irriguées. Durant les dernières années le nombre des plantations n'a pas cessé d'augmenter. En moyenne, annuellement 34 mille nouveaux hectares sont plantés.
Un amélioration attendue Cette évolution des surfaces plantées d'oliviers a été accompagnée par l'augmentation du nombre des pépinières produisant les plants. 18 pépinières devaient produire 2 millions de plants durant la saison 2007 - 2008. Une amélioration de la qualité des plants a été enregistrée. 12 mille hectares irrigués de façon intensive ont été plantés d'oliviers. Dans 7 ans on devrait atteindre 30 mille hectares. Durant la saison 2006 - 2007 la production nationale d'huile a atteint 180 mille tonnes contre 210 mille tonnes la saison précédente. Les quantités exportées jusqu'au 6 octobre 2007 ont atteint 182 mille tonnes dont 1700 tonnes d'huiles conditionnées. Concernant les perspectives de la saison 2007 - 2008, rappelons qu'au stade actuel, on est au début de l'étape de la maturation. La situation générale des oliveraies est considérée comme satisfaisante, surtout après les dernières pluies de juin et de septembre derniers. Les premières estimations tablent sur une production d'olives variant entre 880 mille et 980 mille tonnes. Ce qui génèrera entre 180 et 200 mille tonnes d'huile d'olive. Une amélioration est attendue par rapport à la saison précédente.