La création en 1993 du Parc des Activités Economiques de Bizerte (PAEB, ex-Zone Franche) avait suscité le fol espoir d'une promotion socio-économique assurée, mais également le scepticisme de certains défaitistes. Pendant une bonne vingtaine d'années et grâce à une direction habile et éclairée, les performances ont été bien au-delà des attentes. Hélas, les deux dernières années ont été marquées par une inquiétante récession au niveau du flux des IDE, de la création d'emplois et des exportations. La nomination tant attendue d'un nouveau président-directeur général vient de ranimer l'optimisme. C'est en 1993 qu'est née la Zone Franche de Bizerte dans le cadre de la stratégie nationale de promotion des Investissements Directs Etrangers (IDE). Entrée en exploitation en 1996, elle se présente comme une aire géographiquement délimitée, devant accueillir les activités industrielles, commerciales et de services destinés exclusivement à l'exportation. Les investissements dans cette zone franche rebaptisée Parc des Activités Economiques (PAE) bénéficient de plusieurs avantages et incitations. L'objectif principal étant de booster la croissance et l'emploi. Attestations de Bonne santé et engouement pour le PAEB La création puis la gestion du PAEB avait été confiée à M. Kamel Belkahia, homme rompu aux missions difficiles et gestionnaire hors pair. Déterminé et dynamique, il a su s'entourer d'une équipe de compétences tout aussi motivées. En seulement trois années, le projet était opérationnel. Grâce à un sens de la communication aiguisé, transmis au personnel, les IDE n'ont pas tardé à affluer et les espaces étaient venus à manquer pour répondre aux demandes croissantes des investisseurs de différentes nationalités. Les résultats, constamment et régulièrement communiqués aux médias, reflétaient les conséquences heureuses d'un travail collaboratif remarquable dont l'intérêt général était le principal fondement. Les chiffres publiés attestaient d'une excellente santé. IDE, Emplois, exportations étaient en constante hausse et dépassaient de bien loin des prévisions pourtant jugées excessives par les cassandres. Continuum garanti Sollicité pour mettre sur les rails un autre projet d'envergure, en l'occurrence le Pôle de Compétitivité de Bizerte, M. Kamel Belkahia laissait à M. Mounir Hamdi, le directeur technique du PAEB le soin de diriger le Parc. Ingénieur de formation, M. Hamdi a eu tout le loisir de se familiariser aux « secrets » de la gestion rigoureuse et efficace. Les résultats ne pouvaient que suivre et nous eûmes droit aux mêmes performances, les membres de l'équipe, renforcée pour garantir le continuum, continuant à avoir foi ardente en leurs moyens. L'objectif demeure de garder la même dynamique de réussite. Le coup sournois porté au PAEB Le coup sournois porté au PAEB devait survenir un certain 15 janvier 2012. Avec l'éviction de M. Mounir Hamdi et son remplacement par un nouveau haut responsable dont on disait qu'il avait bénéficié « d'un coup de main partisan », fait qui s'était avéré véridique, par ailleurs. En quelques semaines, des dissensions au sein de l'équipe étaient apparues et s'étaient développées et l'enthousiasme d'une équipe naguère solidaire s'émoussait. Pire, des informations parvenues de l'intérieur même de l'institution faisaient état de flagrants abus de pouvoir lésant certains membres du personnel. Les conséquences en avaient été des mouvements de protestation et des débrayages dommageables. Le fait aurait été « acceptable » s'il n'avait été fort préjudiciable au rendement du PAEB. Outre le fait que la révolution avait réussi à porter un coup douloureux à l'économie nationale en général, l'état de santé du PAEB s'en était certes ressenti. Cependant, il est des prérogatives du PDG, essentiellement, de savoir redresser la situation, ce qui ne put être fait. Bien au contraire. Indicateurs généraux au rouge Lors de ces deux longues années, l'on avait assisté avec effarement à la cessation pure et simple des investissements, au recul des exportations, à la suppression de quelque 3000 emplois. Une trentaine d'opérateurs avaient carrément refusé de s'acquitter de leurs loyers sans qu'une approche directoriale se soit manifestée pour résoudre le problème et rechercher un compromis avec les promoteurs. Aucune politique de communication n'était envisagée pour une résolution des différends. Les exportations avaient chuté de moitié, sans que cela ait visiblement ému les autorités publiques de tutelle, dont on attendait fort justement qu'elles prennent les décisions et mesures idoines pour stopper l'hémorragie. Sans compter que la loi des finances régissant l'exercice de 2014 restait évasive quant aux taxes locatives dues par les investisseurs et dont la portée est apparemment fort mal comprise par le staff administratif du PAEB. Nomination d'un nouveau PDG Aujourd'hui, le salut semble se dessiner suite à la nomination d'un nouveau PDG à la tête du PAEB. Mme fatma Chiboub, directeur au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines a été nommée à ce poste. Sa responsabilité et sa mission s'annoncent particulièrement ardues après la gestion calamiteuse des 22 derniers mois. On attend d'elle qu'elle puisse restaurer une confiance ébranlée de son équipe et des opérateurs installés dans les deux sites du PAEB. Qu'elle s'attelle, en collaboration de ses assistants enfin rassurés, à relancer grâce à un programme idoine le flux des IDE, à « ramener » les industriels défaillants et à raviver leur motivation, notamment après l'amélioration du climat social et des affaires dans le pays. En un mot à raviver la flamme vacillante d'une institution qui a pendant de longues années entretenu l'espoir d'une économie performante génératrice d'emplois et de richesses.