On ne parle plus que préparatifs de l'Aïd dans la capitale Aghlabide, ces derniers temps ! Les Kairouanais ont, en effet, la tête du côté de chez les marchés en tous genres, et pour cause : l'Aïd est dans quelques jours, et les gens d'ici ont appris qu'ils doivent s'y préparer comme il se doit ! A commencer par l'argent à dépenser inexorablement pour les vêtements obligatoires en de pareilles occasions. Les enfants savent qu'ils ne peuvent mettre que des vêtements tous neufs, sinon, ça serait pas tout à fait un aïd. Du côté du centre ville, les magasins sont déjà en fête, avec des décors recherchés, plus de vendeurs et, surtout, des étalages à attirer le regard des enfants et de leurs mères, à la fois. Tout est alléchant, tout est matière à sous, tout ce que peut contenir une tirelire familiale, après les dépenses astronomiques du mois sacré. Mais ces derniers jours de jeûne ne sont pas consacrés uniquement à faire des emplettes pour l'aïd. Car les Kairouanais, petits et grands aiment bien sortir pour se balader, pour rendre visite à d'autres familles ou passer quelques moments de prières et de méditation dans une mosquée. D'ailleurs, dans de pareilles occasions, Kairouan aime se faire belle et s'offrir, ainsi, à ses habitants et visiteurs en dulcinée auréolée pour conquérir un nombre toujours plus grand d'admirateurs. Ce n'est pas par hasard, si Amin, l'étudiant en gestion à la faculté de Sousse, revient souvent à la ville sainte pendant ce mois sacré : "Il m'arrive d'y revenir tous les jours, après les heures de cours", dit-il en rigolant, avant d'ajouter : -"Je pense qu'il n'y a pas de ville plus belle que la nôtre, surtout pendant les fêtes religieuses ! En plus, on peut se débrouiller avec quelques dinars en poche". Son copain continue, avec fierté : Dites-moi si vous pouver trouver ailleurs qu'à Kairouan, un kilo de friandises à moins de 10 dinars ? Et bien, chez nous, un grand kilo de makroudh vous est offert pour la modique somme d'1 dinars 500 millimes ! Qui dit mieux ? Pour Khadija, femme de culture mais ayant opté pour le foyer, les fêtes religieuses, surtout à Kairouan, sont tellement importantes qu'on ne voit pas l'argent qu'on dépense à l'occasion. -En tout cas, ce n'est pas mon problème l'argent, c'est mon bonhomme qui s'en occupe ! dit-elle, en riant, alors que son mari ne bronchait pas. Certains parents se disent effarés face à la cherté des prix. Montasser, jeune fonctionnaire affirme qu'il n'a pu s'en sortir que grâce à l'aide de son épouse qui a su éviter les achats inutiles et se contenter de faire avec ce dont elle dispose, notamment pour préparer les mets ramadanesques. Sinon coté veillées de nuit, l'animation a été fort riche grâce au travail méticuleux du comité cultuel régional. C'est sûrement le seul mois de l'année en dehors de l'été où les Kairounais s'offrent des sorties nocturnes. Le plus important, commenté un veille -tard, n'est-il pas de savoir comment joindre l'utile à l'agréable en s'organisant de façon à vivre pleinement ce mois béni, tout en le fêtant comme il se doit ? et puis rencherit un autre, la vie est tellement courte qu'il faut profiter de chacun de ses instants.